Alliance Libre Européenne

Une assemblée générale pré-électorale

Les perspectives sont difficiles. Elles ont été notamment assombries par le Brexit qui fait que le Parlement européen ne comptera plus de députés britanniques dans la prochaine mandature.

Or l’ALE a avec l’Écosse et le Pays de Galles un socle électoral qui a été régulier et solide au fil des précédentes mandatures.

Trois députés (deux écossais, une galloise) manqueront à l’appel en 2019, sur les onze que compte le groupe désormais. C’est une perte considérable, d’autant plus que ces sièges étaient pour ainsi dire assurés l’an prochain.

 

Deuxième pilier du groupe, celui formé par la N-VA au sein du collège électoral flamand en Belgique. Ils disposent de quatre sièges actuellement, sur les 12 du collège électoral flamand. La force de N-VA qui est le premier parti de Belgique, majoritaire au sein du gouvernement fédéral, a beaucoup apporté à tous nos membres durant cette mandature.

D’abord à nos amis catalans : si les élus de la Generalitat pourchassés par Madrid ont trouvé un refuge à Bruxelles, au début dans les locaux mêmes de l’ALE, c’est en grande partie grâce à leur poids politique qui a contrebalancé les pressions diplomatiques actionnées par les procureurs espagnols sur les juges belges. Et, quand la décision allemande est venue de laisser Puigdemont en liberté en Allemagne sans l’extrader vers l’Espagne, nul doute que le précédent de la justice belge a été d’un grand secours dans cette décision.

 

Autre front capital, celui de la loi électorale européenne qui doit encore être Le PPE, la droite européenne, milite pour l’instauration d’une barre électorale minimum qui aurait pour conséquence d’enlever la possibilité de disposer d’un siège quand on s’appuie sur un corps électoral partiel comme les Catalans ou les Basques dans la circonscription unique de l’Espagne, ou les Bavarois et la minorité danoise du Schwlesing Holstein pour celle d’Allemagne. Il faut l’unanimité des États membres pour changer la loi électorale au niveau européen, et, par la veto de la Belgique, N-VA a jusqu’ici bloqué la décision. Dernier round dans une semaine à Bruxelles : l’ALE a bien sûr voté à l’unanimité pour soutenir le statu quo du maintien d’une proportionnelle intégrale dans ces pays.

 

Car le troisième pilier principal de l’ALE est en Espagne : Catalogne, Pays Basque, Galice, Pays Valencien, Baléares, Aragon, les partis membres de l’ALE y sont nombreux, et souvent puissants. En 2014, trois listes avaient obtenu des élus : celle présentée par ERC en Catalogne (deux élus grâce au seul électorat catalan), celle de l’alliance entre EH-Bildu, coalition dont fait partie Eusko- Alkartasuna, et le Bloque Nacional Galicien, qui a permis d’élire un Basque pour les trois-quarts de la mandature, puis une Galicienne qui siège désormais à sa place pour finir le mandat, et enfin une troisième liste où Bloque Nacional Valenciano et Chunta Aragonesa, ont partagé un mandat avec le mouvement écologiste en Espagne.

Limiter la proportionnelle en Espagne ne pourrait que contrarier les possibilités électorales pour l’ALE.

 

À l’issue d’une mandature qui a vu le combat pour l’auto-détermination prendre une ampleur sans précédent, d’abord en Écosse lors du referendum de 2014, puis en Catalogne avec une tension politique qui est allé crescendo et qui va s’amplifier encore dans les prochains mois, l’ALE est plus que jamais nécessaire à tous.

Pour passer le cap de l’élection 2019, elle a uni ses forces : adoption d’un «manifesto », programme électoral commun fixant les bases de son action politique pour les cinq années à venir, multiplication des contacts sur cette base pour élargir le groupe vers des forces qui soutiennent les mêmes objectifs d’auto-détermination.

 

F.A

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