E riflessioni di Max Simeoni

Le grand foutoir électoraliste

Max Simeoni
par Max Simeoni
Le Corse-Matin de ce jour (lundi 3 mai 2021) affiche son titre sur toute sa Une : « Chez les nationalistes la désunion est actée » et en sous-titre : « Pè à Corsica a vécu. Des militants historiques dénoncent les choix de Femu et du PNC ». Un genre de feu d’artifice.

 

Avec un ton plus calme, on pourrait dire que l’alliance électoraliste des natios n’a d’autre moyen que de recourir à une primaire pour le premier tour. En fait, ce n’est pas un pis-aller plus ou moins consenti car chaque partie prenante sait pertinemment que l’enjeu est majeur pour chacune d’elle. Le jeu consiste à être le mieux ou plutôt le moins mal placé au second tour pour tirer son épingle. Être le Chef de file du regroupement au deuxième tour ou peser le plus possible en voix afin de prétendre à une part maximale de postes et de fonctions.

 

Le virus électoraliste peut, comme le Covid19 tue les personnes, tuer les politiciens et leurs partis. Ce n’est pas une simple grippe politique. La réanimation est impossible. Pour voir la fin de cette crise, le temps se compte en quelques jours pour la publication des listes, les résultats définitifs, ceux du troisième tour avec une alliance pour conduire la gestion dévolue à la CdC dans le cadre du statut Caseneuve, sans conseils généraux remplacés par les ComCom, que les maires vont découvrir et roder et seront une pièce majeure du jeu électoraliste. Les maires auront un jukebox pour écouter les musiques des préfets ou celles d’une obligatoire coalition à la tête de la CdC.

Quelle sera l’ambiance lors de la première séance de la nouvelle Assemblée ? Ni l’hymne à la joie, ni l’émotion historique d’un serment sur la Ghjustificazione de 1755.

Les militants, les sympathisants, les électeurs qui ont cru à un serment historique subiront plusieurs listes nationalistes. Les plus dépités seront ceux du courant autonomiste qui ont cru que la fusion, votée à l’unanimité au Congrès d’octobre 2017 et non réalisée, n’était plus qu’un couac effacé et qu’une « Alba nova » se levait sur la Corse. Or la coalition a tué leur rêve, rien de pire. Colère de certains, dépit, désenchantement, tristesse pour beaucoup…

Où espérer un minimum de dynamique pour les élections Territoriales ? Peut-être une victoire à la Pyrrhus faute d’une « victoire en chantant nous ouvre la barrière, la liberté guide nos pas »…

 

Il y aura donc deux listes des autonomistes qui n’ont pas fusionné en concurrence au premier tour et en tractations serrées au deuxième et au troisième tour.

Une bataille de Nomenclatures d’élus par manque d’un parti organisé au sein du Peuple. Un parti capable de débats démocratiques qui sécrète la politique arrêtée par son AG après ses débats à sa Base dans chacune de ses Régions. Un parti capable d’intelligence collective qui désigne ses dirigeants et les candidats aux élections externes.

De toutes façons, dans une telle conception, les mandats lui appartiennent et ses élus lui rendent des comptes régulièrement ou chaque fois que le parti le demande. Les mandats et les postes sont délégués mais ils appartiennent au parti.

La justification morale d’une cause, comprise celle du sauvetage d’un petit peuple comme le Peuple Corse ne peut pas excuser l’erreur sur le choix des moyens ni les erreurs stratégiques.

 

On a bien mesuré l’impasse de la violence clandestine qui a vu un affrontement interne pour être accrédité à discuter avec le pouvoir central jacobin du temps de Pasqua ministre de l’Intérieur.

Si la violence clandestine, preuve faite malgré les sacrifices de ses militants, n’est pas adaptée à ce sauvetage du Peuple Corse, est-ce un jeu de Nomenclatures électoralistes qui l’est ? Évidemment non ! Certes les élections externes sont à faire. Elles sont une carte à ne pas négliger mais elles ne sauraient être un moteur de l’émancipation du Peuple à elles seules.

Pour ne citer qu’un seul exemple, celui d’Edmond, dont la foi en la Corse et en son Peuple, dont l’humanisme avait un rayonnement contagieux, a eu droit à des obsèques qu’on peut qualifier de nationales vu le cortège en foule qui lui a rendu hommage. Mais faute d’un parti organisé, la suite ne pouvait pas s’amplifier. Tout était à recommencer pour établir un rapport de force politique pour faire plier le pouvoir jacobin. On en est là.

Pour moi qui n’a fait pour le plus que sonner le tocsin, oh combien je serais heureux de me tromper. Je serais prêt à battre ma culpa, à faire mon autocritique en pleurant… des larmes de joie. Attendons donc, mais sans trop désespérer. È cusi sia ! •