Intervention de Michel Castellani à l’Assemblée Nationale

« La Corse attend des mesures adaptées »

À l'Assemblée Nationale, Michel Castellani défend les intérêts de la Corse.
Les mesures de soutien et de relance sont indispensables à la survie de la plupart des entreprises, en cette période si difficile. Le problème est que la découpe de ces dispositifs n’est pas adaptée à la structure du tissu économique de la Corse. En ce domaine comme en d’autres il serait utile et plus efficace que les mesures soient territorialisées, et, en toute hypothèse, que la Collectivité de Corse ait compétence d’adaptation des dispositifs. C’est ce message que Michel Castellani a une nouvelle fois fait passer du haut de la tribune de l’Assemblée Nationale. Ci-dessous le passage de l’intervention qui concerne plus spécifiquement notre île.

 

« La rupture des activités touristiques pose problème. Pour la seule année 2020, les recettes ont chuté, en France, de 34 %. En Corse, où le tourisme est au centre de l’économie, la contraction de la demande a eu des conséquences particulièrement dramatiques sur l’ensemble de l’activité.

J’ai déjà eu plusieurs fois l’occasion d’attirer votre attention sur cette question, les dispositifs d’accompagnement ne sont pas toujours adaptés aux spécificités des territoires, et en particulier de la Corse.

Ainsi, le décret du 24 mars instaurant une compensation aux coûts fixes non couverts des entreprises particulièrement affectées, renvoie à une annexe des entreprises de montagne éligibles. Cette liste omet 75 % des communes corses, et exclut les commerces qui y sont installés, alors que la Corse, dans son ensemble, est une île-montagne.

Bel exemple d’inadaptation. C’est un paradoxe : la Corse, territoire le plus touché par la crise, sera également le territoire le moins aidé par le plan de relance.

Ainsi, l’allègement de 20 Md€ des impôts de production n’aura que des effets limités, car la mesure n’est aucunement adaptée à la structure du tissu économique insulaire. 200 entreprises corses seulement en bénéficieront, contre en moyenne 3000 dans les régions métropolitaines.

 

Cela alimente ma conviction, moult fois répétée : seule une politique de différenciation permettra de prendre en compte ce qui fait les spécificités du tissu économique local, et de mettre en œuvre une relance durable de notre économie.

C’est en renforçant l’attractivité économique des territoires aujourd’hui désavantagés, que nous parviendrons à encourager le développement des entreprises intermédiaires et des PME qui y sont implantées.

Et pour cela, il est nécessaire de donner aux collectivités les moyens de mener une politique volontariste. En toute hypothèse, Monsieur le ministre, la Corse, territoire spécifique comme vous le savez, attend des mesures adaptées, et donc efficaces d’assainissement et de relance… » •