Assemblée Générale de l’Alliance Libre Européenne

Cap sur les Européennes !

 

 

Lorena Lopez de Lacalle est la 10e présidente de l’ALE. Elle a été élue ce 8 mars, jour de la journée de la femme, et à travers elle, le parti européen honore la femme, la militante, la combattante ! C’est un beau message qu’adresse l’ALE ! Le parti a lancé à l’occasion de cette assemblée générale, qui s’est tenue à Bruxelles du 6 au 9 mars, sa campagne à l’élection européenne du 26 mai prochain dans un contexte européen de plus en plus tendu et inquiétant.

 

 

« You decide now », c’était le slogan de cette AG, vous décidez maintenant « pour construire une Europe des peuples » ! L’AG a rassemblé une centaine de délégués représentant les 45 partis nationalistes venus de toute l’Europe, parmi lesquels une forte délégation de Corse, de Femu a Corsica et du PNC.

Jordi Solé, président sortant de l’ALE (nouveau secrétaire général) a introduit les débats en rendant hommage à son prédécesseur, François Alfonsi. Il a prononcé aussi un vibrant témoignage sur la situation en Catalogne. «L’Europe nous a abandonné » a-t-il déploré, «non, l’autodétermination n’est pas un crime ! Nous sommes un peuple qui veut l’exercice de la démocratie, rien de plus, rien de moins » a dit encore Jordi Solé, qui craint une « sentence injuste » au procès de Madrid, mais réaffirme: «quelle que soit la répression, quelle que soit la frustration, nous n’abandonnerons jamais, nous nous sommes fixés un objectif, une république démocratique au sein de l’UnionEuropéenne. Nous l’atteindrons». Comme un symbole, deux chaises vides étaient disposées, avec sur chacune d’entre elles, le noeud jaune, symbole des Catalans en lutte, et le portrait des deux eurodéputés de l’ALE emprisonnés, Oriol Junqueras, parce que dirigeant d’Esquerra Republicana de Catalunya, et Raul Romeva, représentant de la société civile, pacifiste et humaniste.

 

Second moment fort de cette AG, la prise de parole de Josep Maria Terricabras, co-président du groupe des eurodéputés de l’ALE au parlement européen.

Il a fait le compte-rendu de cette mandature soulignant quatre grandes inquiétudes.

1°/ la question des réfugiés et de « cette souffrance qui heurte au coeur de l’Europe ».

2°/ le Brexit et ses conséquences sur l’avenir de l’Europe, qui pose de grands problèmes à l’ALE à travers ses partis pro-européens du Scottish National Party en Ecosse, du Plaid Cymru au Pays de Galles, et du New Yorkshire dans le Yorkshire.

3°/ l’augmentation croissante de l’extrême-droite et les dangers qu’elle fait peser également sur l’Europe et sur la démocratie.

4°/ les outrages de l’Europe des États à la démocratie, comme en Catalogne. « Il faut de toutes nos forces s’opposer aux tendances de l’extrême-droite et de l’antidémocratie »

a dit Josep Maria Terricabras,

« comme européen, comme citoyen, comme démocrate, comme partis démocratiques membres de l’ALE. Si nous nous endormons, nous ne nous réveillerons jamais ».

Il faut « être forts dans nos convictions démocratiques, et renforcer nos relations entre nos membres, nous serrer les coudes » a dit encore le l’eurodéputé, qui propose de créer un « groupe de réflexion» sur toutes ces questions et ces doutes posés à l’ALE.

 

Oriol Junqueras, dirigeant d’Esquerra Republicana de Catalunya, actuellement jugé à Madrid et détenu depuis 490 jours, a été nommé premier spitzenkandidat, c’est-à-dire candidat chef de file, de l’ensemble des candidats soutenus par l’ALE sur différentes listes et dans différentes nations européennes.

«Depuis les premières élections directes du Parlement européen, l’ALE est la voix de tous les peuples d’Europe qui se battent pour la reconnaissance de leurs droits. Nous continuerons à défendre la liberté et la diversité de TOUS les peuples en Europe, ainsi que les droits des minorités, des nations sans État et des régions de notre continent », a déclaré Oriol Junqueras depuis sa prison. Vice-président du gouvernement catalan et eurodéputé du groupe Verts/ALE, il n’a pu assister à sa nomination à Bruxelles. Il comparait depuis le 12 février, pour avoir organisé le référendum sur l’autodétermination de la Catalogne le 1er octobre 2017.

Jordi Solé, président sortant de l’ALE, Jill Evans, présidente du groupe des eurodéputés de l’ALE au parlement européen, Adam Price, leader du Plaid Cymru, Parti du pays de Galles, ont tour à tour pris la parole, appelant un à un en tribune les candidats aux élections européennes qui ont signé une déclaration sur le droit à l’autodétermination.

L’ALE compte des candidats en Catalogne, en Flandre, en Corse, au Pays basque, en Slovaquie, en Galice, en Bavière, en Lettonie*.

