Loi Molac sur les langues régionales

Recours devant le Conseil Constitutionnel !

Une soixantaine de députés de la majorité LREM à l’Assemblée nationale (fait inédit !) ont déposé un recours devant le Conseil Constitutionnel pour attaquer la Loi Molac sur la protection des langues régionales, votée le 8 avril à une très large majorité : 247 voix pour, 76 voix contre. C’est donc un recours ultraminoritaire au sein de la représentation législative nationale, et même au sein de la majorité, puisque 100 députés LREM avaient voté pour, bravant les consignes de vote du gouvernement et de leur groupe ! « Mais de quoi ont-ils bien peur ? » a commenté Paul Molac, « le combat pour la promotion de nos langues est semé d’embûches, mais n’entame pas notre détermination d’assurer leur préservation. » Un épisode de plus dans cette longue marche vers la normalité qui existe partout en Europe et dans le monde et fait de la France vraiment une anomalie, un pays d’attardés sur le plan linguistique !

Ce recours ne se penche que sur le soutien au forfait scolaire pour les associations associatives immersives, sans remettre en cause l’immersion… Une démarche donc qui essaie de mettre à mal l’immersion, tout en sachant bien que celle-ci ne peut pas constitutionnellement être attaquée. Si ça n’est pas de la mesquinerie !

« Si le gouvernement a montré à de multiples reprises son hostilité à cette loi, je regrette que le Président de la République qui déclarait lui-même à Quimper en 2018 que “la langue française n’est plus menacée par les langues régionales qui ont un vrai rôle à jouer” ait attendu le tout dernier moment avant de procéder à la promulgation de la loi, deux semaines après le vote de cette dernière, facilitant de facto la possibilité pour les parlementaires de déposer un tel recours » ajoute Paul Molac, « je reste très serein quant à la suite qui sera donnée par le Conseil constitutionnel à ce recours contre la loi que je portais. Mais je constate que sur ce sujet, il est toujours nécessaire de se battre afin de sauvegarder nos langues, que les pourfendeurs de la diversité souhaitent voir disparaître. »

« Cet acharnement contre les langues régionales est incompréhensible. Nous sommes confiants dans le fait que le Conseil constitutionnel saura reconnaître que l’article spécifiquement ciblé, mais plus globalement cette proposition de loi, est compatible avec les valeurs d’ouverture de la République à la diversité qui la compose » a commenté le groupe Libertés et Territoires à l’Assemblée Nationale*.

Le combat continue. Il est d’évidence encore long et difficile. Et doit se mener sur tous les terrains, dans les institutions, à la maison, dans l’entreprise, dans les commerces, entre amis, dans les médias, et bien sûr à l’école, sans restriction au niveau de l’enseignement associatif comme de l’enseignement public. Dans ce cadre, la volonté portée par l’associu Scola Corsa d’ouvrir des écoles associatives d’enseignement immersif est à saluer et à soutenir. Prenons nos bâtons de pèlerins et unissons nos forces* ! •

 

* Groupe où siègent les députés nationalistes Corses.