Après la fraude électorale, le caritatif électoral…

Qui veut revenir au Bastia d’avant ?

L’opposition coalisée contre Pierre Savelli à Bastia dispose d’un solide héritage en matière de fraude électorale. Et, une fois encore, pour cette élection municipale, alors qu’elle est hors les murs depuis que la mairie lui a échappé en 2014, elle fait la preuve de son inépuisable imagination frauduleuse…

 

Pour se rafraîchir la mémoire, et sans remonter trop loin, commençons par nous remémorer les législatives et régionales de 1986, sous la houlette de l’ex-maire-député-ministre Emile Zuccarelli, le père de Jean Zuccarelli un des trois leaders de la coalition du Bastia d’avant.

Durant le dimanche de l’élection, le vote d’une électrice inattendue révèle l’existence de fausses procurations établies avec des formulaires estampillés du Tribunal d’Aix en Provence. En effet, au moment de voter, cette électrice se voit opposer qu’elle a déjà voté par le bais d’une de ces procurations, au nombre d’une soixantaine. Vérification est faite : sur la soixantaine de procurations émanant de ce Tribunal, une seule est authentique, toutes les autres sont frauduleuses.

 

Un branle-bas de combat s’engage pour repérer les autres « électeurs aixois » et leurs mandataires, mais l’heure est déjà tardive, et la clôture du scrutin intervient.

Les documents électoraux, notamment les listes d’émargement, rejoignent après dépouillement le bureau centralisateur en mairie, puis doivent être acheminées, une fois les résultats proclamés, à la Préfecture de Bastia. Ce trajet prend normalement cinq minutes à pied. Ce soir-là, il prendra plusieurs heures.

Car le bureau électoral de Bastia a entrepris une opération de grande envergure :

faire disparaître toutes traces de ces procurations et de leurs mandataires des cahiers d’émargement transférés en Préfecture où ils sont attendus avec impatience pour mener un examen approfondi.

L’opération est lourde: dégrafer les pages une et dernière de chacune des 36 listes, où sont portées notamment les signatures des assesseurs ayant assuré le dépouillement, insérer une liste vierge en lieu et place de celle qui a été émargée toute la journée, y reproduire soigneusement toutes les mentions relatives aux procurations en retirant bien sûr la soixantaine qu’il faut faire disparaître, ainsi que les émargements apposés face à chaque électeur. Elle prend plusieurs heures et mobilise tout un bataillon du bureau électoral et de « spécialistes » extérieurs. Le travail est propre et indécelable au premier abord.

Les candidats floués finissent quand même par mettre en évidence la falsification.

Le Préfet de l’époque lui-même constate que la croix apposée face à son nom est frauduleuse, puisqu’il avait constaté que le Président du bureau de vote avait apposé une signature quand il était venu voter.

L’élection est bien sûr annulée et l’épisode aura deux conséquences : désormais, chaque électeur en France doit émarger par lui-même la liste d’émargement, et un des principaux responsables de la fraude, un fonctionnaire de police, a été révoqué à la demande du Préfet scandalisé. Dans les jours qui ont suivi, il était aussitôt recruté comme responsable du bureau électoral de la ville de Bastia !

 

Ce renfort de poids a bien sûr relancé la machine de guerre électorale du clan Zuccarelli et radical de gauche. Un de ses principaux fait d’armes se situe à la fin des années 90 quand le Conseil Général bascule de droite (Paul Natali) à gauche (Paul Giacobbi) par la grâce du basculement du 3e canton de la ville dont la seule révision des listes du mois de décembre de l’année du vote avait fait bondir le corps électoral de 30%: fausses adresses, faux électeurs, fausses attestations de résidence, l’enquête a ainsi révélé que des dizaines d’électeurs avaient été inscrits sur les listes sur la base de faux dossiers directement concoctés par les services municipaux.

Le contentieux a tourné court : le candidat de droite «malheureux» a retiré sa plainte, faisant tomber la procédure, après une ultime «négociation fructueuse» juste avant que le tribunal ne prononce l’annulation du scrutin. La route de la Collectivité Territoriale a ainsi été dégagée pour Paul Giacobbi qui en est devenu le Président tout puissant de 2004 à 2015, date de la première élection de Gilles Simeoni.

 

Dominique Rossi, un des hommes-lige de l’ex-bureau électoral bastiais, digne successeur de ceux que l’âge a fini par pousser à la retraite, figure en bonne place sur la liste. Le Parti « radical de gauche» auquel la «mairie d’avant » était politiquement associée, est au coeur de leur campagne électorale. Dans cette liste, la marque de ce passé «glorieux» est bel et bien présente, et l’actualité vient d’en mettre en évidence les nouveaux effets.

En effet, le parti «radical de gauche» vient d’être pris la main dans le sac caritatif, distribuant en pleine campagne électorale entre les deux tours des colis alimentaires aux électeurs des quartiers défavorisés. L’association de financement de la section bastiaise du parti, dénommée «Victoria », est ainsi devenue, en pleine campagne électorale, une banque caritative allant au devant de centaines d’électeurs les bras chargés de cadeaux électoraux camouflés en action de solidarité associative.

Le mélange des genres est total pour cette association dont les membres sont directement liés à de nombreux candidats de la liste, jusqu’à proposer un même numéro de téléphone sur les tracts appelant à voter Jean Sébastian de Casalta que pour contacter l’association «Victoria».

L’épisode en dit long sur ce qui attend les Bastiais si cette bande revient à la tête de la ville.

Qui veut revenir au Bastia d’avant ? Votez Pierre Savelli le 28 juin prochain !

 

François Alfonsi.