I messaghji d'Edmond Simeoni

Paris sera toujours Paris

 Cette crise nous appelle à « changer de monde », à « balayer nos certitudes »… a dit le Président de la République le 30 mars dernier.

Incohérences, hésitations l’obligent à ne plus composer seul. Il en a appelé aux maires et il a même concédé à la Corse une réunion de crise, avec l’ensemble des grands élus de l’île. Une lueur d’espoir de voir enfin une reconnaissance politique ? Hélas non ! Bien que les initiatives prises par le président du Conseil Exécutif aient démontré que la Corse pouvait pallier les carences, Paris reste fermé.

Deux ans plus tôt, le 7 mars 2018 depuis son village de Lozzi, Edmond Simeoni en était réduit aux mêmes constatations, tout en gardant une conviction profonde : il faut garder la ligne. Hier comme aujourd’hui, c’est par ses valeurs au premier rang desquelles la solidarité que le peuple corse surmontera cette crise.

 

«Paris refuse de prendre en compte la dimension politique de la « question corse » ; il nous propose une stagnation, mieux une régression avec des propositions inacceptables. Nous savons que le choix du « statu quo », voulu et imposé par Macron, validé par des éléments les plus conservateurs et très minoritaires en Corse, signifie la mort du peuple corse, le refus de sa reconnaissance, de son identité, de sa maitrise sur son territoire et donc à terme programme sa disparition.

Après des décennies de luttes sans aucune compromission, après des victoires sectorielles mais indicatives de la volonté populaire des Corses de l’ile et de la diaspora, nous mesurons surtout la rage des militants. Il faut procéder à l’examen objectif de la situation insulaire.

Aujourd’hui, nous occupons des positions politiques éminentes à la Mairie de Bastia, dans de nombreuses communes, à la CTC; nous avons 3 parlementaires ; le Président de l’Exécutif dirige la Commission des îles des Régions Périphériques maritimes (CRPM). Nous avons un très fort soutien de la diaspora.

L’État n’est plus en mesure de nous empêcher de mener une politique concrète d’autonomie de nos décisions, dès lors qu’elles s’inscrivent dans le cadre constitutionnel. Nos choix s’inscrivent dans la démocratie, le respect de l’éthique la transparence et le refus total de la violence.

Les problèmes sont innombrables et aujourd’hui nous devons continuer à les traiter, tout particulièrement dans les principaux domaines : économie, social, logement, précarité, emplois, culture…

Nous disposons d’atouts naturels, humains et financiers conséquents et la Corse bénéficie d’une excellente image de marque à l’extérieur.

Cependant la méthode doit radicalement changer : délégation de responsabilité, décentralisation des décisions et surtout implication réelle et effective de la société civile – avec ses forces vives –, qui le plus souvent est marginalisée, passive alors qu’elle doit être le moteur central du changement !

Il ne faut surtout pas céder – je ne parle même pas du découragement qui est impensable, inimaginable – :

  • À la révolte, à la radicalisation
  • Au repli sur soi ou sur notre famille politique stricte

La liste des challenges à relever est impressionnante, notamment avec la création d’un développement durable enraciné et le recours, sur la base de l’intérêt général et de la solidarité, aux nouvelles technologies, aux énergies renouvelables, à l’agriculture biologique, à l’export de productions de qualité, de recherche de partenariats, tant dans l’Union Européenne qu’en Méditerranée.

Mais l’espérance est là, les forces du passé sont déconfites et la jeunesse prend progressivement la relève.

Nous réclamons depuis 1973, un statut d’autonomie interne au sein de la République Française et dans le cadre de l’Union Européenne. Nous n’avons jamais varié d’un iota.

C’est la voie salvatrice pour le Peuple et la Nation corses.

J’ai une confiance absolue dans l’avenir. »