E riflessioni di Max Simeoni

Faut-il croire au Père Noël ?

Max Simeoni
par Max Simeoni
La venue du Père Noël qui se rapproche amène une ambiance moins propice aux polémiques dures internes aux familles, à un pays, la France, ou à un continent qui se cherche comme l’Europe. Même si les conflits persistent ou de nouvelles difficultés surviennent.

 

C’est l’ambiance Noël initiant les fêtes de fin d’années, des cadeaux, ballons de foot, poupées Barbie, cravates, bijoux, voyages, retrouvailles… un armistice, plus ou moins personne n’a intérêt à paraître comme le méchant loup. Rien n’est résolu, on verra un peu plus tard…

Le Covid19 est toujours là et on craint une cinquième vague passées les fêtes. La Haute-Corse a déjà viré au rouge. Après des mois de confinements à géométrie variable, les gens ont envie de respirer, ils se lâchent facilement. La crise économique doit être surmontée et ce ne sera pas uniforme pour tous les secteurs affectés. Le gouvernement a déboursé, la dette devient préoccupante et qui va payer ? Plus tard les contribuables, les classes moyennes laborieuses proportionnellement plus que les grosses fortunes qui délocalisent aux paradis fiscaux, etc., y échappent en grande partie au point que 136 États seraient d’accord pour un impôt de 15 % aux supranationales.

 

Menaces de grèves : la SNCF, qui supprime quelques trains vers l’ouest, les aéroports parisiens, France 24. Des grèves sont apparues là où on n’en voyait guère. La Polynésie, la Guadeloupe, la Martinique frisent l’insurrection, le gouvernement envoient des CRS et le GIGN. Quelle sera la situation passées les fêtes ? Quels seront les échanges contradictoires de l’élection avant avril pour la Présidence de notre République « royale » comme il a été dit. Chì lò sà ?

Le Président Macron occupe le terrain, il va dans les régions, évoque quelques problèmes qui les concernent, la drogue, l’insécurité à Marseille ou les déserts médicaux de la France non urbanisée, rurale pour le plus. Ces déserts ne sont pas dus à la fatalité. Ils sont la conséquence de la gestion de l’État, de la Sécu et du corps médical qui à la négociation du remboursement à 80 % des actes médicaux en début des années 60 aurait dû comprendre que c’est le payeur qui va mener le jeu. Il aurait dû être le garant d’une médecine humaniste de qualité tout en défendant ses intérêts. Les 80 % remboursés étaient bien venus certes mais surtout pour les actes coûteux, radios, chirurgie, spécialistes… l’offre augmente, la demande finit par exploser. Le moindre certificat pour l’éducation physique de l’école est un acte payant délivré en trois minutes… devant le déficit de la Sécu, il veut restreindre la demande, il veut jouer l’hôpital contre les cliniques privées (les temps pleins de Ralite ministre socialiste), puis devant le déficit, les besoins d’investissements modernes techniques, le besoin de lits et de personnel l’État s’en remet au privé en partie, lequel finit par faire de grandes cliniques, de petits hôpitaux et actuellement on voit des rachats de ces cliniques pour en faire des chaînes par des groupes financiers. In fine quelques grands CHU publics, presque tout le reste privé ? Le médecin de base ne tient pas à faire des gardes. Il aspire comme tout le monde à se préserver des contraintes trop lourdes, à ne pas « sacrifier sa famille », à voyager… il a plus ou moins le comportement de la société de consommation individualiste. Il est capable, bien formé et utile. Et s’il a une vocation humaniste qui le pousse, il peut toujours opter pour Médecins sans frontière, le Dr Emmanuelli a montré la voie.

 

Pour revenir à nos problèmes de peuple insulaire non reconnu et en voie de disparition, à la geste des nationalistes politiques mise en route pour le sauver, le constat est clair.

La République des jacobins refuse l’autonomie interne et la coofficialité pour la langue Corse.

Pour la langue, les initiatives pour l’enseigner, pour la faire parler sont nombreuses et remarquablement méritantes.

