Cumunicati di L’Anziani per l’avvene

Green Pass pour une île

Toute crise révèle une personnalité, une identité, une résistance, individuelles ou collectives, comme chaque tempête révèle le marin. Les états paroxystiques sont souvent le résultat d’une excitation sur un corps affaibli. Cela est valable pour le corps social. Ils sont en général un bon révélateur de la stabilité de celui-ci. Que voit-on aujourd’hui ?

 

une hystérisation du débat politique sur le Green Pass qui selon le camp concilie ou oppose intérêts privés et impératifs sanitaires.

Intérêts politiques aussi à l’approche des territoriales.

La mono activité touristique corse, c’est près de 30 % du PIB contre 7 % en moyenne de l’hexagone. Le bénéfice n’a d’égal que le risque, comme pour certains médicaments.

Risque inhérent à la dépendance : le chaos économique en cas de carence.

Le politique en responsabilité dit : mesures sanitaires proportionnelles au risque, pour tous, touristes et résidents, consubstantielles de l’économie qu’il faut sauver et promouvoir.

Que fait-on dire au politique ? Tout et son contraire : certains se réjouissent, d’autres manifestent leur colère. Ce qui prouve la difficulté de l’équation qui doit répondre à deux angoisses : sanitaire et économique, bien compréhensibles si elles ne sont pas polluées par une amplification démagogique.

Qu’en est-il ?

Les français confinés à la France métropolitaine devraient en toute logique arriver en nombre assez conséquent dans l’Île contrairement à certaines prévisions pessimistes. Pour plusieurs raisons : économies générées par le confinement, disponibles pour les vacances de nombre de foyers, attrait de l’Île de Beauté, désir de s’aérer à tout prix entre soleil et mer avec un parfum d’exotisme.

Résultat : pourquoi ne pas y voir un effet d’aubaine par un afflux au moins aussi probable que son contraire ?

Résultat : sans Green Pass, un brassage important de population dans une région où les infrastructures hospitalières sont à peine suffisantes pour les résidents, six fois moins nombreux, et de surcroît non équipées pour traiter une pathologie aussi impactante ; région aussi où le personnel soignant est en nombre insuffisant, encore en « plan blanc » dit Bianca Fazi !

Qui peut penser qu’un virus qui lui circule masqué, ne franchira pas la mer ?

Quel responsable peut penser que l’on puisse faire face à une contamination massive ? Que se passera-t-il alors ? L’effondrement du système sanitaire, l’évacuation de malades, les valises bouclées à la hâte, la fuite par mer ou par air qu’importe, de nombres de touristes abrégeant leurs séjours, l’interruption brutale de cette manne. Chute brutale de l’activité.

Retour à la case départ. Le risque l’aura alors emporté sur le bénéfice.

Quel sera celui qui en responsabilité devra répondre de cette gabegie sinon le Président de l’Exécutif, es qualité ou ad hominem voire ad personam comme on peut le pressentir ?

Qui jettera la pierre en premier ? Il y a fort à parier que ce seront les mêmes qui demandent la levée de cette mesure préventive.

Le Green Pass, si l’on veut dépassionner le débat, est un instrument qui n’a rien d’un barrage, mais tout d’une barrière en complément de celles que l’on prône à souhait.

Si l’on veut bien changer de focale on peut penser que beaucoup de touristes auront plus intérêt à rechercher la sécurité sanitaire que de s’exposer dans une région qui ne projette pas à l’extérieur l’image de la meilleure garantie. Pour beaucoup la Corse est une terre lointaine hors du champ sécuritaire dont ils ont besoin.

Le Green Pass ne peut apporter bien sûr qu’une garantie minimale, car il n’y en a pas de totale, mais au contraire d’une pensée binaire voire malthusienne, il peut rassurer et contribuer à augmenter ce flux pour sauver non seulement une saison en grand danger, mais aussi quelques vies tout aussi précieuses.

Si « une vie ne vaut rien, rien ne vaut une vie ».

L’Anziani per l’avvene.