Réchauffement climatique

L’indispensable adaptation

Hausse des températures, montée du niveau de la mer et bouleversements climatiques, avec sècheresses, cyclones, ouragans, mais aussi raréfaction et toxicité de l’eau, altération de la qualité de l’air, développement des espèces invasives, maladies émergentes, menaces sur la biodiversité, réfugiés climatiques… face aux conséquences du réchauffement de la planète, outre la lutte qui est pour l’heure en échec au niveau des G7 ou G20* qui se succèdent, une politique d’adaptation est indispensable. Plus aucune société ne peut en réchapper. Toutes nos politiques doivent désormais être réfléchies en fonction de ces contraintes. Malheureusement, depuis le protocole de Kyoto il y a 22 ans, nos sociétés sont davantage dans le déni que dans la conscience des enjeux. Attention danger !

 

Les tempêtes de vent violent soulevant de grandes quantités de sable et de poussière sont connues dans le monde. Elles sont désormais aggravées par la hausse des températures, mais aussi l’aggravent, tel un cercle vicieux.

Une étude de l’Organisation Mondiale de la Météorologie (OMM) en 2014 estime que l’exposition aux particules de poussière dans le monde a causé environ 400.000 décès prématurés par maladie cardiopulmonaire dans la population des plus de 30 ans.

Ces particules de poussière perturbent la composition et l’orientation des nuages, elles agissent donc sur les précipitations mais aussi sur l’absorption du rayonnement du soleil et aggravant l’effet de serre. Leur taille microscopique a un effet désastreux sur la santé, irritations de la peau, des muqueuses ou des yeux, mais surtout des voies respiratoires, provoquant allergies, asthme, voire cancers. Ces nuages de poussières transportent aussi des germes infectieux comme la méningite. Ils ont donc des impacts sur la santé mais aussi sur la dégradation du climat. Selon les scientifiques de l’OMM, se préparer, s’adapter pour atténuer ces impacts est indispensable. De même, l’eau. Arritti en a parlé ces dernières semaines (lire ici et ). Outre les périodes de sècheresse et la réduction du débit des rivières, la montée de la température entraîne une concentration des pollutions et la croissance de cyanobactéries ou algues vertes (ou bleues, ou rouges) sur les plans d’eau, produisant des cyanotoxines dangereuses pour la santé des hommes et des animaux. Le phénomène est connu. Il est désormais à prendre en compte dans nos politiques d’adaptation aux dérèglements climatiques.

Nuage de poussières, cyanobactéries. Qualité de l’air et qualité de l’eau sont des biens précieux, tout aussi vitaux l’un que l’autre.

Comme pour la qualité de l’air au moment des pics de pollution, les populations doivent être informées de ces pics de concentration en cyanobactéries.

Panneaux de signalisation danger, campagne d’information et de sensibilisation du public, pour l’éduquer au phénomène, arrêtés d’interdiction de baignades, de pêche et de loisirs au moment de ces pics de concentration, surveillance du plan d’eau, contrôles transparents et poursuite de la recherche scientifique bien sûr. Notre rapport à l’eau, et notre rapport à l’autre, doivent changer. Nous ne pouvons plus utiliser sans compter l’eau du robinet ou l’eau agricole, il faut désormais épargner cette précieuse ressource.

Le climat change, pendant que la Méditerranée devient plus aride, tout en supportant des périodes de précipitations très intenses, l’Europe du Nord se méditerranéise…

Cette question de l’eau, avec la montée du niveau de la mer et des océans, et la multiplication des problèmes climatiques, poussent les populations à migrer. Or les Nations ne se préparent pas à cette révolution qui va entraîner le déplacement de masses entières de réfugiés climatiques.

D’ici à 2050, on estime que plus de 233 millions d’habitants vont se trouver en manque d’eau.

Les politiques publiques d’adaptation sont indispensables pour anticiper sur les risques et les impacts des dérèglements climatiques. Lutte contre les pollutions et les déchets de toute nature, mais aussi urbanisme plus intelligent, préservation de la biodiversité, éducation des populations, accueil des réfugiés etc., c’est une responsabilité qui touche chacun : toutes nos politiques, aux niveaux mondial, national ou régional, doivent s’adapter à cette nouvelle réalité d’un monde qui change.

 

*Réunion des 7 plus grandes Nations, ou des 19 pays développés ou en voie de développement et de l’Union européenne, réunis ensemble pour faire face aux crises planétaires.

Fabiana Giovannini.

1 Trackback / Pingback

  1. Stampa Corsa, informations corses – L’indispensable adaptation

Les commentaires sont fermés.