Heureusement qu’elles existent, elles freinent son déclin et conservent un espoir pour la solution qui ne peut se passer de mesures politiques. Dans la diglossie, les études et les propositions le prouvent depuis longtemps, les deux langues doivent avoir les mêmes fonctions dans toute la vie sociale, économique, d’enseignement et culturelle, sinon l’une domine plus ou moins vite l’autre qui est à long terme condamnée à disparaître.

Le Conseil de l’Europe d’après-guerre, avec une charte et les linguistes de l’Unesco (rapport de 2002/2003), l’ont démontré scientifiquement. La solution est politique et il faut modifier la Constitution.

De même pour avoir une maîtrise de son destin, le Peuple Corse a besoin de moyens législatifs et financiers que l’autonomie pleine et entière peut donner. Il est nécessaire cependant qu’elle garantisse les intérêts stratégiques de sécurité géopolitique en Méditerranée et en Europe du Sud.

 

Les différents statuts ont eu un rôle symbolique. On pouvait penser que le premier de Defferre en 1982 était un premier pas avec l’élection de Mitterand, le second de Joxe qui a accepté Peuple Corse retouché en « composante du Peuple français » gommé par le Conseil Constitutionnel présidé par Badinter qui s’en est vanté, le troisième de Jospin inachevé car non élu et celui de Cazeneuve en cours qui supprime les conseils généraux et crée des tensions pour trouver à le rééquilibrer. Il est devenu en partie une zone institutionnelle où les politiques s’affrontent sans le dire ouvertement.

La majorité « absolue » des nationalistes en coalition, autonomistes non fusionnés, puis celle de Gilles Simeoni se heurte frontalement avec un pouvoir jacobin de Macron qui cherche à tout prix à les réduire, à ne pas les laisser devenir des interlocuteurs reconnus.

 

Le préfet Lelarge contient et attaque. Les préfets sont en première ligne, les conseils généraux ne sont plus des sangles qui maintenaient le corset rigide de la hiérarchie descendante, leurs élus servaient d’alibis démocratiques au sommet parisien et de gardes chiourmes pour les insulaires. Leurs fraudes monumentales électorales, leurs pratiques clientélistes souvent perverses du ressort de l’État garant du droit et de la justice étaient non dénoncées, non justiciables et attribuées à l’image d’un Corse de toutes les tricheries dues à son ADN. Du racisme rampant. L’indigène attardé.

La CdC a voté à l’unanimité le rapprochement des condamnés du « commando Erignac » comme le veut la Loi. Elle a voté le budget sans y insérer 86 millions à verser à la compagnie des bateaux jaunes. Lelarge a menacé de prélever directement la somme comme le lui permet la Loi. Exceptionnel mais sans hésitation pour rendre la gestion nationaliste majoritaire difficile, alors que l’État est à l’origine du problème, il se dédouane d’autant plus volontiers. Il ne cherche même pas à trouver une sortie acceptable en discutant.

 

Un affrontement frontal avec l’État ? C’est justice mais quelles conséquences dans une rupture ? Le pouvoir jacobin ne pourra céder qu’à un rapport de force où il a le plus à perdre. L’idéologie des jacobins est incompatible avec les droits des petits Peuples qu’elle domine, elle est non démocratique. Elle est « royale », non de droit divin mais comme le phare des valeurs universelles, argument philosophique qui a voulu justifier son Empire colonial. Un rêve de grandeur passée, et de moteur de civilisation universelle paranoïaque.

Tout se mêle. Le virus, les migrations, les déserts médicaux, etc., etc. Le lit de ces élections est des plus inconfortables. Il peut réserver bien des surprises pénibles. Il peut aussi être quelque occasion à saisir pour le Peuple Corse mal en point.

Pour moi, l’heure de faire sortir le jeu politique des cercles politiciens et de se dresser face à l’État jacobin et à la mondialisation financière, est peut-être à portée de main par la création d’un parti au sein du peuple qui lui donne le pouvoir de convaincre et de mobiliser l’énergie de la volonté de survivre libre et… responsable. •