E riflessioni di Max Simeoni

Peuple Corse : Le parti démocratique de son combat

par Max Simeoni
«Sauver le Peuple Corse» et maîtriser mieux son destin selon le projet des natios, commence par obtenir la reconnaissance juridique de ce Peuple. S’il y a un Peuple, il a des droits.

L’expérience de la lutte clandestine armée a été faite. Elle ne peut aboutir, il faut donc organiser un Parti de citoyens responsables et déterminés qui s’investissent pour une cause qui dépend d’eux seuls, entendu qu’on ne sauve pas un Peuple par procuration. En marchant il trouvera des appuis. Une violence défensive ne pourra sans doute pas être évitée quand le système jacobin de la République voudra revenir sur des acquis de la lutte en faisant des provocations, genre barbouzes ou autres manipulations… mais avec l’accord de Corses non nationalistes comme par exemple pour les essais nucléaires à l’Argentella, les «boues rouges» de la Montedison, le plan d’aménagement de la Corse de la Datar pour 1971-1984 puisé dans le rapport secret de l’Hudson Institut dévoilé par l’ARC…

 

La période actuelle rend la mise en place de cet outil, de ce Parti de sauvetage, d’émancipation du Peuple Corse, difficile. Les natios ont une «majorité absolue» mais locale qui «ne fait pas la loi». Cette «majorité» est empêtrée dans des coalitions électoralistes obnubilées pour leurs réélections pour des mandats de gestion des lois faites par un État qui ne reconnaît pas l’existence du Peuple Corse. Les natios sont comme une petite écharde que cet État doit extraire ou en limiter l’irritation.

Majoritaires, ils ne gèrent que ce que la République consent. Sans moyens spécifiques, ils ne sont pas moins responsables de toutes les carences aux yeux des votants. Ils sont dans une usure accélérée. L’exécutif central Élyséen n’a de cesse que d’encourager mine de rien des opposants. Il ne peut pas donner du crédit aux natios comme unique et légitime interlocuteur de la CdC. Il mobilise ses ministres et ses préfets pour donner le change. Mais chacun sait que Jupiter tire les ficelles.

 

Ce Parti fait pour un combat «historique» était à la portée des autonomistes. Cependant ils n’ont pas fusionné comme le congrès d’octobre en 2017 l’avait voté à l’unanimité. Et la conjoncture des élections Territoriales et les autres qui suivent n’est pas propice. On perd du temps. Il faudra le rattraper et se mettre à  jour. Les autonomistes regroupés seraient pour l’heure les mieux placés pour donner des garanties démocratiques à tous les natios puisque ils n’ont plus le problème de la violence clandestine, et que tout progrès démocratique en interne comme en externe est le chemin de l’émancipation du Peuple. Toute idée indépendance ou autre devant pouvoir s’exprimer dans le débat démocratique face aux électeurs.

Quelle peut être la structure de ce Parti? Tout simplement la loi de 1901 pour les associations déclarées. Une assemblée générale (AG) souveraine où tous les militants inscrits payant leurs cotisations peuvent débattre et voter. Elle est réunie régulièrement au moins une fois l’an et des AG extraordinaires si besoin peuvent être convoquées suivant des procédures prévues aux statuts. L’AG est l’expression des Instances mais surtout du mouvement de la base, c’est-à-dire des militants organisés dans leurs régions et donc au sein du Peuple. Ils appliquent certes les décisions finales des AG et de leur mise en formes par les autres Instances (exécutif, élus, coordination…).

Cette base est primordiale car elle est active au sein du Peuple, avec local de réunions, enseigne visible et assure des permanences quotidiennes publiques. Quiconque peut la joindre pour se renseigner, pour y prendre les publications du mouvement (journaux, brochures, compte rendus d’AG…) ou pour demander les conditions d’une adhésion comme militant. Elle fait venir des conférenciers extérieurs avec l’accord certes  des Instances sur des sujets divers écologiques, Énergies renouvelables… elle informe, instruit, elle approfondit toutes les données du débat dans son secteur, et se coordonne avec les régions voisines si l’efficacité l’exige. Elle applique comme déjà dit les directives des Instances mais elle participe activement à la préparation de l’AG et elle a des représentants dans les Instances qu’elle désigne. Elle fait des propositions qui remontent aux Instances et elle peut les y défendre. Elle propose éventuellement des candidats de direction interne ou pour des mandats d’élections publiques.

Facile de comprendre que cette transparence locale est un premier filtre à toute candidature car les militants locaux connaissent la personnalité de chacun d’entre eux avec leurs qualités pour tel ou tel poste, la confiance qu’on peut leur faire. Difficile de s’autoproclamer ou de bénéficier de trop de complaisances.

 

Cette base donc, active dans l’action, informée en temps réel, soutenant en pleine transparence toutes les revendications des socio professionnels, des syndicats des associations valables pour le Peuple Corse est la source de la conception et de l’action de toute la politique du Parti à mission «historique» démocratique, celui de la reconnaissance juridique de ce Peuple pour le sauver et le pérenniser sur sa Terre insulaire et réduire les tentations électoralistes.

Les militants à vocation de leaders et démocrates, oui ça existe, devraient ambitionner d’être des dirigeants d’un tel Parti plutôt que des élus dans les Institutions de la République à l’exception d’être maires pour pouvoir illustrer dans la proximité leur idéal nationaliste.

Un tel Parti, outil à la hauteur de l’enjeu, est la mise en œuvre d’une intelligence et d’une détermination collectives au service d’un idéal commun, le service de notre Peuple en difficulté.

Sans base tout est possible, mais le pire est le plus probable. Cette base majeure est inscrite dans les autres éléments fonctionnels du Parti: la coordination, l’exécutif, les élus, les AG, le règlement intérieur. J’y reviendrais. •