Près de 5000 personnes dans les rues de Quimper 

La langue bretonne veut vivre !

La foule sur la place Saint Corentin à Quimper pour défendre le breton et le gallo.
« Une foule de 4500 à 5000 personnes » selon Ouest-France qui titre « Près de 5000 personnes manifestent à Quimper », a défilé pour défendre la langue bretonne et le gallo : nos amis Bretons étaient très nombreux dans la rue ce samedi 13 mars à l’appel de plusieurs associations de défense de leur langue, et ce malgré la situation sanitaire et le contexte anxiogène. Les Bretons tiennent à leur langue, et ils le disent !

 

La Convention État-Région en faveur de l’enseignement du breton et du gallo subit les blocages de l’État, « un blocage, selon le président du Conseil Général de Bretagne, Loïg Chesnais-Girard, de fond et de forme avec de nécessaires arbitrages du ministre de l’Éducation Nationale qui n’aboutissent pas »… Jean Michel Blanquer, encore lui ! Malgré les engagements d’État, malgré les besoins du terrain, malgré la volonté des populations, le ministre s’obstine à faire la guerre aux langues régionales.

Les conventions État-Régions sont des outils déterminants dans la politique linguistique des régions. Elles fixent les engagements de chacun – collectivités, associations, gouvernement –, programment les politiques, apportent les moyens nécessaires à celles-ci, résultent de négociations qui assoient des rapports plus ou moins tendus entre les régions et l’État. Un grain de sable dans la mécanique et tout est remis en cause. La convention État-Région de Bretagne est très importante pour les langues bretonnes. Elle doit veiller au développement de l’enseignement du breton dans le public, dans le privé catholique, comme dans le réseau associatif Diwan, elle veille aussi au développement de la langue dans la société, sa place dans les médias, dans la culture, dans la signalétique, dans les entreprises, dans la vie !

 

Cette remise en cause par le gouvernement des engagements pris est insupportable, et intervient dans un contexte déjà hostile sur fond de suppressions de postes d’enseignants et des réformes du baccalauréat et du Capes qui ont provoqué colère et incompréhension. C’est pourquoi plusieurs personnalités politiques ont participé à ce rassemblement, dont Paul Molac, député UDB du Morbihan, du groupe Libertés et Territoires à l’Assemblée Nationale, et qui présente une loi pour la défense des langues régionales dont le second passage au parlement devrait intervenir en avril prochain, Marc Le Fur, député Les Républicains des Côtes-d’Armor, Didier Le Gac, député LREM du Finistère, Yanick Kerlegot, député LREM des Côtes d’Armor, Graziella Melchior, députée LREM du Finistère, Annaïg Le Meur, députée LREM du Finistère, Ronan Dantec, sénateur écologiste de Loire-Atlantique, Nadège Havet, sénatrice LREM du Finistère, Loïg Chesnais-Girard, président PS du Conseil régional, Nathalie Sarabezolles, présidente PS du Conseil départemental du Finistère, Isabelle Assih, maire PS de Quimper, Christian Troadec, maire sans étiquette de Carhaix et conseiller régional, Sébastien Miossec, maire PS de Riec-sur-Bélon.

Diwan (enseignement associatif immersif), Div Yezh Breizh (« les deux langues de Bretagne », association de parents d’élèves dans l’enseignement public), Divaskell (Fédération des associations de parents d’élèves dans l’enseignement catholique), Kelennomp (association des enseignants et professeurs de breton), Kevre Breizh (Coordination culturelle associative), mais aussi les syndicats Snes-Fsu, Cfdt-Fep, l’Union Démocratique Bretonne et les milliers de personnes présentes à Quimper, de tous bords politiques, ne comptent pas en rester là et appellent le gouvernement à un peu plus de sérieux pour que cessent les blocages. À suivre. •