 

Meritxell Serret, ex-ministre de l’agriculture de la Generalitat de Catalunya, en exil à Bruxelles, est venue saluer les participants de cette AG et surtout remercier l’ALE pour son implication aux côtés des presos politics et des représentants de la Generalitat. Elle a dénoncé « les mensonges, les fables, l’injustice ne fait que croître», mais «malgré cette répression, a-t-elle ajouté, notre volonté de renforcer la démocratie est de plus en plus forte».

«Si la répression judiciaire est acceptée, c’est un précédent pour l’Europe et la souffrance de la Catalogne sera celle d’autres communautés » a alerté aussi Meritxell Serret qui a souhaité «du fond du coeur, pleine réussite à l’ALE pour les élections européennes ».

«La répression a un visage, celui d’Oriol, mais elle a aussi le tien Meritxell, merci à toi, tu es une femme forte » lui a répondu Jordi Solé.

 

Les combats contre l’injustice et le mépris de l’Europe des États ne s’arrêtent pas à la Catalogne, ni même à l’Europe.

De nombreuses Motions et Déclarations solennelles ont été adoptées pour soutenir toutes nos luttes. Certains partis et les peuples qu’ils représentent subissent une répression terrible, pour le simple fait de vouloir parler leur langue, pour défendre la démocratie, pour revendiquer un avenir.

Parmi encore les moments forts, le rappel de la situation faite à sept jeunes basques détenus depuis 3 ans pour une simple altercation dans un bar avec des policiers en civil à Altsarsu un soir d’octobre 2016. Le parquet a requis une peine totale de 375 ans de prison, les jeunes ont été condamnés pour trouble à l’ordre public à 79 ans avec jusqu’à 13 ans pour certains… Les familles appellent à l’aide l’ALE et ses eurodéputés pour dénoncer la politique répressive au Tribunal de Madrid, institution héritée du franquisme.

«Toute l’enquête est à charge, la défense est bafouée. On nage dans la plus totale absurdité. Certains n’étaient même pas là au moment des faits, mais impossible de prouver leur innocence, il aurait fallu que les circonstances nous permettent de présenter des preuves au procès. Or la plupart nous ont été refusées » disent leurs avocats.

Lutte contre la répression au Pays Basque, pour un processus démocratique en Catalogne, contre la répression sur la minorité hongroise de Moldavie, pour le droit à l’autonomie des régions de Vénétie et de Lombardie en Italie, mais aussi pour le renforcement des autonomies des Iles Alands ou de la Catalogne, pour la reconnaissance du nouveau parlement des peuples wendish et sorabe en Lusace (communauté historique située en Allemagne de l’Est), pour la reconnaissance de la minorité linguistique du Frioul (Italie), mais aussi contre les résurgences du nazisme en Lettonie et en Europe, pour lutter contre les inégalités régionales et la pauvreté au Royaume Uni (notamment concernant la région du Yorkshire), pour la transition énergétique, contre l’urbanisme à outrance, ou contre la disparition des oiseaux de prairie.

 

Déclaration sur la journée internationale de la Femme, pour le droit à l’autodétermination, sur la nécessaire solidarité internationale vis-à-vis de la situation en Afrique du Nord, en Israel ou en Turquie, pour la défense des droits de l’homme et des droits des peuples, pour la mise en place d’une agence du multilinguisme, pour appeler à réformer les traités européens, pour un future soutenable, pour un renforcement du droit des citoyens au sein de l’Union Européenne, notamment par le référendum d’initiative citoyenne, pour le maintien du programme interreg transfrontalier après 2020, pour une meilleure prise en compte de l’importance de l’eau en Europe… autant de thèmes et de volonté d’agir sur lesquels se penche l’ALE et qui constituent de ce fait une grande part de son programme dans ses différents engagements de campagne.

Cap maintenant sur les européennes pour faire entendre la voix des nations sans Etats et des peuples qui veulent bâtir une autre Europe, celle de la défense des langues et des cultures qui font sa diversité, celle de la nécessaire transition écologique, celle de la justice sociale et du droit au développement, et celle du droit à décider librement de son destin.

 

Fabiana Giovannini.

 

* Diana Riba et Jordi Solé (Républiques maintenant – Esquerra Republicana de Catalunya), Ana Miranda (Républiques maintenant – du Blocco Nacionalista Gallego), Jordi Sebastià (Bloc / Compromís), François Alfonsi (Fédération Régions et Peuples Solidaires), Mark Demesmaeker et Assita Kanko (N-VA en Flandre), Florian Weber (Bayernpartei en Bavière) et Miroslav Mitrofanovs (Union de Russie lettone). Adam Price (leader du Plaid Cymru / Parti du Pays de Galles), Jill Evans (eurodéputé Plaid Cymru), Pello Urizar Karetxe (Secrétaire général d’Eusko Alkartasuna), Csaba Feher (Président du Parti de l’alliance démocrate chrétienne hongroise) et Zsolt Szilagy (Président du le Parti populaire hongrois de Transylvanie) étaient également présents, parmi d’autres dirigeants politiques de la famille EFA.

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