Filiera assuciativa d’insignamentu immersivu

Scola Corsa è u Cullettivu STC-APC-AILCC sulidarii di u retale Seaska

Vendredi 10 décembre 2021, nos amis basques du réseau Seaska, avec le collectif Azterketak Euskaraz, organiseront une manifestation à Bordeaux où se déploiera une chaîne humaine entre le Rectorat et le Parvis des Droits de l’Homme.
« Tout un programme hautement symbolique en cette journée internationale des Droits de l’Homme et de la Femme » s’expriment Scola Corsa et le Collectif STC-APC-AILCC qui se déclarent « solidaires du réseau Seaska ». Le communiqué commun dénonce « l’inadmissible recul des modalités d’examen enregistré ces deux dernières années qui remettent en cause les fondements mêmes de la filière immersive lors de son évaluation finale en lycée (NDLR : voir le communiqué de Seaska ci-contre). L’enseignement immersif, ainsi que les filières bilingues, du réseau associatif comme du service public, doivent être encadrés par “un dispositif sécurisé” comme l’a prôné M. le Premier Ministre lors d’une réunion à Matignon avec les acteurs de terrain le 15 septembre dernier. Scola Corsa et le collectif STC-APC-AILCC soutiennent cette initiative qui concerne toutes les filières œuvrant à la promotion des langues régionales. Inseme, spannemu e nostre lingue ! »
Arritti publie ci-contre ce communiqué de nos amis basques. Il faut savoir que cette année, une quinzaine de lycéens basques ont demandé à pouvoir rédiger leur examen de philosophie en langue basque au baccalauréat. Ce qui leur a été refusé. Les jeunes ont bravé l’interdiction et ont tout de même rédigé en basque leur copie. À noter que, malgré les coups de boutoir du gouvernement, cette année, comme l’an dernier, le réseau Seaska (comme d’ailleurs le réseau Diwan) a obtenu 100 % de réussite au baccalauréat !
Sulidarità cù l’euskara è u retale Seaska !

 

 

Communiqué de Seaska et du collectif Azterketak Euskaraz : Les examens en Euskara !

Le Conseil Exécutif de Seaska, avec le collectif Azterketak Euskaraz !, appelle les parents, personnels et euskalzale à participer à la chaîne humaine qui aura lieu le 10 décembre à Bordeaux, qui se déroulera du Rectorat jusqu’au Parvis des Droits de l’Homme.

Suite à la qualification en mai dernier du modèle immersif d’anticonstitutionnel par le Conseil Constitutionnel, l’Éducation nationale publiera dans les prochains jours une circulaire réglementant le modèle d’immersion. Après avoir effectué tout l’apprentissage en euskara, il est indispensable que les examens validant ces études, le Brevet comme le Bac, puissent être passés en langue basque, afin que l’enseignement en basque soit reconnu. Comme dans le reste du monde, ce qui s’apprend dans une langue doit être prouvé dans cette langue, les apprentissages en français en langue française, les apprentissages en espagnol en langue espagnole, les apprentissages en anglais en anglais… etc. et les apprentissages en euskara en langue basque. La langue basque n’est pas moins que n’importe quelle autre langue.

Lorsque Jean Michel Blanquer est arrivé au Ministère de l’Éducation Nationale en mai 2017, nos élèves en juin 2017 ont passé en langue basque l’examen des sciences au Brevet et le Rectorat avait mis à disposition des correcteurs bilingues. Mais en 2018, à la demande du Ministère, les copies avaient été saisies et les corrections avaient été assurées par des correcteurs non bascophones. Depuis, chaque année, nos élèves présentent les épreuves des sciences en langue basque et sont corrigés par des correcteurs non bascophones, sans pouvoir mesurer les connaissances scientifiques de nos élèves, en attribuant des notes ridicules.

Quant au Bac, nos élèves pouvaient passer avant la dernière réforme du bac, l’examen d’Histoire Géographie et des Mathématiques en langue basque. Cependant, lors du nouveau Bac mise en place l’an dernier, la convention conclue avec l’Éducation nationale et l’OPLB permettant de passer une partie du « Grand Oral » en langue basque, n’a pas été respectée et nous ignorons pour cette année ce qui va se passer avec le Grand Oral ainsi qu’avec les matières d’Histoire-géographie et des Mathématiques.

La circulaire en préparation ne prévoit que l’Histoire-Géographie au Brevet. Les épreuves de Mathématiques et Sciences ne sont pas évoquées. Quant au Bac, il n’y a aucune allusion. Nous craignons qu’au-delà des belles paroles cette circulaire soit une régression. Les belles paroles s’envolent et les écrits restent pour toujours.

Nous revendiquons le droit de passer le Bac et le Brevet en euskara.

Dans le cadre de la Journée Internationale des Droits de l’Homme et de la Femme du 10 décembre, afin d’éviter tout retour en arrière, nous appelons à la mobilisation pour participer à la chaîne humaine qui aura lieu à Bordeaux.

Les Droits Linguistiques faisant partie des Droits Humains, nous relierons par une chaîne humaine le Rectorat de Bordeaux au Parvis des Droits de l’Homme. •

Le Conseil Exécutif de Seaska, avec le collectif Azterketak Euskaraz !

 


 

Historique d’un bras de fer
1986. Les élèves de Seaska présentent pour la première fois les épreuves du brevet en euskara. Jusqu’en 1994, le brevet ne leur sera pas corrigé.
1987. Les épreuves d’histoire-géographie sont corrigées en euskara !
1988. Après moult mobilisations, les élèves basques obtiennent la possibilité de rédiger leurs épreuves de mathématiques en euskara.
1989. Avec la réforme du collège qui introduit les sciences comme matière supplémentaire, l’Éducation Nationale remet en cause la possibilité de rédiger les épreuves en basque.
1990. L’épreuve de Sciences est pourtant rédigée et corrigée en euskara.
2018 et 2019. Le ministère de l’Éducation Nationale refuse de faire corriger les copies de Sciences en euskara. Des inspecteurs non-bascophones sont dépêchés et appliquent des mauvaises notes (Moyenne entre 1 et 2 sur 20).
2018, 2019, 2020, 2021, élèves, parents et enseignants du réseau Seaska soutenus par des militants abertzale enchaînent les actions de protestation.
2020. Malgré l’interdiction, 200 élèves des collèges Seaska rédigent les épreuves du brevet en langue basque.
2021. Sur une nouvelle demande de Seaska, le Rectorat confirme que seule l’épreuve d’histoire-géographie peut être rédigée en langue régionale et, « à titre dérogatoire », les mathématiques.
21 mai 2021. Création du collectif Azterketak Euskaraz ! (les examens en euskara !).
29 mai 2021. Grande manifestation à Bayonne rassemblant près de 8000 personnes pour dénoncer la sanction du Conseil Constitutionnel contre la loi Molac en faveur des langues régionales. Un recul de 50 ans contre l’enseignement immersif !
Juin 2021. Une quarantaine d’élèves du lycée Bernat Etxepare rédigent leur copie de philosophie en langue basque au Baccalauréat.
1er juillet 2021. Nouvelle manifestation à Saint-Palais pour réclamer la correction des copies en euskara pour le brevet et le baccalauréat.
10 décembre 2021. Seaska et le collectif Azterketak Euskaraz ! appellent à une chaîne humaine pour demander le droit de rédiger en langue basque les épreuves du brevet et du baccalauréat.