Fabiana Giovannini

Communication de presse suite à mon départ de l’Exécutif

Par la présente je veux adresser mes vœux les plus sincères de Pace è Salute è rièscita à tous les Corses, et particulièrement aux agents de l’AUE avec qui j’ai partagé deux années intenses de travail, où ont dominé la passion et l’expertise à l’entier service de la Corse et de son peuple.

Nombreux sont celles et ceux déçus de ne pas me voir apparaître dans le nouvel Exécutif de Corse. J’aurais aimé pouvoir poursuivre les actions entreprises, mais les arbitrages nécessaires à l’ampleur des tâches qui nous attendent en ont voulu autrement.
Mon engagement et mon dévouement envers Gilles Simeoni et la Corse restent entier. Notre président a besoin d’être soutenu dans ses charges qui sont immenses. Et il peut compter sur mon entière loyauté.

Témoignent pour moi plus de 30 ans de militantisme à toutes les tâches, et je suis très fière d’avoir fait partie, grâce à sa confiance, du premier « gouvernement » de la Corse depuis Pasquale Paoli, comme je suis fière de pouvoir faire partie aujourd’hui de la première assemblée de la Collectivité unie de Corse où ne manqueront pas les défis pour bâtir un pays.

Je remercie du fond du cœur les agents de l’AUE qui m’ont accompagnée dans un travail ardu durant deux ans et je leur souhaite bonne chance pour cette nouvelle mandature. Ils sont dévoués à l’institution et passionnés par leur métier. La politique est faite de magnifiques rencontres humaines et j’ai grandement apprécié de pouvoir servir mon île à leurs côtés.

Je remercie aussi tous les partenaires de la Collectivité de Corse avec qui j’ai pu faire avancer des dossiers cruciaux, au niveau de l’Energie, EDF et l’Ademe notamment, avec qui nous avons bâti une confiance indispensable à la bonne conduite des affaires de la Corse, mais aussi les services de l’Etat avec qui nous avons menés en bonne intelligence des chantiers essentiels qu’il faut poursuivre avec opiniâtreté, tant au niveau de l’énergie que de l’urbanisme. Sur la question du PADDUC l’Etat doit exercer sans faiblir son contrôle de légalité, car il en va de la légitimité de ce document-cadre indispensable pour bâtir notre développement. Sur celle de l’énergie, il doit honorer tous ses engagements sans retard, pour nous permettre de nous engager résolument vers notre autonomie énergétique.

Je salue également les organismes partenaires comme les Espaces Infos Energie qui font un travail essentiel pour la mise en route du programme ORELI et le grand chantier de la rénovation énergétique. La SAEML Corse Bois Energie qui s’est remise sur les rails et a réalisé des chiffres d’affaires positifs sous sa nouvelle présidence, mène désormais des opérations capitales qui participent à la relance de la filière Bois. L’association Qualitair a effectué un travail remarquable de restructuration et d’initiatives au service de la qualité de l’air. Plusieurs chantiers sont lancés dans tous ces domaines et dans celui primordial de la lutte contre les dérèglements climatiques, et il faudra les suivre de près pour ne pas perdre le rythme engagé ces deux dernières années.

Je remercie les professionnels des différentes filières, notamment la filière solaire qui a amorcé enfin une reprise significative sous notre mandature et qui est promise à un bel avenir. Nous avons jeté les bases d’un renouveau qui l’aidera à monter en charge et à construire notre autonomie énergétique.

Le dossier de la STEP de Sampolu est en bonne voie et peut aboutir dans la mandature, pour peu que l’on poursuive les pistes engagées et que l’on continue à lui porter toute l’attention qu’il mérite. Je rappelle que la Station de Transfert d’Energie par Pompage est un moyen de stocker l’énergie et de contribuer à relever le seuil de déconnexion indispensable à nous permettre de développer nos énergies renouvelables.

Je rappelle aussi que cette montée en charge ne pourra se faire sans une période transitoire de notre approvisionnement énergétique que l’Assemblée de Corse a souhaité au gaz afin de fermer définitivement la page du fioul, lourd ou léger. Je suis fière d’avoir poussé depuis plus de 10 ans ce dossier indispensable à l’avancée de notre autonomie énergétique, avec des progrès significatifs durant ces deux dernières années. 2018 sera capitale pour la suite, particulièrement les six premiers mois. Ceux qui porteront ce dossier devront exercer une grande vigilance pour veiller au respect de l’agenda que nous avions inscrit en 2016 avec la ministre Madame Ségolène Royal.
Plus généralement, la mise en œuvre de la PPE reste un lourd chantier, bien engagé grâce à une opérationnalité que j’ai mise en place avec son coordonnateur, M. François Alfonsi. Le Comité de Pilotage stratégique coprésidé avec M. le préfet de Corse a associé tous les acteurs de l’énergie au moyen de Comités opérationnels. Le tout avec 9 agents de l’AUE à disposition, dont je salue l’investissement, bien que devant aussi faire face à la mise en œuvre des missions traditionnelles résultant des conventions avec l’Ademe (CPER) ou avec EDF.

