Dolu

Le Père Louis Doazan nous a quitté

Le Père Louis Doazan nous a quitté ce 23 mai à l’âge de 92 ans. Arrivé tout jeune en Corse dans les années 50, sa passion de l’histoire des hommes et des sociétés l’ont amené à rassemblée en 67 ans de sacerdoce une collection qu’il a remise au service du public. En 1951, il arrive professeur de sciences naturelles au petit séminaire d’Aiacciu tenu par les pères Oblats de Marie depuis 1836. Il y crée un centre de documentation pédagogique et un musée scolaire. Il devient curé de A Porta d’Ampugnani en 1970 et fait de même en aménageant un musée dans les salles du presbytère. En 1972 il fait don à l’Etat de sa collection à condition qu’elle soit exposée en Corse. En 1973, on lui confie une étude sur le pastoralisme où il continue durant cinq ans de collecter commentaires, photographies, croquis, qu’il rassemble dans 64 cahiers. Ces cahiers et les 3000 autres objets d’ethnologie rurale et d’art populaire qu’il a collectés de paroisse en paroisse sont confiés au Musée régional d’anthropologie de la Corse. Castagniccia, Balagna, Niolu, Fiumorbu, Falasorma, Vicu, Aiacciu… certains de ces objets remontent au XVIIIe siècle. Une précieuse collection qui témoigne de nos modes de vie, de nos pratiques religieuses, des croyances populaires. Il aura ainsi été un dépositaire d’une partie de l’âme rurale et pastorale de la Corse. Qu’il repose en paix. Le père Bonnafoux lui a rendu hommage en ces termes.

Arritti.

 

«Des articles excellents ont raconté sa vie et son oeuvre, il n’est pas question pour moi ici de reprendre tout cela. Simplement je voudrais dire ici deux points qui me tiennent à coeur.

 

  • L’amoureux de la Corse et des Corses. Avec humilité et compétence ! curieux de tout et ne se laissant pas enfermer dans un «moi, je sais ! » L’humilité intellectuelle et humaine de celui qui savait qu’il n’était pas Corse et qui respectait profondément la Corse et les Corses. Jamais les objets réunis (avec les cahiers ethnologiques qui les accompagnent) n’auraient pu se retrouver dans la galerie Doazan au Musée de la Corse à Corti sans cette infatigable curiosité du chercheur.

 

2     L’accueil de tous, spécialement de ceux et celles qui sont dans la souffrance.

Oui, il a été vraiment Missionnaire Oblat de Marie avec la devise que St Eugène de Mazenod a donné à ses fils : « la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres ». Partout où il a été curé, son presbytère a été ouvert à tous et spécialement aux hommes et femmes dans la détresse qui se souviennent aujourd’hui combien il était à leurs côtés. Louis, soutiens-nous ! »

 

Père Jean Pierre Bonnafoux.