Kurdistan

Création du Friendship Group Kurde au Parlement Européen

La situation au Kurdistan en Turquie empire jour après jour. La dérive dictatoriale de Recip Erdogan va toujours plus loin pour entraver la lutte des Kurdes pour la récupération de leurs droits historiques et pour une autonomie politique.

Dernier rebondissement : les élections municipales ayant porté à la tête des trois principales villes du Kurdistan (Diyarbakir, Van et Mersin) des élus du Parti Démocratique du Peuple (HDP). Ces municipalités ont été destituées et des administrateurs préfectoraux imposés pour les remplacer.

Ce dernier rebondissement fait écho à la détention arbitraire, depuis son élection comme député en 2016, du leader du parti HDP Selahattin Demirtas. Sous l’accusation fourre-tout « d’apologie du terrorisme » – il suffit d’exprimer son soutien à la cause kurde depuis une tribune publique pour y avoir droit. Selahattin Demirtas est celui qui a mis l’AKP d’Erdogan en difficulté en réussissant à rassembler 13% des voix lors des élections législatives de 2015. Il a depuis été condamné à quatre ans de prison par un tribunal turc.

Ce jugement a été contesté devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme de Strasbourg. En effet, le Conseil de l’Europe regroupe au delà des 28 membres de l’Union Européenne plusieurs pays comme la Russie, l’Ukraine et le Turquie, tous signataires de la Convention Européenne des Droits de l’Homme. La Cour Européenne des Droits de l’Homme est chargée de sanctionner les manquements à cette Convention. Elle a, en première instance, demandé à la Turquie de «prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre fin à la détention » de Selahattin Demirtas.

Le 18 septembre, la CEDH se réunissait à nouveau à Strasbourg pour examiner l’appel introduit par les autorités turques.

Le verdict interviendra dans les prochaines semaines. À cette occasion, le nouveau Président du Parti HDP, Sezai Temelli, présent à Strasbourg pour suivre l’audience, est venu au Parlement Européen pour animer une réunion de travail et une conférence de presse organisées par François Alfonsi et les élus européens de l’ALE. À cette occasion une vingtaine de députés se sont mobilisés et ont décider de créer le Frienship Group Kurde qui tendra sa première réunion formelle le 9 octobre prochain à Bruxelles.

Durant la conférence de presse, Sezai Temelli, qui copréside un parti dont 26.000 militants ont été emprisonnés, était entouré de députés des groupes Verts-ALE, de la Gauche Unie et du Parti Socialiste. Ce soutien de quinze députés, ce qui est déjà très large dans un Parlement qui vient à peine d’être élu, apporte un réconfort important à ceux qui continuent le combat pour la liberté au Kurdistan et dans l’ensemble de la Turquie.

En session plénière, une résolution d’urgence a été votée pour condamner la nouvelle violation des droits de l’Homme par les autorités turques qui ont purement et simplement destitué, à peine élus, les nouveaux maires HDP des trois plus grandes villes du Kurdistan, Diyarbakir, Van et Mersin.

Durant le débat sur cette résolution François Alfonsi est intervenu au nom de l’Alliance Libre Européenne.