Jean Pierre Santini, 76 ans, d’une santé précaire, qui a voué sa vie à la défense du peuple corse et de ses convictions indépendantistes uniquement défendues par la pointe du stylo de l’écrivain et de l’éditeur très apprécié qu’il est, n’est pas un homme dangereux. Il est victime, une fois de plus, avec les co-inculpés et co-détenus de cette affaire, de l’abus du système judiciaire en France qui emprisonne de manière préventive, systématiquement, les personnes qu’il a dans son collimateur. Cela est contraire à tous les textes internationaux de défense des droits de l’homme. Cela met de manière systématique sur les prévenus la suspicion de culpabilité aux yeux de l’opinion. Cela entraîne un traitement inhumain dans l’univers carcéral avec cette étiquette de « coupable », alors que, en droit français, comme en droit tout court et dans les simples règles de l’humanité, la présomption d’innocence doit prévaloir.
Pour dénoncer cette situation, Jean Pierre Santini a entamé une grève de la faim depuis 21 jours au moment d’écrire cet article, 24 jours lorsque ce numéro paraîtra dans les kiosques. Là, est le danger, pour une personne qui fragilise gravement sa santé, mais qui ira jusqu’au bout dans ses convictions. Un danger de vie sciemment assumé par le système judiciaire français, sans justification valable, alors que pour des faits bien plus graves, des prévenus sont laissés en liberté surveillée.
Jean Pierre Santini est victime d’une vengeance d’État probablement parce qu’il est nationaliste, pendant que l’ensemble du mouvement nationaliste reste atone dans un contexte international de crises.
Avec d’autres, avec le Collectif « Operata per Santini » qui s’est constitué, regroupant plusieurs femmes et hommes de lettres, et qui s’exprime sur la page Facebook intitulée « Soutien à Jean Pierre Santini », ARRITTI qui a toujours épousé les causes humanitaires contre l’injustice et les abus de pouvoir, ne cesse depuis les premières heures de son incarcération, de sensibiliser ses lecteurs. Il doit être remis en liberté dans l’attente de l’instruction de cette affaire et d’un éventuel procès si des charges devaient être retenues contre lui. La détention provisoire est une dérive anti-démocratique, elle ne doit s’appliquer que dans des situations exceptionnelles de danger public. Il n’y a donc aucune raison à son incarcération. Cette situation est un scandale contre lequel tout démocrate doit s’élever.
Voici le message de sa fille, en date du 23 octobre dernier, et celui de Marie-Madeleine Poli, enseignante, agrégée de Lettres. •
Fabiana Giovannini.
«Bonsoir, aujourd’hui, mon père est passé en audience d’appel et nous venons d’apprendre les résultats. Mon père est maintenu en détention provisoire, malgré la présomption d’innocence, malgré le fait qu’en droit français, la détention provisoire doit être l’exception et non la règle, malgré la proposition d’un contrôle judiciaire à mon domicile sur le continent, malgré une détérioration de son état de santé du fait de son âge, de ses pathologies et de 18 jours complets de grève de la faim, malgré le contexte pandémique actuel qui a permis il y a quelques mois la libération anticipée de milliers de détenus purgeant une peine, malgré les cas de Covid qui sont en train de se multiplier à la prison de Fresnes. Nous sommes très inquiets pour sa santé et pour les jours à venir.
Nous vous remercions une nouvelle fois pour vos soutiens qui nous aident à avancer malgré cette bien forte tempête. » •
Marie.
«Monsieur Jean Pierre Santini, l’instituteur retraité de 76 ans, le « poète impeccable », l’ancien hussard noir de l’instruction publique, le fantassin de première ligne de l’armée des lettres, l’enrôlé volontaire au service de toutes les cultures s’affame et dort à Fresnes. Lui qui d’ordinaire vit au milieu des livres, les siens, ceux des autres, ceux qui s’écrivent et se publient en accord ou contre ses idées et cohabitent en bonne intelligence sur les rayonnages éclectiques de sa bibliothèque ou de sa maison d’édition, cet observateur inlassable du passage du temps ou des saisons dont il disserte aimablement entre mer et montagne, est incarcéré. Est-ce bien sa place ?
L’auteur de ces lignes n’étonnera pas ceux qui côtoient et apprécient JPS en affirmant que jamais le sujet de ses orientations politiques ne fut abordé entre eux. Sa conversation ne s’encombre pas d’idéologie, de dogmatisme ou de prosélytisme. Elle est ouverte. Toute à tous. C’est là le secret des grands cœurs et des grands esprits et nullement la manifestation d’une quelconque duplicité. Mais de quoi est-il donc question alors ?
Tout simplement d’équilibre, de proportion. De mathématiques et de physique en somme, toutes sciences exactes que la Justice aurait tort d’ignorer dans le temps même où elle s’exerce. La frêle silhouette de JPS est à son corps défendant le fléau de la balance qui ne l’a pas attendu pour osciller de toute éternité entre Justice et Equité. L’ensemble de ses nombreux soutiens en appelle donc aux autorités afin que l’on fasse droit à son âge, à ses fragilités et qu’un traitement plus digne, plus conforme à son état de santé lui soit réservé dans l’attente de faire toute la lumière sur l’affaire en cours. » •