Rien de changé. Strictement rien.

La situation est confuse à un point qu’elle me paraît dangereuse pour la suite de la lutte de sauvetage du Peuple Corse et de sa terre. Le processus de sa disparition se poursuit à sa vitesse de croisière de toujours. L’accès aux commandes de la CDC risque d’être comme le mieux ressenti par certains grands malades avant leur proche fin (l’occhjate di a morte).

 

Le chronomètre de l’Histoire n’a que faire des impatiences ou hésitations d’individus.

Il mesure des phénomènes, des forces en cours ou des ruptures « révolutionnaires ».

Qu’y a-t-il de changé de concret en dehors de la scène du théâtre électoral ?

La croissance démographique est celle des émigrés de tous horizons, le fond historique Corse est vieux, le cadre qui lui a permis de résister, l’intérieur, est quasi désert. Il est couvert de plans qui doivent le repeupler. Bref, il est mûr pour ceux qui ont l’argent pour l’acheter, pour ceux qui ont besoin d’air pur, de cure de nature, de silence pour écrire ou réfléchir, bref pour se refaire une santé entre un avion et l’autre depuis les concentrations urbaines. Toute l’île est une bonne affaire, un bon placement.

Rappelez-vous, les grandes compagnies avaient acquis des kilomètres de nos côtes à un ou deux francs le mètre carré (désert des Agriates, la Testa Ventilegna…). Un euro c’est plus de six francs. Si on les avait laissés faire, ils auraient racheté jusqu’au dernier de nos châtaigniers.

 

Le processus se poursuit. Ce n’est plus la grosse « main basse sur une île », mais des flopées incessantes de rongeurs encouragés par l’État. Il se sert de la fiscalité pour amener à vendre ce qui reste dans l’indivision. Il a conçu la loi Littoral pour préserver ses côtes et non les nôtres. Les associatifs ont recours aux tribunaux mais on sent bien que leur mérite n’est qu’une digue temporaire.

Les maires des petites communes sont des bâtisseurs, des bétonneurs à tout prix pour la plupart. Ils voient quelques taxes de plus pour leurs maigres ressources, de la population accrue sur papier, et même parfois quelques électeurs reconnaissants… corci à noi !

 

La Corse non développée, appauvrie, vidée est pressée par le besoin à court terme, un peu comme ses malheureux qui se soucient de se nourrir au jour le jour. Bien sûr, il y a quelques riches mais pas une économie d’avenir, pas de développement qui assure un avenir sur place à une majorité de ses enfants.

Pour la culture et la langue, c’est du même tonneau. Beaucoup de choeurs de chanteurs, en langue corse, jusqu’à quand ?

Les chanteurs sont inspirés par leur île qui reste belle mais une langue est liée à la vie économique, à la capacité de production du peuple et nos paghjelle sur disques, ou amplifiées par les micros s’éloigneront des chants des bergers autour des fuconi, des foires ou dans leurs stazzi le soir sous les étoiles. Ils s’éloigneront pour aller où ? Au folklore pour touristes et aux règles du business ? Pas de coofficialité pour sauver notre langue et on ne tient pas compte de l’avis des experts de l’Unesco qui affirme que le choix d’une seule langue officielle est celui d’une assimilation forcée.

Il n’y a rien de changé.

Strictement rien.

 

L’effondrement des clans n’a été que la première secousse sismique ressentie avant le foyer parisien principal. Les natios étaient les seuls non concernés, les seuls debout, les seuls à en pouvoir bénéficier sur les ruines des autres après plus de 50 ans de résistance. Le clan est-il mort ? Non car le jacobinisme est renouvelé en plus dur avec Macron qui l’a très vite appliqué à la Corse, ou plutôt contre la majorité natio. Pas question de dialoguer. Pas question d’envisager de concéder la moindre légitimité à leur demande. Ils doivent disparaître ou du moins ne pas être les seuls à avoir du poids. Bref toutes les conditions du clan sont réunies avec l’appui du pouvoir élyséen pour nous endiguer et nous combattre.

Même dans l’hypothèse d’une chute de Macron, rien ne peut laisser penser qu’il partirait en emportant le jacobinisme de l’ADN républicain. Il peut prendre une autre forme, soft ou raide… Strictement rien de changé tant qu’on n’aura pas l’autonomie et la reconnaissance légale du Peuple Corse.

On n’a qu’une majorité de coalition électorale, sans pouvoir réel, à la merci du pouvoir jacobin qui a du mal simplement à décentraliser pour un peu régionaliser et qui recentralise avec vigueur.

 

Et nous, on rêve de ce pouvoir électoral, on se chamaille pour un fantasme érotique. Tous des branleurs ?

Il y en a marre. Réveillez-vous !

Le Peuple ne va pas attendre longtemps. Il va être déçu par nous, alors qu’il commençait à croire en nous. Rien de pire. Il a besoin de croire en notre transparence et en notre efficacité démocratiques. Faisons-le ce parti de la démocratie sans plus attendre, fraternel et capable de débattre. Notre foi, notre amour pour la terre des pères (la patrie), chacun l’a en soi. Elle est à additionner pour devenir une force de libération et non à galvauder dans les cuisines malpropres de l’électoralisme de pacotille ou simplement dans l’inconscience imbécile collective. Aiò !

Max Simeoni.

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