Ripressione

Jean Pierre Santini : pour une libération immédiate

L’émergence durant l’été d’une résurgence du FLNC à partir d’un groupe qui s’est manifesté lors d’un rassemblement indépendantiste au couvent d’Orezza vient de déboucher sur l’arrestation de plusieurs militants, dont Jean Pierre Santini, idéologue reconnu de la Lutte de Libération Nationale depuis l’origine de la création du FLNC en 1976.

Les années sont passées, Jean Pierre Santini a désormais 76 ans, et il n’a jamais démordu de ses idées révolutionnaires, lui qui venait au départ de l’extrême gauche soixante-huitarde, avant d’être un des tous premiers à s’engager dans le nationalisme corse au sein de la diaspora à Paris. Pour autant, il n’a jamais été un militant fasciné par la violence, loin de là, et c’est toujours en militant de la parole qu’il s’est investi sans compter. Son parcours, désintéressé et intellectuel, est bien connu de tous ceux qui ont combattu avec lui dans les différents mouvements nationalistes tout au long de ces quarante dernières années. Il lui vaut une estime unanime.

Les faits pour lesquels l’enquête de la gendarmerie a conduit à son arrestation n’ont représenté aucun danger pour les tiers, puisqu’il s’agit de conférences de presse cagoulées et d’un tir sur la gendarmerie de Montesoru. Ce n’est d’ailleurs qu’après sa revendication que les gendarmes ont réalisé la matérialité de cet attentat dont ils ne s’étaient pas rendu compte sur le coup.

Comme la revendication a été prononcée alors que Jean Pierre Santini présidait la réunion d’Orezza, on lui reproche sans doute d’en être l’initiateur. Mais il est une évidence que tous en Corse nous savons bien : la place de Jean Pierre Santini n’est pas en prison, et il est à craindre que son attachement profond à son idéal militant ne l’amène très loin dans la grève de la faim qu’il a décidé d’entreprendre. Ce qui, compte tenu de son âge et de son état de santé serait vite très dommageable.

L’État doit prendre conscience que cette incarcération ne peut qu’attiser le sentiment d’injustice que ressentent de nombreux jeunes. Il doit prendre la mesure de la personnalité marquante de Jean Pierre Santini et décider sans attendre sa remise en liberté. •