ARRITTI : d'un "bulletin" d'information à un journal d'opinion

U FILU EDITURIALE

Pendant de longues années, ARRITTI est d’abord un « bulletin » d’information militant, rattaché à l’ARC (Action Régionaliste Corse, devenue en 1974 Azzione pè a Rinàscita di a Corsica), puis à l’UPC (Unione di u Pòpulu Corsu, née en 1977), enfin au PNC (Partitu di a Nazione Corsa), pour s’offrir aujourd’hui à l’ensemble de la démarche Femu a Corsica.

Dans les années 80, il évolue peu à peu vers un véritable format presse, avec une ligne éditoriale propre, et la volonté d’élargir son lectorat pour sensibiliser toujours plus de Corses. ARRITTI se pose en média du nationalisme corse, ouvert aux combats des autres peuples opprimés.

Fin des années 80, début des années 90, il élargit encore sa ligne éditoriale, vers une vision plus altermondialiste, voire écologiste, tout en continuant d’accompagner les luttes du peuple corse. Après les crises de la Lutte de Libération Nationale, il s’affirme davantage comme l’hebdomadaire du mouvement qui défend et pronent la voie démocratique pour le nationalisme corse.

Dans les années 2000, sa ligne éditoriale s’ouvre un peu plus encore aux grands messages de défense de la planète et des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes, pendant que, en Corse, le mouvement dit « autonomiste » opte clairement pour le droit à l’autodétermination. Refusant l’idée d’un « grand soir », il est persuadé que le nationalisme doit faire le choix de la prise de responsabilités par les urnes. ARRITTI porte avec acharnement ce discours de la « voie démocratique » et de la nécessité de l’arrêt de la violence clandestine.

Tout au long de ce parcours, il participe aux grands débats de l’île, parfois les suscite, souvent mène campagne (pour un statut fiscal dérogatoire, pour le maintien de l’arrêté Miot, pour la défense de la Loi Littoral, pour l’arrêt des transports d’hydrocarbures dans les Bocche di Bonifaziu, pour la lutte contre les feux de forêts, pour l’avenir européen de la Corse, etc).

Aujourd’hui, ARRITTI reste identifié comme une presse d’opinion, clairement nationaliste, proeuropéen, continuant de diffuser le message de la prise de responsabilité, notamment par l’autonomie et le droit à l’autodétermination, mais aussi très préoccupé face aux périls qui menacent la planète, qu’ils soient politiques, économiques ou environnementaux.

Edmond Simeoni