Femu a Corsica

Projeter Femu a Corsica sur le long terme

L’été 2018 a été le théâtre de fortes turbulences au sommet de l’Etat.

Emmanuel Macron était entré dans l’été tout éclaboussé par l’affaire Benalla.

Il en ressort avec la démission fracassante de Nicolas Hulot. Après avoir plané sur la lancée de sa victoire présidentielle puis législative, il connaît une dégringolade «en torche».

L’affaire Benalla, ce «bodyguard» tout puissant qui en a imposé à toute la hiérarchie policière et préfectorale alors qu’il a tout juste 26 ans, simplement parce qu’il évoluait dans l’ombre du Président, a révélé la première « faille» du pouvoir personnel mis en place par Emmanuel Macron. La démission de Nicolas Hulot révèle la seconde «faille», celle d’un pouvoir vulnérable à la pression des lobbys, qui ignore la nécessaire concordance entre les discours et les actes.

Emmanuel Macron a menti quand il promettait un «virage écologique»: voilà ce que signifie la démission brutale de Nicolas Hulot aux yeux de très nombreux citoyens. Tout comme il en a abusé de nombreux autres avec sa promesse d’un «pacte girondin».

C’est la désillusion de l’opinion publique à son égard qui s’opère désormais, aussi vite que l’illusion avait fonctionné qui l’a porté au pouvoir en quelques mois à peine.

Ces turbulences ont déjà mis à mal la réforme constitutionnelle dont les travaux ont été suspendus par une Assemblée Nationale submergée par l’affaire Benalla, et pour laquelle l’espoir d’un vote à la majorité des 3/5es semble s’être envolé désormais.

Pour la Corse, les enjeux étaient désormais très réduits, et l’enterrement qui s’annonce pourrait même être un mal pour un bien. Le principe de l’inscription de la Corse dans la constitution est désormais acté, mais, en repoussant le vote du texte, on donne une nouvelle chance au rapport de forces politique pour arracher la rédaction d’un article avec un contenu cette fois réellement substantiel.

 

En Corse, nous suivrons de loin les vicissitudes de la politique parisienne.

Ce qui comptera avant tout c’est de se renforcer sur le terrain corse, tout en travaillant à trouver de nouvelles solidarités contre le pouvoir jacobin.

L’affaiblissement de son incarnation macroniste peut nous y aider, à commencer à l’Assemblée Nationale où la formation d’un groupe autour de la thématique des territoires semble possible désormais. Et la très bonne tenue de la 23e Université d’Eté de Régions et Peuples Solidaires en Pays Basque montre qu’un message est en train de passer au delà de nos sphères d’influence habituelles. Les élections européennes, en mai l’an prochain, pourraient en être le tremplin.

 

L’agenda de la rentrée politique en Corse sera rythmé par la création de la formation politique Femu a Corsica, « avant la date anniversaire du 15 octobre» comme cela a été affirmé par l’ensemble de la délégation corse lors du Congrès de Régions et Peuples Solidaires. En effet c’est depuis le 15 octobre 2017 que plus de mille militants réunis sous un chapiteau avaient approuvé des statuts et une charte éthique. Il est temps, et même plus que temps, de reprendre la marche en avant de cette construction politique qui devra installer dans la durée, pour les années qui viennent, puis pour les générations qui viennent, une force politique nationaliste à vocation majoritaire en Corse.

Car la course pour la reconnaissance du peuple corse et de ses droits est, et sera, une course de fond, qui se gagnera sur le long terme. Les Basques, les Flamands, les Catalans et les Ecossais sont les seuls actuellement en Europe à avoir installé, puis consolidé presque sans interruption depuis bien plus d’une décennie, un pouvoir politique nationaliste à la tête des institutions de leur pays. C’est un objectif que nous devrons atteindre nous aussi si on veut gagner enfin la reconnaissance du peuple corse et son autonomie en Europe.

Femu a Corsica sera le vecteur de ce combat politique de long terme. Aux militants d’en prendre conscience et d’aller résolument de l’avant.

François Alfonsi.