Arritti a fêté avec éclat ses cinquante années de vie commune avec le mouvement nationaliste corse

Le serment d’Arritti

Deux débats passionnants devant une salle comble et une soirée culturelle tout à fait originale et totalement réussie : Arritti a fêté avec éclat ses cinquante années de vie commune avec le mouvement nationaliste corse. Avec nos invités européens, nous avons élargi la réflexion, et regardé au-delà de la Corse. Avec nos dirigeants politiques, Gilles Simeoni et Jean Christophe Angelini, nous avons regardé plus loin et dessiné les contours de ce qui est la route à suivre désormais.

Le serment d’Arritti sera d’abord celui qui a été fait de mener à bien sans tarder, dès le début 2017, la mise en place de Femu a Corsica. Jean Christophe Angelini a acté qu’Arritti avait d’ores et déjà quitté le giron du seul PNC pour devenir le journal de Femu a Corsica. Et Gilles Simeoni a dit avec force son engagement à doter sa majorité d’un parti de gouvernement apte à relever les défis qui nous attendent à la tête des institutions de la Corse. Dans la suite des déclarations de cet été, lors du Conseil des Territoires d’Inseme pè a Corsica le 23 juillet, puis lors de l’AG sous chapiteau du PNC le 30 juillet, alors que l’automne avait passé sans véritablement enchaîner ce que ces prises de position contenaient d’engagement devant l’opinion corse, a Ghjurnata d’Arritti ce samedi 10 décembre en a relancé le processus. L’accomplissement de cette avancée indispensable va conforter notre assise militante et entraîner dans notre sillage tous ceux qui nous ont accordé leur confiance et permis de devenir la première force politique sur l’île. Pour ceux-là, comme pour ceux qui étaient les premiers à l’origine d’Arritti il y a un demi-siècle, l’avenir va se construire désormais avec Femu a Corsica. Avec, en filigrane, une priorité : l’Union. Une union qui ne peut être qu’électorale car sinon, d’élection en élection, elle ne peut que se fragiliser et décevoir les attentes. Ce que nous proposons au peuple corse c’est d’aller au devant de son destin de peuple d’Europe. Certains se reconnaissent pleinement dans ce projet collectif : ce sont les nationalistes.

D’autres s’interrogent encore, mais ils font confiance à la force de renouvellement que notre démarche représente pour la Corse. José Bové l’a souligné : partout en Europe les opinions sont à la recherche d’une alternative à « l’establishment » qui génère une défiance grandissante. En Corse nous serons cette alternative si nous sommes crédibles dans nos engagements. Ce que l’Exécutif fait avec conscience depuis un an maintenant, et ce qu’un mouvement politique renforcé et élargi, ouvert à tous, à ceux qui nous suivent depuis qu’Arritti existe, comme à ceux qui nous ont rejoints il y a six mois, va matérialiser ces prochains mois. La base commune du projet, ce sera le droit à l’autodétermination. Gilles Simeoni et Jean Christophe Angelini l’ont dit l’un et l’autre, après que José Maria Munoa, notre invité basque, ait rappelé un discours mémorable, celui tenu par le pape Jean Paul II devant l’Assemblée générale des Nations Unies : « Le droit d’une nation à l’existence est certainement antérieur à tous ses autres droits : personne ni un État, ni une autre nation, ni une organisation internationale n’est jamais fondé à considérer qu’une nation déterminée ne serait pas digne d’exister. Ce droit fondamental à l’existence ne suppose pas nécessairement une souveraineté étatique, car diverses formes de rattachement juridique entre différentes nations sont possibles, comme c’est le cas, par exemple, dans les États fédéraux, dans les confédérations, ou dans les États comportant de larges autonomies régionales.

Certaines circonstances historiques peuvent se présenter dans lesquelles diverses formes de rattachement à l’unique souveraineté d’un État peuvent paraître souhaitables, mais à condition que cela advienne dans un climat de vraie liberté, garantie par l’exercice de l’autodétermination des peuples. » Dans ce combat pour la liberté du peuple corse, Arritti a engagé toutes ses forces depuis l’origine. Avec les autres peuples d’Europe qui luttent aussi pour leur liberté, nous formons une « communauté de destin » que Josep Maria Terricabras, député européen catalan, a rappelé quand il a, depuis les bancs du Parlement Européen, dès le lundi 14 décembre 2015, au lendemain de l’élection, proclamé notre victoire devant la représentation élue de l’Europe. Nous avons, un an après, revécu cet instant avec lui, avec le sentiment largement partagé que, dans sa marche en avant, notre mouvement, né il y a cinquante ans, ne pouvait plus être arrêté désormais.