Primaire écologiste

Un succès démocratique, une issue incertaine

Le second tour de la primaire écologiste en vue de désigner leur candidat à l’élection présidentielle de 2022 aura lieu ce week-end. Deux candidats restent en lice : Yannick Jadot, sorti en tête, et l’inattendue Sandrine Rousseau qui a devancé de quelques dizaines de voix Eric Piolle et Delphine Batho éliminés après ce premier tour.

Le fait marquant de cette primaire est la participation très nombreuse, plus de cent mille personnes ayant exprimé leur adhésion au processus démocratique proposé par le parti écologiste. Cinq fois plus de suffrages se sont ainsi exprimés qu’il n’y avait de militants encartés dans les différentes organisations partie prenante de la primaire, EELV, Génération.s, et d’autres organisations du pôle écologiste.

 

Si le discours et le positionnement de Yannick Jadot sont bien connus car il occupe depuis longtemps les médias nationaux, ceux de Sandrine Rousseau, au départ très peu connue, ont fait mouche en allant au-devant des attentes de plusieurs sensibilités, notamment le courant écologiste le plus radical et le féminisme. Son succès dit ainsi que ces deux thèmes seront au cœur de la campagne électorale à venir, bien au-delà des écologistes.

Que l’issue soit aussi incertaine, sans qu’un nom n’ait réussi à se dégager vraiment, est le point négatif : le candidat désigné au second tour le sera probablement avec une faible marge, et sa légitimité en sera plus difficile à s’imposer.

En fait les votants ont voté sans avoir forcément à l’esprit la logique de base d’une primaire. C’est le débat sur les priorités thématiques qui l’a emporté par rapport à celui de l’efficacité électorale potentielle de tel ou tel candidat.  Cependant, quel qu’il soit, il pourra se prévaloir d’une primaire réussie et de la forte participation enregistrée.

Pour notre « courant régionaliste » R&PS, qui a pu débattre avec Yannick Jadot et Eric Piolle durant la primaire, il est souhaitable que son partenaire politique historique soit le mieux armé possible avant de s’engager dans l’élection présidentielle, dont l’issue pourrait modifier les rapports politiques au sommet de l’État.

Yannick Jadot a réaffirmé les positionnements traditionnels des Verts qui ont permis que nous fassions alliance, de manière fructueuse par le passé, et pas seulement lors des élections européennes puisque cette alliance a aussi permis l’élection de Paul Molac à l’Assemblée Nationale, ou encore, récemment, le retour de conseillers de l’Union Démocratique Bretonne au Conseil Régional de Bretagne.

Aussi, pour ma part, j’ai décidé de le soutenir. •

François Alfonsi.