Lingua

Argumentaire produit par Eskolim sur l’intérêt de l’enseignement associatif immersif (extraits)

Eskolim est une association créée en 2009 et qui regroupe les cinq réseaux d’établissements scolaires associatifs par immersion en langue régionale que sont Seaska (pour le basque), Bressola (le catalan), Diwan (le breton), Calendreta (l’occitan) et ABCM Zwei Sprachigkeit (pour l’alsacien et l’allemand standard). En se regroupant, ces cinq réseaux ont créé un centre de formation commun, spécifique à l’enseignement immersif, l’Institut Supérieur des Langues de la République Française. Les formations des maîtres appelés à enseigner sont décentralisées et confiées aux établissements dédiés à chaque langue. Tous les deux ans, l’ISLRF organise un colloque sur la pédagogie immersive dans l’une des régions concernées où ils coordonnent et mêlent leurs expériences, accumulent du savoir et optimisent leur action en faveur de l’immersion linguistique.

 

Qu’est-ce que l’immersion?

L’immersion est un projet pédagogique. La langue régionale est la langue d’enseignement et la langue de vie des établissements. L’objectif pédagogique est de conduire les élèves à une égale compétence linguistique en langue régionale et en langue française à la sortie de leur parcours scolaire. Fondée sur une culture régionale, cette maîtrise de deux langues apporte aussi une ouverture culturelle, éveille à la diversité linguistique et nourrit l’ensemble des apprentissages scolaires.

 

L’immersion en langue régionale affaiblit-elle le français?

NON. Si les premiers apprentissages à l’école transitent par la langue régionale, l’étude du français est la même dans une école immersive que dans une école monolingue publique ou catholique. Tous nos établissements scolaires sont sous contrat avec l’Éducation Nationale (ou en passe de l’être); ils respectent les programmes scolaires officiels et l’ensemble des évaluations ministérielles.

 

Les élèves des écoles immersives deviennent-ils de bons locuteurs de français?

OUI. Bien qu’il existe très peu d’études sur le sujet, les résultats des élèves aux examens du secondaire montrent la réussite des élèves. Même s’ils ont étudié en langue régionale, ils doivent souvent composer en français aux examens et réussissent tout autant (NDLR: voir tableau p.6).

Pour le primaire, le Rectorat de Bordeaux a évalué, en septembre 2019, les élèves du public en CP et CE1 ayant suivi l’expérimentation «100% basque à l’école maternelle» (cf. étude en ligne):
– en français, pas de déficit
– en mathématiques, une meilleure réussite en CP, moindre en CE1.

 

L’immersion est-elle efficace pour apprendre une langue régionale?

Oui. Le Rectorat de Rennes a évalué les compétences des élèves de primaire et de collège en breton selon qu’ils soient scolarisés dans une filière immersive (Diwan) ou à parité horaire (publique ou catholique). En CM2, 98% des élèves Diwan atteignent le niveau de compétence A2 en langue bretonne quand seulement 74% des enfants des classes bilingues atteignent le même niveau. Selon la même série d’évaluations, en troisième, l’écart entre les filières se creuse: 65% des élèves Diwan atteignent le niveau de compétence B2 en langue bretonne quand ce résultat est atteint par 26% des élèves du public bilingue à parité et 18% des élèves du catholique bilingue à parité.* •

 

 

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