École associative d’enseignement immersif en langues régionales

Eskolim en Corse !

Le réseau des écoles associatives d’enseignement immersif en langues régionales sera en Corse ce samedi 27 mars 2021. C’est une première et c’est un clin d’œil encourageant pour soutenir la volonté de créer, pour la Corse, son propre réseau d’enseignement immersif.
Ils sont cinq réseaux d’enseignement immersif, fédérés au sein de cette association qu’est Eskolim : ABCM Zwei Sprachigkeit en Alsace (le dernier né), Bressola (les Catalans), Calendreta (pour l’Occitanie), les Ikastolas/Seaska (pour les Basques)… Ils disposent d’un Institut de formation : l’Institut Supérieur des Langues de la République Française (ISLRF) où s’échangent expériences et savoirs pédagogiques et où se perfectionnent les enseignants.
Inspirée par leurs expériences et surtout les excellents résultats scolaires obtenus depuis leur création, la Corse souhaite bâtir son propre réseau d’enseignement immersif et le rendez-vous de Biguglia samedi matin pour leur assemblée générale est une étape importante.
Benvenuti à i nostri amichi è forza à e nostre lingue !

 

«L’association Diwan est ouverte à toutes les familles désirant assurer une éducation de leurs enfants en langue bretonne, sans distinction socio-professionnelle, philosophique ou politique. Les écoles sont gratuites et ouvertes à tous », voici le premier article de la Charte de Diwan, adoptée en 1977.

« Diwan existe du fait des carences d’une Éducation Nationale ne donnant pas sa place à la langue bretonne, mais réclame la prise en charge de ses écoles dans un service public d’enseignement démocratique et rénové en Bretagne, permettant l’utilisation du breton comme langue véhicule de la maternelle à l’Université dans tous les domaines de l’enseignement. Diwan est indépendant par rapport à toute formation philosophique, confessionnelle, politique, syndicale, etc. En conséquence, Diwan affirme que son combat exige que soient respectées les convictions religieuses, philosophiques ou politiques de tous ses membres, quel que soit l’éventail de celles-ci et tant qu’elles ne sont pas contraires à la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Cette indispensable tolérance conduit Diwan à défendre la laïcité dans son engagement et à se porter garant de la liberté de pensée de chaque personne. Diwan instaure un enseignement démocratique avec la collaboration effective des parents, des collectivités locales et des enseignants. Diwan demande aux parents de créer au sein de la famille, un climat propice à l’expression en langue bretonne dans la vie quotidienne. »

Ces quelques extraits issus de la Charte Diwan éclairent sur la volonté du réseau Eskolim et sur l’esprit militant qui anime les réseaux. Chaque réseau au sein de cette association fédérative, a bien sûr sa propre charte, son propre fonctionnement, son propre modèle, mais de l’Alsace à la Bretagne, en passant par la Catalogne, le Pays Basque ou l’Occitanie, ils reposent sur les mêmes principes de liberté et d’attachement à leur langue et au multilinguisme pour construire l’enfant, enrichir sa scolarité, faire de lui un être ouvert au monde tout en étant très attaché à ses racines culturelles et linguistiques.

Eskolim a créé son Institut de Formation à travers l’ISLRF, les enseignants comme les Atsem sont donc accompagnés, soutenus, y compris par l’Éducation Nationale puisque, aux termes de trois ans, les rémunérations des enseignants sont pris en charge par l’Éducation Nationale.

Il y a donc un effort à faire sur les trois premières années, qu’ont dû supporter les Basques ou les Bretons, pionniers de l’enseignement associatif immersif, mais qui est facilité aujourd’hui par la participation de collectivités désireuses d’appuyer fortement l’enseignement immersif en langue régionale, comme c’est le cas par exemple en Pays Basque, où les ikastolas (écoles en langue basque) et leur Fédération Seaska sont soutenus par le maire de Bayonne et président de la Communauté d’agglomération du Pays Basque, Jean René Etchegaray. Et surtout, c’est l’implication des parents dans le projet d’école qui garantit le succès de la scolarité de leur enfant.

Il y a en Corse aujourd’hui un « alignement de planètes » qui permet d’envisager la création d’un réseau associatif d’enseignement immersif propre à la Corse. Forza ! •

Fabiana Giovannini.

 

Pour plus d’information, lire aussi nos articles sur le site arritti.corsica (rubrique Lingua) :
– Eskolim : Comprendre et soutenir l’enseignement par immersion
– Argumentaire produit par Eskolim sur l’intérêt de l’enseignement associatif immersif (extraits)