Le parti qu'il nous faut

Le concevoir pour s’en servir en temps utile

Coller à l’actualité et commenter les déclarations offre une source inépuisable dans le contexte actuel de polémiques électoralistes que le coronavirus a rendu encore plus abondantes et plus troubles.

 

Critiques croisées du pouvoir parisien et des experts institutionnels qu’il a nommés contre le professeur Raoult de Marseille, escarmouche test pour la réélection présidentielle de 2022. Une marche sur des oeufs. Critiques chez nous contre l’Exécutif nationaliste cherchant à contenir ce virus par des opposants éparpillés en recherche de coalition pour le battre à commencer le 28 juin à la mairie de Bastia pour investir l’Assemblée de Corse dans neuf mois. Campagnes masquées, sans effusions rapprochées, sans réunions à plus de dix… Cris d’orfraie des professionnels du tourisme.

 

Les surgeons droites et gauches des pépinières parisiennes ont du mal à repousser sur l’île dans le sillage de LREM.

Et le coronavirus pour le moment prend la tête des porteurs de virus électoralistes y compris dans les rangs des natios qui sont nés pour le combattre au nom d’un peuple corse à sauver. Des soignants en première ligne qui ne se sont pas bien laver les mains ?

Se réclamer d’un idéal sans être à sa hauteur est une manière de se mentir à soi-même et de lui porter atteinte par inconscience.

Le sauvetage d’un peuple est l’affaire de ce peuple lui-même, oui on ne le sauve pas procuration.

Le rôle d’un parti qui veut y contribuer est de l’éclairer sur les causes réelles qui viennent de loin, de soutenir les luttes légitimes partielles qui sont menées par des citoyens, de contrer sans répit la désinformation dont il est l’objet. Le dominant colonisateur cherche toujours à culpabiliser sa victime. Non, les Corses n’ont pas abandonné leur Terre, ils ont été poussés à l’exil. On leur a fait croire que l’île était stérile, pauvre par nature, que la France était une grande nation civilisatrice et génétiquement généreuse. Ce qui lui a permis de puiser dans un réservoir d’hommes pour ses guerres et son Empire. Puis vidé, 160.000 habitants en 1960, de la vouer à un tourisme rapide et massif, pour la rentabiliser à son profit, le rapport secret de l’Hudson Institut commandité par la Datar en est la preuve irréfutable.

Dévoilée, cette politique continue sans le dire. De 160.000, la population est passée à 320.000 habitants dans les trente dernières années avec l’apport essentiel de nouveaux venus et non des autochtones, les Corses.

On peut être stupéfait dès lors de voir les dérives électoralistes de tous les Corses qui aiment la Corse et désesperer quand elles touchent les natios. L’heure de vérité se rapproche : ou les enfants de cette Terre se ressaisissent et en premiers les militants natios, ou le peuple corse va se perdre.

La République des jacobins ne concédera rien, ni la reconnaissance du peuple et de ses droits, ni la coofficialité, ni l’autonomie.

Il ne peut y avoir qu’un perdant voué à la mort ou un gagnant capable de faire reculer les jacobins.

Il faut bien davantage que de simple élections « d’élus locaux qui ne font pas la loi », élus ou simples militants, il faut des combattants contre l’injustice, organisés en force démocratique à la hauteur d’un défi historique.

 

J’ai commencé, dans les deux derniers Arritti, à esquisser l’architecture du parti qu’il nous faut en évoquant les deux éléments primordiaux l’AG et la base par « régions » au sein du peuple.

L’AG souveraine est dépendante de la qualité du fonctionnement démocratique de la base.

Autrement dit, rien de bon sans elle et le risque majeur de jeux de Nomenclatures électoralistes et de sauveteurs auto proclamés.

L’impuissance dérisoire en regard d’un défi historique.

Il me faut définir les autres éléments de l’architecture que sont la Coordination, la direction du parti, l’Exécutif, et une pièce maîtresse, le Règlement Intérieur qui précise toutes les démarches du fonctionnent intérieur et extérieur d’une façon telle que chaque militant qui est recruté, inscrit officiellement, ayant payé ses cotisations, sache quels sont ses droits, ses obligations, les fonctionnements, les recours et les arbitrages. Ce parti consiste à organiser une intelligence démocratique collective en état de mener une lutte au sein du peuple pour la survie de ce peuple. Bien plus que des élections ou des postes à pourvoir.

Une telle organisation est difficile à mettre sur pieds dans la confusion électoraliste qui va sévir encore sans parler des recours possibles pendant deux à trois ans. Y réfléchir dès maintenant n’est pas perdre du temps mais peut permettre d’embrayer dès que l’occasion apparaît et avec un brin d’optimisme de trouver une démarche préparatoire à un décollage dès maintenant.

En attendant, aider faute de mieux nos élus locaux natios à être élus ou réélus est un impératif ne serait-ce que pour ne pas redonner espoir aux tenants du système colonial jacobinisme parisien-clanisme local fossoyeur de notre peuple.

Max Simeoni.