E riflessioni di Max Simeoni

Seulement des élections pour sauver le Peuple Corse ?

par Max Simeoni
Tout échange public se fait, en cette période, sous le signe des élections Territoriales. Il ne s’agit que de gagner sa place d’éligible en tête de liste ou sur une d’entre elles. Même préoccupation pour les échanges plus ou moins confidentiels entre individus. C’est dire l’accumulation de messages plus ou moins directs, suggérés, manipulés. C’est une sorte de logique de guerre, de guérilla qui s’impose quand il s’agit d’acquérir du pouvoir, le pouvoir avant tout.

 

La situation du moment augmente la confusion de ce début de campagne électorale. Toutes les composantes connues à cet instant y participent. L’incertitude qui en résulte semble pour le moment sans issue.

À Paris, les partis alternants de Droite ou de Gauche de la Ve République laminés ont du mal à refaire surface et la large majorité parlementaire LREM du Président Macron doit s’employer à prendre racines dans les régions et les départements. Sa réélection en dépend. Les cadres de ces anciens partis, eux jouent leur survie d’hommes politiques. Ils ne pourront pas tous éviter de disparaître. Bref, dans l’hexagone la structuration et la survie du pouvoir élyséen dépend des Territoriales et des autres pouvoirs locaux, départements, mairies…

 

La Corse paradoxalement est la première visée. Au lendemain de sa victoire de Président élu directement par le suffrage universel dans l’euphorie, il a pris des allures de monarque élu républicain adossé à sa majorité « absolue » parlementaire… mais pas encore enracinée. Ce qui l’a amené à penser que l’anniversaire de la mort du préfet Erignac pouvait être l’occasion de faire savoir que l’État jacobin devait mettre au pas les velléités centrifuges des présidents des « grandes Régions » telles que les socialistes les avaient plus ou moins concédées. Le cérémonial mis au point fut spectaculaire : fouilles au corps des représentants, places assises au deuxième rang, présence de Chevènement, il ne manquait que le préfet Bonnet… pour tirer les oreilles à des « élus locaux qui ne font pas la loi », sous entendu qu’ils doivent appliquer les lois qui sont faites à Paris sous la houlette de l’Élysée.

La période de grâce vite épuisée par la crise de jaunisse des gilets, le Président de l’Élysée laisse un peu tomber le style monarchique sans rien perdre de l’idéologie de jacobin. Sa réélection dépend des  maires, des Présidents des « grandes Régions », bref aucun pouvoir « local » n’est négligeable. Il est en campagne en Corse peut être plus qu’ailleurs. La suppression des Conseils généraux remplacés par les ComCom, création justifiée avec l’argument d’une perte de proximité, conduit le pouvoir jacobin à s’interposer visiblement entre maires et CdC.

La France son tour venu de présider à son tour la réunion des États Euro Méditerranée, le Président les convoque à Aiacciu. Il joue Laurent Marcangeli qui a pris la mairie  d’Aiacciu et la CAPA et qui, sur sa lancée, annonce qu’il est décidé à mener l’assaut contre la majorité des nationalistes. Il fait un saut chez Orsucci qui, en sa ville, colloque avec le ministre du tourisme. Dans la suite, le préfet Lelarge, qui a des attitudes de rééducateur de maison de redressement pour jeunes délinquants, vient distribuer des chocolats aux bons élèves : 160 millions d’euros à Aiacciu et la possibilité d’admirer d’un téléphérique les améliorations structurelles qui seront faites, 60 millions à Bonifaziu pour mieux recevoir les touristes sur des falaises repeintes.

 

On voit qu’il y a deux camps qui s’affrontent. Celui des anciens Apparatchiks des clans et de la Ve République contre les nationalistes. Le même système depuis toujours. La différence vient de ce que les nationalistes, d’opposants longtemps minoritaires, ont brusquement gagner le pouvoir local, le IVe Statut particulier de Caseneuve, après ceux de Deferre et Jospin, concédé par l’axe jacobin et ce en raison d’un dérèglement de cet axe. La partie claniste de ce cadre la première larguée, Gilles peut rassembler et présider. Peu de temps après, la superstructure de Paris vole en éclat visiblement. Mais l’État jacobin veut reconstruire vite un axe avec des clans pour réduire le nationalisme, le rendre inopérant. Il est ouvertement à l’offensive dans le Sud. À son tour Madame Schiappa, la blonde ministre d’origine Corse, visite sa Minnana au village et en tête à tête avec Orsucci du haut des remparts face à la mer met une note de poésie qui nous fait oublier la rudesse du préfet Lelarge. Elle viendra plus tard charmer le Nord, c’est promis.

Et que font les nationalistes ? Les coalisés discutent entre eux pour les parts du gâteau comme si il leur était servi pour toujours. S’agit-il pour eux que de n’être bien en vue sur leur char de vainqueurs ? Se rendent-ils compte qu’ils ne disposent que d’un pouvoir de gestion sous contrôle et téléguidé par le centralisme jacobin, qui les use et les décrédibilise ? Gilles reste l’homme de la coalition et il n’y a personne pouvant le remplacer. Les composantes veulent chacune le tenir par la manche et ne pas faire les frais d’une ouverture.

La reconnaissance du Peuple Corse et l’Autonomie sont de temps à autre toujours évoquées. Cependant le calendrier mets les élections en priorité.

L’électoralisme s’impose à la coalition. Elle n’a pas le moindre espace pour s’occuper du Peuple et du statut d’Autonomie. Elle n’en a jamais cherché, subjuguée par l’électoralisme. Il lui a manqué l’outil capable de continuer la marche vers le but historique de l’émancipation du Peuple Corse : le parti organisé au sein du Peuple. Les autonomistes n’ont même pas su fusionner ce qu’ils avaient voté à l’unanimité lors de leur Congrès d’octobre 2017.

Quand et comment réaliser ce parti qui garantisse la survie du Peuple Corse ?

Prier, mettre un cierge à Lavasina, et attendre le miracle… •