E riflessioni di Max Simeoni

Une Corse pour qui ?

par Max Simeoni
La venue préparée du Premier Ministre par le Président de l’Exécutif après son tête-à-tête avec le Président à l’Elysée en septembre et sa rencontre récente à Matignon mercredi dernier, le Landerneau politique insulaire attend. Il a déjà exprimé son sentiment à deux reprises à l’Assemblée de Corse. Pour le rapprochement d’Alain Ferrandi, Pierre Alessandri et Yvan Colonna (« le Commando Erignac ») par un vote solennel et unanime. Déjà votée en juin 2019. Il s’agit, selon la résolution, d’un principe à respecter « des mêmes droits pour tout justiciable » et de ne pas tolérer une vengeance d’État. Élémentaire, sinon aucune garantie démocratique pour un citoyen.

 

Gilles Simeoni a rendu compte de ses entrevues dans le Corse-Matin du 29 octobre et a affirmé qu’il attendait du gouvernement et du Président de la République « la recherche d’une solution politique avec la Corse ». La méthode, du côté insulaire, est de dialoguer sur tous les sujets pour démontrer que des solutions peuvent être dégagées, partielles ou temporaires, mais qu’elles ne seront fiables et adaptables dans le temps que si on prend en compte l’aspect global, et donc politique, du devenir de l’île sous la pression d’un pouvoir de l’État républicain hyper centralisé.

« C’est pour moi l’enjeu fondamental de cette visite » a insisté Le Président de l’Exécutif devant l’Assemblée.

 

Tous les sujets ? Ils foisonnent dans Corse-Matin et les médias.

Le Covid19 prêt à reprendre semble-t-il et les anti vaccins un peu lassés, une famille de réfugiés syriens à Bonifaziu sur la plage, sur le chemin emprunté par les 124 Kurdes en 2010 ?

Le patrimoine local revalorisé par les mairies, un devoir de mémoire et un attrait touristique ?

À la chapelle de San Petru, ne savait-on fondre au Moyen Âge dans un moule les cloches des églises ? L’OPAC (logement social) aurait besoin de plus de transparence selon certain, l’Université qui fête ses 40 ans d’existence, qui se bat pour avancer, un surplace signerait un recul.

Les recherches archéologiques qui se développent, démontrent l’intérêt que l’Île a présenté au cours des millénaires, intérêts géopolitiques, sécuritaires, voies maritimes, économiques…

On commence à craindre les dégâts pour la biodiversité à Bavella à cause de l’afflux des touristes, mêmes craintes pour le GR20. La Chambre régionale des comptes veut qu’on justifie l’usage fait du reliquat de la dotation de Continuité territoriale, La CdC voit ses finances en péril d’avoir à verser 80 millions à la Corsica Ferries, elle réclame à Qwant la somme qu’elle a avancée, U Levante dénonce le projet de camping de 2500 places sur l’ancien domaine pénitencier de Casabianda, le bâtiment va ? Mais presque tout le reste boîte bas ! Le Nutiziale de la semaine passée titre, photos à l’appui, « a Corsica boffa » enlaidie par des demeures « modernes » construites à la va-vite, la transition climatique n’a que faire des réunions internationales pour réduire le réchauffement climatique où il est demandé à chaque État de respecter l’engagement pris, nos abeilles, nos terres sont sèches et nos vaches « primées » maigres et errantes, elles finiront par être sauvages et menaçantes…

 

Les fêtes se succèdent, celle des mères (l’idée serait de Napoléon et c’est Pétain qu’il l’a officialisée, qu’importe), celle des pères plus récente, celle des grands-parents n’a pas encore pris racine, par contre Halloween, celle des sorcières, a un avenir… l’Église se débat avec la suite à donner au rapport Sauvé, les évêques ont du pain non béni sur la planche ! La justice veut supprimer l’intervention du politique dans son fonctionnement au moment même où le Garde des sceaux est un avocat, intrigant non ? Les avocats frappent d’interdit les barres insulaires, symbolique oui ?

Le sujet à la mode, celui d’une dérive mafieuse, fait consensus. La répression est obligatoire mais le traitement de fond voudrait qu’on réfléchisse sur les causes profondes du phénomène, en particulier celles de la spéculation immobilière due au tout tourisme non encadré.

 

J’ai pris ci-dessus quelques exemples en vrac dans ma lecture de notre quotidien. Mais y a-t-il quelques autres sujets de satisfaction ?

Le cédrat qui a fait les beaux jours du Cap Corse est relancé par un agriculteur, le Parc Galea continue sa qualité de sensibilisation à la culture (jardin botanique, archéologie, animations, conférences). Il mériterait un prix officiel d’excellence s’il existait.

À Bocognanu, la récolte des châtaignes est bonne. Combien de châtaigneraies sont-elles devenues des friches ? La farine, certes, et les confitures, il y aurait de quoi faire.

Le cinéma corse veut prendre son vol. Des réussites se font jour. J’irai voir Palleca. L’interview de Rina Sherman du Corse-Matin du dimanche 7 novembre m’a bien intéressé. Six ans de tournage pour restituer avec les gens du village « l’histoire, les traditions, les lieux, l’identité, la langue en version bilingue sous-titré français et corse ». La réalisatrice est coauteur d’Albert Gény. Il est réjouissant de réaliser les motivations qui les ont poussés à faire une telle œuvre, sans lien avec la rentabilité immédiate ou l’égo.

 

Les problèmes sont là, aucun secteur de notre vie n’est préservé. Tout décline. L’essentiel encore viable, c’est en nous, Corses ou amis de l’île, qu’il réside. Il ne s’agit pas de faire revivre tout le passé, mais d’y retrouver la fierté de notre île par sa beauté, sous la menace des bétons prolifiques verruqueux et des financiers sans foi ni loi. Un agriculteur de clémentine se réjouissait de sa bonne récolte mais disait qu’il vendait sa production à une plateforme de distribution et qu’il n’avait rien à dire quant aux prix qu’elle fixait.

La nécessité d’avoir un contrôle du tourisme pour l’orienter vers le respect de notre nature si belle est un devoir de laisser ce patrimoine à nos enfants tout en accueillant ceux qu’il est possible pour un développement durable. Tenir ou céder la place avant de disparaître.

Une voie pour cela, s’organiser en parti démocratique pour cette mission au sein de notre peuple, une mission historique qui répugne à l’électoralisme débile.

En attendant Castex, la voix de son maître. •