Je remercie aussi les maires qui m’ont fait confiance pour l’élaboration de leur document d’urbanisme. Ils ont pu réaliser (ou sont en train) un document en compatibilité avec le PADDUC et c’est un réel progrès pour leur commune et pour la Corse. J’appelle les maires qui restent sceptiques à épouser ce document cadre qui leur ouvre bien plus de perspectives qu’ils ne le pensent. Le PADDUC est une chance pour le développement de l’île. Il faut cesser de le regarder par le petit bout de la lorgnette de la cartographie et se pencher sur toutes les possibilités qu’il offre pour construire un développement durable à l’échelle communale, intercommunale et territoriale. Nos services sont extrêmement compétents pour accompagner les maires confrontés aux difficultés des différentes règles d’urbanisme. Les communes qui ont accepté cet accompagnement dans le respect des préconisations du PADDUC n’ont jamais eu à le regretter.

Les associations qui exercent une vigilance sur ces sujets ne doivent pas être vues comme une contrainte, mais comme un appui au service des intérêts de la Corse. La confiance en notre avenir collectif permettra de se rendre compte que nous tous, élus ou associations, pouvons agir ensemble dans le bon sens.

Le président de l’Exécutif doit donner à l’AUE les moyens de poursuivre ce travail d’accompagnement car 2018 sera une année charnière. C’est la dernière année de la mise en compatibilité, il ne faut pas faiblir sur cette mission et pouvoir être au chevet de toutes les communes qui le demandent. Nous suivons actuellement une soixantaine de communes, pour que ce service soit total, il faut renforcer les effectifs de l’agence. J’ai disposé de quatre agents et du directeur délégué à l’urbanisme et à l’aménagement particulièrement dévoués à cette tâche pour suivre 360 communes et les projets intercommunaux. Ils réalisent des miracles et je les en félicite mais la montée en charge nécessaire pour réussir ce challenge réclame une mobilisation bien plus conséquente de l’Exécutif. Le PADDUC est l’affaire de tous.

D’autant qu’une autre mission doit nous permettre d’engager la transformation majeure de notre pays. J’ai effectué suite au rapport adopté le 27 janvier 2017 sur l’aménagement du territoire, la visite de tous les territoires pour renforcer les diagnostics engagés et permettre à chacun d’entre eux de réaliser les projets les plus structurants. Je remercie tous les présidents d’intercommunalités qui m’ont reçu et avec qui nous avons pu lister les attentes et les besoins. 2018 doit permettre à l’Exécutif de se rendre à nouveau sur ces territoires, par grands bassins de vie, pour une mise en cohérence de nos politiques, par la réalisation d’objectifs de manière concertée et partagée. L’écoute que nous avons rencontrés avec les ministres Jean Michel Baylet et Emmanuelle Cosse sur ces questions cruciales pour impulser le développement de manière équilibrée sur l’ensemble de notre île doit être recherchée avec le nouveau gouvernement pour nous aider à concrétiser les projets les plus ambitieux, comme la mise en route du train en plaine orientale, le cabotage maritime sur la côte ouest, la requalification de zones entières en difficultés, tels le fond de baie ajaccien, la zone inondable de la sortie sud de Bastia, ou à échelle plus locale, la réhabilitation du Paisolu d’Aitone, la requalification du quartier Montlaur de Bonifaziu etc. Il s’agit, à la suite de ce rapport, de décliner de manière opérationnelle le PADDUC sur l’ensemble de notre île, de sorte à impulser et rééquilibrer le développement sur chaque territoire, avec une attention toute particulière pour l’intérieur.

Par ailleurs, la mission mise en place d’observation des marchés fonciers et immobiliers doit éclairer la Collectivité de Corse sur les mécanismes de régulation de ces marchés et permettre à l’Exécutif et ses partenaires collecteurs de données de tirer les enseignements nécessaires à la mise en œuvre d’une véritable stratégie foncière. La lutte contre la spéculation immobilière et foncière passe par cet impératif.

Deux ans c’est court pour produire un bilan. J’ai cependant engagé avec les agents de l’AUE de très nombreux chantiers qui auront leurs effets dans la mandature.

Je souhaite bonne chance au nouveau président de l’agence d’Aménagement durable, d’Urbanisme et d’Energie de la Corse. Il saura poursuivre tous ces chantiers et en démarrer bien d’autres. Certains réclament une vigilance accrue dès les tous premiers jours de l’année et je me mets à son entière disposition pour assurer une continuité, absolument indispensable dans ces domaines extrêmement sensibles de l’énergie, bien sûr, de l’urbanisme et de l’application rigoureuse du PADDUC, ou de l’aménagement du territoire indispensable per un paese da fà.

Fabiana Giovannini.

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