Sacralisation du 5 mai défendue par Paulu Santu Parigi devant le Sénat

Un grand combat susceptible d’aboutir prochainement

Soutien de nombreux parlementaires autour du Collectif des victimes de la catastrophe du 5 mai, de gauche à droite : Jean Félix Acquaviva, député de Haute-Corse, Thomas Dossus, Sénateur Europe Ecologie les Verts, rapporteur de la loi au Sénat, Michel Castellani, député de Haute-Corse, auteur de la loi adoptée en première lecture le 13 février 2020, Paulu Santu Parigi, Sénateur de Haute-Corse qui défendra la loi devant le Sénat, et Guy Benarroche, également Sénateur EELV du groupe Écologie Solidarité et Territoires.
La catastrophe de Furiani pèse sur le monde du football corse et français. 19 morts, 2357 blessés. Une véritable hécatombe qui hante la conscience collective des Corses et bien au-delà. Le dernier procès d’octobre 1996 n’y suffit pas. La société insulaire toute entière réclame une reconnaissance officielle des douleurs et de la souffrance qui ont bouleversé tant d’existences.
C’est précisément le message porté par le Collectif des victimes de la catastrophe de Furiani depuis de nombreuses années par le biais d’actions médiatiques, d’un travail de longue haleine et d’une infatigable dynamique de terrain. Un mot d’ordre, la sacralisation du 5 mai. Le hashtag #PasDeMatchLe5Mai fleurit sur les réseaux sociaux. Rejoints par des élus de tous bords, les animateurs du Collectif restent confiants et déterminés. La mobilisation paie, la société civile emboîte le pas, les politiques corses soutiennent unanimement.

 

 

Le 13 février 2020 les attentes du Collectif résonnent jusque dans le cœur du pouvoir législatif français à travers une proposition de loi votée à l’Assemblée Nationale à 85 voix pour et 1 voix contre. Michel Castellani, député nationaliste de la 1re circonscription de Haute-Corse qui a porté la démarche au Palais Bourbon témoigne alors : « Une grande émotion, un moment où l’on est obligé de penser aux victimes et aux familles qui souffrent au quotidien. C’est une satisfaction pour nous de voir que ces souffrances sont prises en compte par la loi. »

Une grande victoire en somme, mais qui ne constitue que la première étape d’un long parcours, celui de la navette législative. C’est en effet devant le Sénat que la proposition de loi doit être de nouveau validée afin d’être ensuite adoptée définitivement. Le sénateur Paulu Santu Parigi, tout juste élu le 28 septembre 2020 en a justement fait une promesse de campagne et s’apprête à la tenir. Il présentera la proposition de loi le 14 octobre 2021 dans l’hémicycle du Palais du Luxembourg. « Il y a un travail de lobbying à faire auprès de tous les sénateurs, ce travail a déjà été bien établi. Notre volonté c’est de porter la loi telle qu’elle a été votée, sans changer une virgule », explique-t-il lors d’une conférence de presse à Bastia, le 24 septembre dernier.

À ses côtés, Josépha Guidicelli, présidente du Collectif : « On espère que le 14 octobre ce sera le bout du tunnel, la fin d’un combat. On espère un consensus politique parce que cette loi dépasse les partis politiques. On l’a vu en février 2020 à l’Assemblée Nationale, tout le monde a été unanime sur le fait qu’on ne devait pas jouer avec la mémoire des victimes. »

Non loin, Thomas Dossus, sénateur écologiste du Rhône qui s’est déplacé en Corse pour témoigner de son soutien abonde dans le même sens : « Si je suis ici aujourd’hui à Bastia c’est pour rappeler le caractère national du drame de Furiani. Ce n’est pas un drame qui a touché seulement le peuple corse, c’est un drame qui a touché l’ensemble du peuple français. L’objectif au Sénat c’est d’atteindre la même unanimité qu’il y a eu à l’Assemblée. »

C’est donc ce qui pourrait être, nous l’espérons, la dernière étape d’un long parcours entamé par les familles des victimes qui va se jouer le 14 octobre prochain. •

Niculaiu Battini.