Le coronavirus nous envahit, la France lui déclare la guerre

Devant l’incertitude quant à la date de la victoire totale contre le coronavirus, le confinement repoussé de quinzaine en quinzaine, les responsables d’ARRITTI rappelle que chaque semaine le journal est en ligne sur son site internet : www.arritti.corsica et sur sa page facebook. Les abonnés peuvent le lire et ceux qui l’achètent dans les kiosques également.

 

Le Président, Chef des armées, annonce la mesure de confinement dans une adresse au pays le 16 mars pour le 17 à 12h. Il reprend l’exhortation aux gestes «barrières » déjà préconisés.

Le premier foyer avait eu lieu à Wuhan à la mi-décembre 2019.

Il se répand en France fin janvier 2020. L’État pensait avoir le temps de voir venir. «Mesures barrières » donc et rassemblements maximum conseillés de moins de 1.000 personnes, puis de 500, les témoignages de français en Chine inquiètent un peu plus. Les bataillons de virus débordent du vase chinois pour aller vers l’Europe, vers tout l’Occident. L’État hésite toujours à employer les grands moyens, à suspendre toute activité économique, sociale et culturelle. Il ferme les écoles mais s’il maintient le premier tour des municipales du 15 mars, c’est qu’il imagine un second tour possible avec l’efficacité des « gestes barrières ». 48h après, il renvoie le deuxième tour aux calendes grecques.

La guerre? Sans armes ? La leçon est tirée, l’État aura son indépendance en matériel plus tard en masques, médicaments, tests, respirateurs, vaccins… il va booster la recherche, renforcer l’organisation des hôpitaux en lits d’urgence, en personnels.

Promis, juré ! Les hôpitaux sont réaménagés pour dégager des box de réanimation. On prie pour que le pic, la vague retombe vite. On exporte des malades en Allemagne… l’armée est mise à contribution.

Dans ce cadre connu, les médias le répercutant en continu, la pandémie paralyse tout.

La politique d’hier en a succombé.

Inutile de faire son autopsie. On peut même penser que l’avenir est une ère à virus.

Ils sont néfastes quand ils mutent pour parasiter l’homme. Or le réservoir à virus est considérable.

Ils sont nombreux dans le monde animal.

On a eu un avertissement avec le VIH qui, en mutant, est passé du singe à l’homme. On n’avait pas de traitement, les experts cafouillaient ne connaissant pas cette maladie. Le geste barrière était la capote. C’était l’angoisse.

L’industrie pharmaceutique a trouvé le remède, la trithérapie.

Ouf ! Soulagement on pouvait guérir, ne pas mourrir… on a eu encore de sérieuses alertes : SRAS, grippe H1N1, Ebola…

Les virus ont besoin d’hôtes vivants pour vivre, et ils peuvent muter si l’hôte finit par lui opposer des anticorps efficaces, il peut investir des hôtes, des mammifères de nature différente.

Les grippes, dirons-nous banales, sont sous surveillance et contenues par des vaccins qu’on doit adapter chaque année à cause des mutations. L’État offre le vaccin aux plus 65 ans.

Les réservoirs à virus sont multiples, ils ne peuvent être éradiqués avec les moyens actuels de la science. La population mondiale croît d’une façon exponentielle et elle est de plus en plus mobile. Tout le monde voyage. On est rentré dans une ère de mondialisation virale.

 

Revenons à la politique locale, figée au premier tour de scrutin des municipales.

C’était pagaille et impuissance.

La droite divisée, la gauche fragmentée, leurs élus livrés à eux-mêmes face à des nationalistes majoritaires absolus. Rien où se raccrocher.

Le maire d’Aiacciu a eu du flair.

Il a compris qu’il fallait tenir la ville impériale pour avoir un avenir. Le maire-député n’était plus envisageable. Tous ses adversaires ont cru qu’il était craintif et fragile. Ils se sont bousculés au portillon, les casaques anciennes et de nouvelles écuries. L’abstention importante a joué en faveur de Marcangeli. Les natios en ascension ont décroché, leurs cordées tombant les unes sur les autres.

La mairie de Bastia n’a pas renouvelé le score. Elle paie les tensions habituelles d’élus qui veulent être réélus, de coalisés, d’ouvertures à faire ou qui s’offrent.

L’abstention s’en est suivie.

Ses adversaires se sont sauvés de la noyade et ils cherchent à se coaliser pour l’emporter.

L’addition de leur voix n’est pas assurée. Bien de leurs électeurs auront du mal à se mélanger dans les urnes. On peut dire que l’incertitude domine. À la levée du confinement y aura-t-il plus de lumière ? D’ici là, beaucoup se rongeront les ongles. De partout dans les villes c’est la même chanson discordante sauf pour Santini à Calvi qui a organisé sa citadelle comme Marcangeli à Aiacciu et Orsucci à Bonifaziu.

Les plus responsables selon moi, ce sont bien les nationalistes. Les circonstances les ont aidés à prendre la place du système explosé. Ils n’ont aucune excuse de se laisser empêtrer par les pièges grossiers de l’électoralisme à tout crin et du prurit d’égos exacerbés. Aucune excuse d’oublier leur mission de sauver leur Peuple en déclin mortel.

L’attaque du coronavirus peut les obliger de se ressaisir. Ils doivent choisir entre un parti démocratique pour le sauvetage ou les jeux minables des Nomenclatures.

Max Simeoni.