Projet de port à la Carbonite

Où en est-on ?*

 l’occasion d’une question orale posée par Jean Martin Mondoloni du groupe de droite Per l’avvene, le président du Conseil Exécutif a fait le point sur la question, toujours aussi controversée, du port de la Carbonite. Explications.

 

Les enjeux du port de Bastia sont considérables, et pour la ville et pour la Corse.

En 2014, Femu a Corsica, alors dans l’opposition, avait demandé par la voix de Gilles Simeoni que des études plus complètes puissent être diligentées. Sept ans après le débat public national, en effet, les données de la pertinence et des conséquences d’un nouveau port à Bastia n’étaient pas suffisantes pour engager de tels investissements.

Un programme comportant notamment une étude spécifique de courantologie et hydrosédimentaire et une étude géo-technique en mer permettant de préciser les conditions de fondation des ouvrages et donc le coût éventuel de l’ouvrage, avait été voté. Arrivés aux responsabilités en janvier 2016, les nationalistes découvraient que ces deux études n’avaient toujours pas été dilligentées !

La nouvelle majorité les a donc lancées.

L’une, de modélisation, a été confiée à un bureau d’études associé à un laboratoire international. Cette étude sera finalisée en septembre et pourra être communiquée.

Le marché de la seconde étude géo-techniques en mer, a également été lancé. Les offres reçues étaient très largement supérieures à l’évaluation des services, Le marché a donc dû être relancé. « Le résultat de ces deux études est une condition nécessaire à la réalisation d’un port à la Carbonite.

Puisqu’il avait été acquis que pour le cas où il y aurait eu des impacts environnementaux et écologiques sur la plage de l’Arinella ou sur le delta lagunaire jusqu’à Casamozza, nous aurions renoncé » a dit le président qui a rappelé aussi que toutes les tergiversations et les ratés de ce projet n’étaient pas du fait des nationalistes, et que le débat public national, débuté en 2007 est devenu caduc en septembre 2015, avant que les nationalistes n’accèdent aux responsabilités à la Collectivité de Corse.

«Mais faisons d’une difficulté une chance. Ce débat public nouveau, qu’il faut faire au terme de la loi, va permettre d’intégrer toutes les données nouvelles et dieu sait s’il elles ont changé depuis 2017» a dit Gilles Simeoni.

Les études de l’époque raisonnaient en effet sur une évaluation de 4 à 9 millions de passagers. Or depuis plusieurs années, la tendance est figée à 2,2 millions de passagers, même si le fret de son côté a progressé, 60% en moyenne. De même, la donne politique et stratégique a changé. «On ne construit pas un port seulement pour Bastia. On construit un port par rapport aux besoins de la Corse. Je vous rappelle que le Padduc notamment, mais pas seulement, a opté pour un développement économique et touristique durable.

Aujourd’hui, cela se traduit également par le changement du rapport entre l’aérien et le maritime. En 2007 et en 2010, on était dans un rapport de 70% de passagers transportés par le maritime et de 30 % par l’aérien. Aujourd’hui, on est passé à 52% pour l’aérien et 48% pour le maritime ».

Sans parler de l’évolution des données techniques et technologiques, notamment en matière d’éco-port qu’il faut intégrer, digues flottantes et semi flottantes par exemple.

«Ces techniques ont beaucoup avancé et sont beaucoup moins impactantes en termes environnementaux. Reste à savoir si on peut les utiliser chez nous. De plus, par rapport à nos exigences, nous souhaitons que la commande publique serve au maximum, dans le respect des règles, les entreprises locales ».

La complémentarité avec les autres infrastructures portuaires est aussi un élément incontournable du débat. Quant au financement, si l’on parlait en 2007 d’un financement assuré à 70% par la concession. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.

«Les CCI font l’objet d’un assèchement financier de la part de l’État ; leur statut va évoluer » a informé Gilles Simeoni. «Nous avons donc besoin de repenser le modèle économique du financement de ces infrastructures portuaires et nous avons besoin de le sécuriser ».

Enfin, il y a d’autres grands chantiers pour la Corse, comme Bonifaziu et la Caserne Montlaur. Un comité de suivi associant tous les acteurs est en place.

Si l’option d’un nouveau port à la Carbonite devait être retenue, elle ne pourra pas être celle du projet initial non adapté aux besoins de la Corse, et devra intégrer « les nouvelles données technologiques, la multi modalité, les besoins en termes de fret, etc. De plus, il y a la question du devenir de ce qui est actuellement le bassin du port de commerce.

Une requalification par exemple dans le domaine de la plaisance ou de la grande plaisance, avec des emplois directs et indirects, et avec un appel à projet international parce qu’il y a un enjeu économique, architectural, de sens de la ville ».

«Dans ce domaine comme dans d’autres, nous voulons faire des choix, mais nous voulons le meilleur, pour Bastia, pour Aiacciu, pour Lisula, pour Calvi, pour Bonifaziu, pour Portivechju, pour Prupià. En fait nous voulons le meilleur pour la Corse » a conclu le président du Conseil Exécutif.

 

Rendez-vous en septembre pour connaître le résultat de ces études et relancer le débat public sur les différentes options concernant le port de Bastia : amélioration du site actuel ou nouveau port ?

ARRITTI.

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