E riflessioni di Max Simeoni

Ce parti, quand le fera-t-on ?

Max Simeoni
par Max Simeoni
La vague électorale commence à gonfler. Celle de la Présidence de la République, la première, va déferler.

On connaît les candidats à la Présidentielle et leur credo. Ils ont fait des meetings, tout au moins des réunions publiques. Par la suite, il y aura une course au nombre de participants, peut-être même au volume des chapiteaux. Les plus grands étant sensés être les plus forts.

Valérie Pécresse a gagné les primaires LR, procédure employée pour la première fois par la Droite. Non pour une avancée démocratique des idées, mais pour rassembler des leaders concurrents et donner confiance aux électeurs. Elle a brandi ses bras pour crier « la Droite est de retour ! » Elle était en vacances ? Non évidemment, mais très mal en point, très malade. Valérie Pécresse se doit de préserver le crédit en général de ses concurrents qui ont dû se rallier après leur défaite à la primaire. La maladie est chronique, elle avait permis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017.

Anne Hidalgo propose elle aussi, un peu tard, des primaires mais de tous les partis de gauche. Mélenchon paraît peu convaincu. Il préfère, me semble-t-il, s’employer à réunir les extrêmes pour peser ou, si Dieu le veut, ratisser les épaves du PS.

En gros les sensibilités de Droite sont majoritaires. Elles ont, par contre, des antagonismes internes affirmés. Extrême droite (Marine, Éric Zemmour), LR unifié (V. Pécresse), LRM (E. Macron).

 

En conséquence, l’incertitude règne sur la politique insulaire.

L’après Hollande laisse des cadres PRG, PS, communistes, leurs électeurs sans soutien. Qui aurait pu imaginer il y a quelques années un tel scénario avec les clans décomposés et des nationalistes dominant… électoralement. Les clans à étiquette de droite ou de gauche ont cru tenir une corde pour sortir de l’impasse, ils ont fait plus ou moins allégeance au nouveau fringant Président élyséen surtout après le cérémonial anniversaire de la mort du préfet Erignac où il avait manifesté un refus méprisant d’avoir à discuter avec la majorité nouvelle des nationalistes qui eux aussi pensaient être devenus des interlocuteurs valables baptisés par le suffrage universel… « des élus locaux qui ne font pas la loi » fut alors la conclusion Élyséenne, sous entendu ils n’ont rien d’autre à faire que s’y soumettre.

Laurent Marcangeli qui, prudemment, avait dit que seul Aiacciu était son ambition, ses adversaires nationalistes et autres ont cru à une faiblesse, et n’ont pas pu mettre sur pieds une coalition pour le remplacer. Une fois sa mairie assurée et la CAPA acquise, dans l’euphorie de sa victoire, il affiche sur le champ sa réelle ambition, « rien ne m’empêche de m’intéresser au reste ! » Il pense alors à être l’homme porte-drapeau d’une Droite insulaire adoubée par le tout nouveau Président de la République. Aucun signe d’encouragement, déçu, il se tasse et doit faire face à des adversaires qui ont mesuré leurs erreurs.

Le PRG, fort dans le Nord et des relais partout, subsiste dans les mémoires des plus anciens. Le Parti communiste est en panne en Europe. L’alliance entre PRG et PC avait érigé une alliance solide depuis la Libération. Le « programme commun avant Paris ! », s’en était vanté Jean Zucarelli maire de Bastia, le père d’Emile qui lui a succédé.

 

Quant aux nationalistes bénéficiant de l’effondrement du système du clan le premier visible mais dépendant de celui de Paris, ils ont été abusés par l’apparence de cette chronologie et pu s’imaginer que l’heure du dialogue était venue. Tombés de haut, leur coalition  n’a pas renoncé au dialogue  ne serait-ce que pour avoir le complément budgétaire de la gestion que le statut Cazeneuve leur permettait. En l’absence de moyens suffisant que faire d’autre ?

« La période de grâce » vite finie avec les « gilets jaunes » à tous les ronds points, le Président Macron perd de sa superbe mais le centralisme jacobin hante toujours l’Élysée. La coalition nationaliste est aveuglée par l’électoralisme devant le cycle d’élections qui vont se poursuivre. Elle ne donne pas suite à la fusion des autonomistes qui avait voté leur fusion au congrès de Corti en octobre 2017. Elle perd 14 mois (6 mois pour proposer les statuts du mouvement à fusionner et 8 en palabres entre eux). Gilles, qui dirige l’Exécutif, manœuvre pour avoir les mains libres et il obtient une majorité « absolue ». Il renouvelle son Exécutif et l’ouvre à des jeunes. Ses discussions avec le gouvernement ouvrent quelques perspectives. Les 90 millions à verser, suite à une décision judiciaire, à la Compagnie maritime Corsica Ferries ne seront pas qu’une obligation de la CdC, l’État y prendra part. Les détenus politiques seront sous peu rapprochés, est-il promis. Cela semble confirmé par un article du Canard enchaîné à paraître. Je viens de l’apprendre alors que je finis d’écrire cet article ce mardi 14 décembre. Je l’ai réduit et un peu modifié avant sa fin.

 

Si la situation cesse d’être bloquée, outre Gilles, d’autres militants y auront contribué. Je ne citerai que nos élus, les trois députés et le député européen François Alfonsi. Mon sentiment est d’avoir l’espoir de me réjouir mais aussi de me méfier de promesses en période électorale. Les nouveaux dirigeants ne sont pas tenus par les promesses des sortants. Exemple récent de Jospin battu et la réforme du statut de la Corse, passant par une réforme de la Constitution, a cédé le pas au cérémonial Erignac mis en scène par un nouveau Président. Le tout et son contraire. D’autres élections vont encore être délétères soumises au virus électoraliste.

Tant qu’on n’aura pas les moyens législatifs et financiers de l’autonomie interne, rien n’est garanti pour mener le combat historique de sauver notre peuple sur sa Terre, de déblayer les ruines et de lui construire un avenir. Pour obtenir cette autonomie du Peuple Corse reconnu dans la Loi, la voie électorale seule ne peut suffire, elle doit être portée par un parti hautement démocratique organisé au sein du peuple.

Ce parti, on le fera quand ? Après la fin du cycle électoral ? Rien n’empêche de commencer à le concevoir. Cela sera un point d’appui pour les discussions à faire. •