E riflessioni di Max Simeoni

À quand le sursaut salvateur ?

par Max Simeoni

 

On attend la déclaration du Président Macron pour connaître les conditions d’un confinement allégé pour prendre de l’air, circuler et savoir quelles seront les activités qui resteront plus ou moins «non essentielles».

 

Le Premier Ministre nous a préparé à recevoir ce message d’un espoir tempéré, espérant, lui, freiner la grogne de certains secteurs menacés de faillite qui en appellent à la désobéissance dont un effet boule de neige pourraient conduire à une sorte d’insurrection. Le gouvernement actuel, ou tout autre, à plus à perdre qu’à gagner. Il sera accusé d’avoir trop étouffé l’économie ou pas assez bien combattu le virus.
On n’en finit plus d’attendre. Cette attente de l’évolution du virus ne cessera que lorsqu’il s’en ira. À son départ, on héritera sans doute d’une chienlit politicienne pré-électorale aux élections prochaines, Territoriales, cantonales, législatives. Le pouvoir central devra défendre son bilan, l’opposition élargira les failles.
Le virus a fait bafouiller à ses premières manifestations toutes les «autorités». Les politiques qui, prises de court n’ayant pas renouvelé les stocks de masques, ont commencé par minimiser en disant qu’il s’agissait probablement d’une grippe, que le port de masques ne s’imposait pas systématiquement, pour nous dire aujourd’hui le contraire, l’approvisionnement étant finalement assuré.
Les experts médicaux choisis comme conseillés du pouvoir sans données scientifiques avérées, sont restés sans avis clairs. Les virologues ont divergé et la médiatisation a grand ouvert le champ de querelles d’égos interférant sur les politiques et les experts.
Sauf élément nouveau notre Président va nous gratifier d’un déconfinement mesuré pour nous souhaiter un bon Noël, espèrant sans doute lors de son discours du nouvel an fredonner un petit air victorieux.
On peut se demander devant cette musique d’accordéon si finalement on ne favorise pas les refrains du Covid19. On serre la vis, il baisse de ton mais ceux «non essentiels» de la crise sanitaire hurlent chaque jour d’avantage. On desserre et le virus accélère de nouveau. Personne ne peut être sûr de rien. On sait que le cycle du virus finira un jour. Mais probable que les conditions sont remplies pour d’autres virus qui nous guettent. Un réservoir de virus du monde animal prêts à investir au prix d’une simple mutation d’ADN une population humaine en croissance exponentielle et qui se déplace de plus en plus multipliant la contagiosité. Des stocks à faire et en conséquence une pollution par millards de masques à Terre et au fond des mers…

 

Cette pandémie éclaire crûment la fragilité de nos sociétés les plus sophistiquées occidentales qui se posent en exemple de démocratie et d’avancées technico scientifiques favorisant le progrès social sur la base de la liberté individuelle. Mais on se rend compte que ce culte de l’individu conduit à l’égoïsme source de conflits et de difficultés pour tout le corps social. Trop souvent il délègue son simple devoir de solidaire humanité à des Institutions. Les «vieux» trop souvent en maisons de retraites pour que les «leurs» puissent travailler, avoir des vacances, voyager, se changer les idées, divorcer à volonté, leurs enfants à la traîne dans des familles monoparentales qui certes sont parfois un pis aller…
La liberté finit où commence celles des autres, avait-on l’habitude de dire. De même, pas d’interdits sexuels entre adultes consentants et pour étendre cette liberté sacrée on en est  à définir l’âge à partir duquel il tombe sous le coup la loi. 16 ans je crois, et certains voudrait le descendre à 14 ans? De même pour la durée légal de l’avortement qu’on voudrait prolonger de quelques semaines. Dans ces deux cas, on voit bien que d’un bienfait admissible on peut aller vers des excès pour toujours plus de liberté. Or précisément plus il y a de liberté plus elle doit s’accompagner d’un sens de responsabilité. On a l’impression que cela est loin d’aller de soi, au contraire que l’individu peut s’en servir pour se déresponsabiliser. Et cela coûte cher.
Un autre exemple, l’invention de l’automobile qui élargit les déplacements, les échanges possibles. La production démocratisée a fait surgir des problèmes dont on ne soupçonnait guère l’ampleur: réseaux routiers à multiplier, à entretenir, parkings, stationnements, accidents avec blessés et mort, assurances prix en hausse, pollutions atmosphériques, etc.
Les plus raisonnables, les plus prudents  paient en impôts et les plus pauvres en taxes diverses diverses (TVA, etc). Les plus riches peuvent délocaliser leurs avoirs.

 

Alors qu’en est-il des péripéties nationalistes qui ont en une petite dizaines d’années sont passés d’une opposition laborieuse à la tête de l’institution régionale l’Assemblée unique c’est-à-dire sans les deux Conseils Généraux. Cette modification acceptée comme un pari, a couronné l’élection de leur coalition à trois (PNC, Corsica Lìbera, Inseme) avec une majorité absolue de 56,6%. Cette coalition a été possible avec Corsica Lìbera parce que le FLNC avait suspendu la lutte armée et que Corsica Lìbera avait remis à plus tard sa demande d’indépendance.
Cette mise en perpective a permis leur présence dans un cadre démocratique électoral d’une coalition. Il faut dire que les règlements de compte des FLNC en compétition de représentativité pour traiter avec Chirac et Pasqua avaient déstabilisé le courant indépendantiste, et maintenu leur méfiance entre eux.
Les autonomistes n’ont pas réalisé la fusion qu’ils avaient votée à l’unanimité des présents lors du Congrès de Corti le 15 octobre 2017. Et la Commission qui avait en charge la convocation  d’une AG dans les six mois pour lancer le mouvement fusionné et des Statuts a échoué. Les élections de décembre 2017 ont fait comme si cette fusion se ferait. L’illusion a duré en tout 14 mois de perdus. Pas de fusion mais une majorité qui se partage les postes de l’Exécutif, les commissions, et  les agences, présidence de l’Assemblée à JG. Talamoni de Corsica Lìbera.

 

Sans un Parti organisé en charge réelle de la production politique depuis sa base au sein du Peuple Corse et en relation concrète avec les instances qu’il a mis en place pour atteindre l’objectif, le sauvetage de ce Peuple menacé de disparition parce que sans droit reconnu et soumis à l’entière dépendance d’un colonialisme, le préalable de sa reconnaissance de jure assorti des moyens de maîtriser son destin par une Autonomie ne peut pas être atteint. Des élections dans un 4e «statut particulier» (Déferre, Joxe, Jospin, Caseneuve) sont des avancées illusoires, majorité absolue ou autre qui cautionnent la disparition. Elles ne peuvent qu’engendrer des jeux de coalitions électoralistes.
Ce parti pour être conçu et lancé demande du temps, de la détermination et du calme. Autant dire que le Covid19 allonge les délais de l’obnubilation électoraliste et rend impossible le moindre sursaut salvateur. On attend encore? •