I Riflessioni

Parti démocratique de combat ou Nomenclature électoraliste

La fin de l’épidémie du coronavirus est incertaine. La possibilité d’une deuxième vague ne peut être écartée même si elle apparaît de moins en moins probable. On ne devrait pas baisser la garde. Il est urgent de préparer la relance des activités, la crise économique et sociale pourrait être dramatique. Les deux risques sont liés. Prudence et avancer pas à pas pour un moindre mal.

 

 

Le début de la saison touristique est mal embranché, on ne peut pas encore écarter le spectre d’une année blanche tant que le coronavirus est présent. On aura de certitude dans combien de temps ? Affaire de semaines, de mois ?

Le virus a mis en évidence la fragilité de notre économie basée sur un tourisme qui n’est pas conçu pour le peuple corse et un développement durable. Il nous manque les moyens législatifs de l’autonomie pour établir des échanges plus équilibrés avec les fournisseurs extérieurs.

Certes, beaucoup d’insulaires vivent de ce tourisme et seront en difficulté, en cascade de proche en proche. Cette politique est constante depuis 230 années de tutelle de la France.

Une conquête militaire, un siècle de loi Douanière (1818-1913) pour rendre l’île entièrement dépendante de l’Hexagone et en faire d’abord un réservoir d’hommes pour ses guerres et son empire colonial, indépendance de l’Algérie, accords d’Evian en 1962 dernier épisode de la fin de cet empire. L’île est vidée, elle a alors 160.000 habitants.

Recentrée sur l’Europe à construire, la République veut rentabiliser à l’heure de la paix et de la civilisation des loisirs, le territoire insulaire non développé et vidé, dans un tout tourisme rapide et massif (rapport de l’Hudson Institut secret commandité par la Datar) plus de 200.000 lits à construire en dix ans avec 70.000 encadrants à faire venir. Ce plan dévoilé, l’État n’en parle plus mais il le poursuit sournoisement. Le résultat est chiffré : plus de 97% de ce qu’on consomme est importé avec l’aide de la Continuité Territoriale, ciment, menuiserie aluminium pour le bâtiment de même, 60.000 précaires et autant de pré-précaires sans doute, l’île voit sa population pratiquement doubler en trente ou quarante ans par les apports extérieurs et y ont été érigées bien plus que dans l’Hexagone des résidences à valeur locative dégrevées de 30% des charges à la construction ? N’est-ce pas une politique constante de domination coloniale ?

Pour en finir avec elle, le peuple corse doit se doter d’un parti à la hauteur de son sauvetage en capacité d’amener la République des jacobins à composition, c’est à dire qu’il en reconnaisse l’existence et lui accorde l’autonomie pour qu’il soit suffisamment maître de son destin. Les élections dans le cadre de statuts particuliers que nous avons expérimentées sont insuffisantes.

La priorité incontournable de la survie du peuple corse est l’autonomie pleine et entière. Cette majorité « absolue » en est une démonstration par l’absurde.

 

Après avoir esquissé dans Arritti de la semaine écoulée l’Assemblée Générale de ce parti qu’il nous faut, je vais évoquer la base, c’est à dire les fondations qui tiennent tout l’édifice donc primordiales.

Ses militants doivent être organisés au sein de chaque région naturelle où ils vivent. Tout part d’eux. Une absence ou des carences de cette organisation sont rédhibitoires pour mener le combat de sauvetage du Peuple.

Un local visible avec enseigne pour des réunions de militants ou d’information et une permanence assurée pour que qui veut y venir, se renseigner ou exposer quelque problème. Une interface publique ouverte offerte à qui le voudrait bien. Disponible.

Les militants se réunissent régulièrement pour analyser les problèmes de leur région. Ils désignent un bureau de deux ou trois d’entre eux pour coordonner les activités, les ordres du jour, faire les comptes rendus écrits, les dispatcher, tenir les archives de la région et les documents venus des instances (AG, coordination, exécutif, commissions…).

Le rôle de la Région est de débattre des problèmes locaux, de faire remonter vers les instances les éléments analysés, d’agir en conséquence et d’appliquer les décisions de l’AG, de la coordination, de l’exécutif. Elle désigne deux ou trois militants pour faire partie de la coordination, de ce fait sans retard elle connaît la suite qui est donnée à ses rapports par les Instances.

Ces militants ou d’autres font partie de la Commission de préparation à l’AG. Bref les militants organisés dans la région ont un rôle d’observatoire près de la réalité de la vie du peuple, un rôle d’exécution de la politique de l’AG en étant présent à tous les étages du parti qui peut être pédagogique pour les Corses à éclairer et à convaincre, transparent, et à la démocratie exemplaire.

Ses militants sont à titre personnel de partout dans les associations culturelles, écologiques, socioprofessionnelles, syndicales, sportives. Au sein du peuple. Sur les candidats pour des postes en interne et en externe ils donnent un avis fondé puisqu’ils les côtoient dans leur région respective. Ils sont capables d’utiliser les compétences et les capacités de chacun pour servir la politique de l’organisation qui a pour objectif d’imposer la survie du peuple et son développement durable sur sa Terre. Il ne s’agit pas d’un rêve d’un passé nostalgique mais de laisser à nos enfants l’héritage moderne qu’on leur doit de progrès, de solidarité, de liberté, de respect et de démocratie. On peut accueillir mais pas disparaître pour laisser la place. Le parti démocratique qu’il nous faut pour ne pas abandonner les rênes de notre destin collectif aux mains des plus offrants et des spéculateurs. Pour obtenir l’autonomie interne le parti démocratique est l’organisation de l’intelligence collective des Corses qui ne renoncent pas.

Sans une telle base, le jeu du parti est mal équilibré et ouvre le champ à une Nomenclature électoraliste.