E riflessioni di Max Simeoni

L’électoralisme : carotte pour l’âne !

par Max Simeoni
Les élections à la Présidence de la République dans cinq mois, les premières du cycle électoral vont sans doute influencer les législatives puis les Territoriales qui auront lieu en dernier. Or, le Président sortant se représente sans connaître les concurrents du premier tour sauf Marine Le Pen qui voit surgir un Zemmour possible qui, lui candidat ou pas, devrait être dans la campagne ne serait-ce que comme journaliste.

 

Les élections départementales n’auront pas lieu d’être puisque, dans ce 4e statut particulier de Cazeneuve, les conseils généraux ont été supprimés. D’autre part, les « grandes Régions » décidées par le Président Hollande ont du mal à trouver un équilibre de cohérence pour fondre leurs départements issus de la Révolution après 1789. Il en ressort, pour le moment, de l’incertitude pour leurs gouvernances et les divers scrutins des maires, des parlementaires aux Palais Bourbons, Luxembourg, européen.

Tous ont des préoccupations pour être élus ou ré-élus, pour trouver les soutiens pour investir dans des projets divers, ou simplement assurer les frais de fonctionnement.

Les Îles lointaines des Caraïbes, de l’Océan Indien et Pacifique reçoivent des propos, des promesses pour tenir compte de leurs spécificités et la Corse plus proche en a son lot.

Bref rien n’est certain et chacune des parties de l’hexagone a sa problématique à mettre en relief. C’est une sorte de course pour les voies d’escalade et les points où on peut accrocher ses pitons. L’exploration par photos n’est pas possible, trop de brumes et de brouillards se suivent.

Quid sur notre Île ?

 

À Droite, Laurent Marcangeli s’est d’abord recentré sur la ville d’Aiacciu et la Capa. Il a rassuré tous les autres qui ont cru à un signe de faiblesse. L’objectif atteint, immédiatement il a montré ses intentions « rien ne m’interdit de ne pas m’intéresser au reste ! » Il n’a pas pu avoir l’onction élyséenne pour être le rassembleur de la Droite. Il a misé Juppé. Aujourd’hui il accompagne Édouard Philippe.

Anne Hidalgo voudrait être l’animatrice d’un PS inanimé. Elle s’agite et trouve dans La candidature possible d’un Zemmour une cible pour se défouler sachant bien qu’elle n’a rien à perdre… aucun électeur de ce côté-là. À l’extrême Gauche, Mélenchon voudrait agréger, il se bouge comme toujours.

Xavier Bertrand a débuté sa campagne depuis plus longtemps en Corse, en Balagne surtout. Il semble embrayer une vitesse supérieure avec prudence mais déterminé. Il est le seul de Droite assez visible pour le moment, les Instances du LR vont confier la désignation du candidat à l’AG ou un congrès des militants.

Chez les nationalistes, Gilles a largué une coalition dont chacune des composantes était une entrave obnubilée par l’électoralisme. Il est seul avec Nanette Maupertuis à tenir la baraque institutionnelle CdC. Seul à en régir la liste des Territoriales qui ne sont pas pour demain. Il se doit d’apporter donc sa marque personnelle. Il a vu le Président Macron à Paris et Castex le premier Ministre ces derniers jours pour préparer son voyage en Corse. Il a fait de suite un compte rendu de ces entretiens à l’Assemblée de Corse. On a le sentiment que Castex va faire quelques propositions sur certains sujets évoqués à Paris avec Gilles (pollutions, déchets, incendies et autres rubriques habituelles…) mais Gilles a dit clairement qu’il espérait une réponse sur le fond politique pour sortir de l’impasse par la voie d’un dialogue avec les élus, tous les élus, bref avec la Corse. Il n’exclut personne mais reste le premier de cordée du moins pour le moment.

 

On fera le point après la visite du Premier Ministre. Quant à moi par nature je suis pour l’action, pour l’audace s’il le faut mais je voudrais qu’il y ait un plan B. Pour l’heure, on peut se féliciter du maillot jaune qu’il a pris dans grand col mal embauché au départ de ce peloton nationaliste de la coalition. Mais l’arrivée est loin et non garantie. Tout tient dans l’habilité d’un homme capable de donner espoir au milieu des incohérences des nationalistes grisés par le succès rapide d’une coalition qui n’a pas su transformer l’essai en point définitif. Les autonomistes premiers responsables qui palabrent pendant 14 mois pour ne pas faire la fusion qu’ils avaient votée à l’unanimité lors de leur congrès d’octobre 2017 moins de trois mois avant les élections spécifiques pour l’Assemblée unique du 4e statut particulier de Cazeneuve. Unis, leur majorité pouvait gérer la coalition sereinement et pratiquer l’ouverture à tous ceux qui voulaient apporter leurs pierres à la maîtrise d’un avenir commun sur une terre à protéger des spéculateurs sans foi ni loi. Le succès nationaliste a été rendu possible par l’effondrement du système électoral parisien miné depuis longtemps par la pratique de la cohabitation qui masquait la fin du gaullisme et le retour au jeu des partis de la IVe République.

 

En réalité, il faut plus qu’un plan B pour enrayer la fin du Peuple Corse. La garantie ne peut venir que de lui-même (« on ne sauve pas un peuple par procuration »). Les luttes électoralistes divisent, neutralisent en permanence. Seul un parti du peuple dans son sein, de partout en Corse et dans la diaspora, fait pour ce défi historique de sauver un peuple, de préserver sa terre convoitée par un tourisme qui enrichit surtout les producteurs et les financiers extérieurs, seul un tel parti peut tenir le jeu et mobiliser les forces de survie et de progrès dont le peuple est capable. Les mandats, les postes, la représentativité en Europe et ailleurs, lui appartiennent. Il mobilise les meilleurs mais agrège avant tout toutes les bonnes volontés de progrès et de dignité.

Un peuple, petit certes, mais qui a le droit de ne pas succomber contre la force cynique du dominant. •