Premier discours du maire de Bastia, Pierre Savelli - Extraits

« Tuttu ciò chè no femu, a femu per voi »

«C’est avec une émotion toute particulière que je prends aujourd’hui mes fonctions de maire de Bastia.

(…) Je ne pourrais pas et je ne voudrais pas débuter sans avoir un mot pour les services municipaux. (…) Vi ringraziu di core. Vous avez su pendant ces six années en votre qualité d’agents du service public nous aider à concrétiser un projet politique, un projet de société, que nous avons mis tant d’année à élaborer avant d’arriver aux responsabilités, grâce à vous tous, grâce à vous Jérôme, en tant que Directeur Général des Services, nous avons construit pierre par pierre, des projets forts et porteurs de sens pour notre ville.

(…) De même, je salue l’opposition qui sera bien sûr, comme cela a été le cas dans la première mandature, totalement respectée dans ses droits, dans ses convictions et dans son expression.

Je regrette que le Parti communiste, présent dans ce Conseil municipal depuis la Libération, ne soit plus cette fois-ci représenté. Nous étions souvent en désaccord mais partageons, avec les élus de ce courant politique, le souci de la justice sociale. Je souhaitais, au nom de cette histoire et des années passées, pendant lesquelles nous avons siégé ensemble au Conseil municipal, leur rendre publiquement hommage.

Concernant la majorité, je suis comme vous tous forcément insatisfait que les autres courants nationalistes n’aient pas de représentation élue. Il conviendra de créer les conditions politiques pour que cette situation ne se repose plus.

(…) Ce dimanche 28 juin les Bastiais ont d’abord validé la force du partenariat avec Emmanuelle de Gentili, avec Jean Louis Milani, et avec Leslie Pellegri, qui parle aujourd’hui au nom d’Europe Écologie les Verts. Notre partenariat a été fort, il a été honnête, nous avons su tenir nos engagements réciproques, et nos engagements envers les Bastiais.

(…) Ce dimanche 28 juin, ce n’est pas une victoire personnelle qui s’est jouée, ce n’est pas une victoire de Pierre Savelli, ni même celle de Gilles Simeoni, nos luttes vont bien au-delà de nos personnes. Nos luttes sont plus anciennes, nous n’en sommes que des passeurs pour les jeunes générations.

Notre action sur le terrain s’inscrit dans une vision stratégique.

D’abord, il y a l’échelle de l’intercommunalité. La Communauté d’agglomération de Bastia doit enfin découvrir ce qu’elle n’a jamais été et ce qu’elle n’a pas pu être dans les six dernières années, un outil majeur de développement, notamment économique, au service des cinq communes qui la composent. Un outil aussi qui va permettre de nous projeter de nouveaux partenariats, à imaginer, à construire, aussi bien avec la Communauté de communes de Marana-Golu, qu’avec celle de Capicorsu, ou du Nebbiu Conca d’Oru.

Ce travail s’inscrit également dans une vision stratégique à l’échelle de la Corse. Notre combat, nos engagements pour Bastia ne sont pas dissociables de notre combat et de nos engagements pour notre île et pour notre peuple. Bastia a bien sûr une place majeure à tenir dans la construction politique et institutionnelle et le projet qui sont mis en œuvre par la Collectivité de Corse. La synergie politique entre l’action municipale et communautaire, et celle du Conseil Exécutif de Corse est un atout majeur pour notre ville. Ainsi par exemple, le rééquilibrage territorial d’ensemble voulu par le Conseil exécutif de Corse et la majorité territoriale doit permettre à Bastia de s’affirmer toujours plus comme un pôle administratif majeur. De même notre ville sait qu’elle pourra continuer à avoir en toute équité le soutien de cette Collectivité de Corse pour mener à bien ses projets.

Et enfin, Bastia a l’immense chance de pouvoir compter sur notre député de la première circonscription du Cismonte, Michel Castellani, omniprésent sur tous les fronts au Palais Bourbon et sur le terrain, pour défendre les intérêts de Bastia, de la circonscription et de la Corse.

Pour toutes ces raisons, nous serons dans les six prochaines années placés dans des conditions qui nous aideront à relever trois défis majeurs pour notre ville. Notre premier défi sera dans la continuité de ces six dernières années, celui de la solidarité, car trop de gens souffrent encore à Bastia. Nous prenons l’engagement de trouver les voies de l’émancipation sociale, d’œuvrer corps et âmes à la réhabilitation des logements et des quartiers qui sont depuis trop longtemps à l’abandon. Nous continuerons de créer du lien autour de ce que nous sommes, en pensant toujours la langue corse comme un ciment de notre société.

Notre second défi sera celui de l’écologie car à l’heure du coronavirus, à l’heure des tempêtes et du réchauffement climatique, nous devons penser notre ville autrement. Ce combat rejoint d’ailleurs les premiers combats du mouvement national. Notre mandature verra naître des nouvelles manières de se déplacer, des projets d’agriculture urbaine et également des nouveaux espaces naturels.

Enfin, notre dernier défi, c’est celui de notre jeunesse. L’équipe qui nous rejoint illustre à merveille une jeunesse bastiaise forte, volontaire, dynamique, compétente. Nous devons pendant ce mandat, donner à nos enfants et à nos jeunes les moyens de l’émancipation, intellectuelle, sociale, culturelle et économique. Nous devons leur donner de l’espoir, l’espoir d’entreprendre et de vivre tels qu’ils sont. Quandu vecu tutti ssi ghjovani, aghju da ripete ciò ch’aghju dettu in San Carlu : site u nostru fior d’alisu è tuttu ciò chi femu, a femu per voi. Vi ringraziu. »