Auto-déterminés à être autonomes

En décembre dernier, en votant massivement pour la liste Pè a Corsica, une majorité d’électeurs a fait le choix de mandater une liste qui a fait campagne sur le principe de l’obtention d’un statut d’autonomie. Le peuple s’est donc autodéterminé par les urnes. Et le résultat a été sans appel : le peuple souhaite que la Corse puisse bénéficier d’un statut d’autonomie de plein droit et de plein exercice.

 

Passée la campagne où nos adversaires n’ont eu de cesse de jouer sur les mots d’autonomie, d’indépendance et d’autodétermination. Mots pour lesquels chacun y allait de son interprétation, balançant ainsi à tout bout de champ dans la presse ou sur les réseaux sociaux ces concepts, dont ils espéraient sous doute qu’ils susciteraient peur et inquiétude chez les électeurs, et que ceux-ci bouderaient la coalition Pè à Corsica pourtant largement victorieuse. Coalition qui avait d’ailleurs fait part d’une transparence totale dans son contrat de mandature qui prévoit la construction d’un pays et l’obtention d’un statut d’autonomie pour notre île dans les 10 ans à venir.

Oui, dans les 10 ans, pas dans les 3 mois, même si nous avons été contraints par le calendrier institutionnel, pas dans les 6 mois, ni même dans les 3 ans… Il faudra du temps.

La réponse de Gilles Simeoni à la question orale posée par Jean-Martin Mondoloni à la session d’Octobre 2017 sur le soi-disant flou de ces concepts, avait d’ailleurs été d’une telle limpidité et précision qu’elle ne permit à ce dernier d’en tirer quelconque avantage.

Selfdetermination

Mais alors pourquoi inviter, au sein même de nos rangs, le concept d’autodétermination, afin de tirer les leçons d’un soi-disant « échec » avec Paris ?

L’autodétermination est la capacité d’un peuple à choisir le statut politique qu’il souhaite voir appliquer sur son territoire. Ce concept est le mot d’ordre de l’Alliance Libre Européenne « Selfdetermination », et cela se comprend particulièrement bien tant les écarts sont grands entre les statuts politiques des Etats Membres de l’Union Européenne et tant les objectifs sont différents entre les partis politiques qui composent notre parti européen. En clair, nous sommes unis sur ce concept qui laisse le choix au peuple de décider librement de son destin localement. L’adhésion récente d’Inseme Per a Corsica à l’Alliance Libre Européenne, aux côtés du Partitu di a Nazione Corsa, ne permet-elle pas à elle seule d’éclairer sur la convergence idéologique des deux composantes de Femu a Corsica ?

En décembre dernier, en votant massivement pour la liste Pè a Corsica, une majorité d’électeurs a fait le choix de mandater une liste qui a fait campagne sur le principe de l’obtention d’un statut d’autonomie. Le peuple s’est donc autodéterminé par les urnes. Et le résultat a été sans appel : le peuple souhaite que la Corse puisse bénéficier d’un statut d’autonomie de plein droit et de plein exercice.

Autodéterminés à obtenir un statut d’autonomie

Défendre l’autonomie, aller négocier des jours entiers avec des interlocuteurs souvent sous-informés et convaincre sans relâche, c’est cela faire vivre et donner corps à l’autodétermination. C’est cela aussi rendre des comptes à ses électeurs et faire ce pourquoi on a été mandaté.

Mais voilà, on a beau s’autodéterminer avec des victoires massives et répétées, si notre interlocuteur ne veut pas nous entendre, ce qui semble se profiler à travers la proposition frileuse d’inscription de la Corse dans la Constitution, que nous reste-t-il ?

Repenser la stratégie ? Revoir nos objectifs politiques ? Le temps des leçons à tirer et du bilan viendra. Mais d’ici là laissons le soin à nos adversaires de tenter de fragiliser nos équilibres en brouillant les concepts, et laissons-nous une chance de gouverner, dans la diversité certes, mais dans aussi dans cette unité que nous appelons collectivement de nos vœux depuis trop d’années.

 

Antonia Luciani.

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