Partito Sardo d’Azzione

L’Alliance Libre Européenne prolonge la suspension

Depuis janvier 2018 et l’annonce de la stratégie d’alliance entre le Partito Sardo d’Azzione et la Lega de Matteo Salvini aux élections législatives italiennes, l’ALE a estimé que cette stratégie était incompatible avec ses orientations politiques générales, la Lega siégeant avec l’extrême-droite, et notamment avec Marine Le Pen, au Parlement Européen. En avril 2018, à Landshut lors de son Assemblée Générale en Bavière, elle a décidé de suspendre le PS d’Az pour un an. Cette question est donc revenue en débat lors de l’Assemblée Générale qui s’est tenue à Bruxelles un an plus tard, les 7 et 8 mars 2019.

 

Entretemps, le PS d’Az et la Lega ont renforcé leurs liens en Sardaigne. En mars 2018, le Président du PS d’Az, Cristiano Solinas, a été élu sénateur et il siège depuis dans le même groupe que la Lega tandis que les autres composantes de la coalition de centre droit ont constitué des groupes séparés.

Pour les élections régionales qui ont eu lieu le 24 février dernier, la même coalition de droite a été formée en Sardaigne avec le PS d’Az, la Lega, Forza Italia et d’autres forces italiennes représentées sur l’Ile. Durant la campagne, Matteo Salvini s’est impliqué très fortement au côté de Cristiano Solinas, allant jusqu’à participer en tribune au Congrès de Novembre du PS d’Az, et à largement médiatiser son intervention.

Première force au sein de la coalition, la Lega a cédé la place de Président de la Région Sardaigne à Cristiano Solinas, qui est donc désormais l’homologue de Gilles Simeoni en Sardaigne. Face à cette évolution de la situation, marquée par un net renforcement des liens entre le PS d’Az et La Lega, l’AG de l’ALE a été saisie d’une demande d’exclusion du PS d’Az, demande qui a été soutenue par une très large majorité du bureau. Les statuts prévoient que les deux tiers des membres doivent se prononcer en sa faveur pour qu’une exclusion soit effective. Il fallait donc 23 voix pour. Il n’y en a eu que 22, la plupart des autres s’abstenant pour laisser la place à un nouveau délai de réflexion.

La prolongation de la suspension du PS d’Az a par contre été votée ensuite à une très large majorité.

Femu a Corsica a voté en faveur de l’exclusion.

Voilà l’explication de vote qui a été donnée par son représentant à l’Assemblée Générale, Jean Claude

Morison :

«Dès son accès aux responsabilités en décembre 2015, la nouvelle majorité territoriale nationaliste a érigé le partenariat stratégique entre la Corse et la Sardaigne en priorité politique. Cette priorité s’est notamment concrétisée par un travail commun entre le Conseil exécutif de Corse et l’Exécutif sarde, et entre l’Assemblée de Corse et le Parlement sarde, par des démarches communes auprès de l’UE, et par la conclusion d’accords de coopération. Ce choix repose sur la conviction que le peuple Corse et le peuple Sarde ont un intérêt commun au renforcement de la coopération culturelle, économique et politique entre nos deux îles. Cet axe de partenariat a vocation à s’inscrire dans la durée et au delà des alternances politiques, dès lors qu’il relève des intérêts stratégiques de la Corse et de la Sardaigne, et Femu à Corsica souhaite sa permanence et son renforcement.

Concernant les relations entre les mouvements et partis politiques, Femu à Corsica a vocation à entretenir de façon naturelle des relations privilégiées avec les mouvements autonomistes et indépendantistes sardes. Tous ces partenaires se sont jusqu’à aujourd’hui clairement inscrits dans la défense des valeurs humanistes qui sont indissociables du combat que nous menons pour l’émancipation du peuple Corse et nous souhaitons qu’ils continuent à le faire.

C’est pourquoi nous avons pris acte avec surprise et regret du choix du Partito Sardo d’Azzione de s’allier avec la Lega, parti ouvertement raciste et xénophobe. Femu a Corsica estime que l’Alliance Libre Européenne est garante de valeurs essentielles qui doivent être protégées, contre l’intolérance, pour l’Europe des peuples, de la liberté et de la solidarité, contre le racisme et la xénophobie.

Le groupe de l’Extrême Droite européenne, où siègent le Rassemblement National, la Lega et d’autres partis ouvertement xénophobes et racistes, est à l’opposé de nos valeurs, des valeurs de l’ALE.

Nous ne pouvons donc que réfuter toute alliance avec ces forces politiques, et donc tirer les conséquences des décisions prises par le PS d’Az dans ses alliances avec la Lega en Italie. »

 

ARRITTI.