Ripressione

Attentats de ces derniers jours : réactions

A situazione in Corsica s’ingattivisce… Alors que le processus de discussions avec le gouvernement sur l’octroi d’un statut d’autonomie pour la Corse, marque le pas, trois interpellations ont mis en émoi le monde nationaliste ce jeudi 1er décembre, dont Pierre Paoli, responsable de Corsica Lìbera. Aussitôt, plusieurs rassemblements imposants se sont tenus dans le calme. Si deux des militants dont Pierre Paoli étaient relâchés le 4, ce lundi 5 décembre, à l’aube, huit autres militants membres de l’Exécutif de Corsica Lìbera, étaient interpellés manu militari, en divers points de Corse, et transférés, dans l’après-midi à Paris.
Femu a Corsica a exprimé « son refus d’une logique répressive et de méthodes incompatibles avec la nécessité de consolider la paix ». « Si certains, à Paris, attisent les braises et cherchent à relancer la logique de conflit, les Corses dans leur grande majorité, et toutes opinions confondues, refusent les tensions et les affrontements. Il faudrait être aveugle, ou inconscient, pour ne pas comprendre que cette situation porte en elle un risque important de dégradation politique et conduit à une spirale d’affrontement que la Corse ne connaît que trop et dont elle ne veut plus. Il y a urgence à désamorcer une situation de tension sans attendre un nouvel incident ou nouveau dérapage. Le gouvernement et l’État en ont tous les moyens. En ont-ils la volonté ? » interroge Femu a Corsica.
Au moment de boucler notre journal, on apprenait la perquisition au siège de Corsica Lìbera.
Dans le même temps, sans qu’on puisse faire un lien, plusieurs incendies criminels dans la nuit du 4 au 5 décembre touchaient des militants nationalistes dont le fils du président du Conseil exécutif, Gilles Simeoni.
Voici les premières réactions de cette situation inquiétante au moment où nous mettions sous presse.

 

Femu a Corsica

« Femu a Corsica souhaite revenir, solennellement, sur les mises à feu criminelles survenues la nuit dernière.
À Corti, deux restaurants ont été la cible d’incendies criminels : l’un d’entre eux est cogéré par Marc’Andria Simeoni. À Aiacciu, la concession automobile de Jean-André Miniconi, entrepreneur et conseiller municipal nationaliste, a été une nouvelle fois visée.
Si nous ne disposons d’aucune information, à ce stade, sur les auteurs et les raisons de ces actes, ceux-ci participent d’un climat général délétère en Corse.
Ils s’inscrivent dans une longue série de tentatives ou d’actes similaires. À titre d’exemple, le mois dernier à Aiacciu, l’établissement commercial de François Leca et d’Hervé Valdrighi, conseiller « Fà Populu Inseme » à l’Assemblée de Corse, « l’Arôme », a fait l’objet d’une tentative d’attentat, qui faisait elle-même suite à la destruction par incendie de leur restaurant.
Tous ces faits sont graves et aux antipodes de la société corse que nous voulons bâtir.
Nous réitérons notre aspiration, largement partagée par notre peuple, à une société corse émancipée, apaisée, solidaire, fondée sur les valeurs de démocratie, de respect, de travail et de liberté.
Nous réaffirmons notre soutien à toutes les personnes victimes de ces actes.
Nous sommes, avec sérénité et détermination, aux côtés de nos militants qui sont des femmes et des hommes travailleurs, honnêtes, que personne ne privera de leur droit de vivre en paix, et de leur travail, sur leur terre. »

 

Core in Fronte

« Plusieurs incendies ont visé, cette nuit à Aiacciu et Corti, des établissements professionnels, parmi lesquels un appartient à l’ancien président de la CCI de Corse du Sud, Jean André Miniconi, et un autre géré par le fils du président du Conseil exécutif de Corse.
Core in Fronte s’élève contre ces pratiques crapuleuses qui vont à l’opposé de la société corse, libre, que nous voulons construire.
Elles créent un climat délétère dans un contexte politique troublé par la répression, contre le Mouvement National, et les atermoiements, manifestement volontaires, de l’État français.
Cette situation fait le jeu des basses manœuvres et de la dérive mafieuse.
Le Gouvernement doit cesser son double jeu, qui constitue une entrave à la recherche d’une solution politique, véritable et globale, de la question nationale corse. »

Au moment de mettre sous presse, Core in Fronte donnait une conférence de presse « pour dénoncer les atermoiements de l’État français dans le processus de dialogue et sa volonté répressive. »

 

PNC

« Sta mani sò stati interpellati 8 militanti naziunalisti è particularmenti membri di l’Esecutivu di Corsica Lìbera. Nous déplorons, une fois de plus, que l’appareil répressif vienne s’attaquer à des patriotes corses. Hier, dans un autre communiqué, nous disions attendre que l’État fasse sa part du chemin pour construire la paix et une solution politique. Le chemin inverse semble pour l’heure avoir été choisi. Nous en appelons solennellement à la libération, sans délai, de l’ensemble des militants placés en garde à vue. Purtemi u nostru sustegnu à tutti sti militanti è saremi prisenti à l’adunite di sustegnu ! »

 

Corsica Lìbera

Corsica Lìbera, par la voix de Petr’Antone Tomasi dénonçait ce mardi 6 décembre « une opération de pure police politique menée contre Corsica Lìbera de façon manifeste avec à la fois des interpellations, des transferts sur Paris, avec des méthodes particulièrement indignes et avec la perquisition du siège d’un parti que l’on souhaite aujourd’hui baillonner dans un contexte politique qui est aujourd’hui totalement fermé, totalement répressif, totalement régressif, alors que le mouvement national, et singulièrement le mouvement indépendantiste, depuis des années a contribué à créer les conditions d’une paix réelle en Corse et d’une sortie politique. Aujourd’hui l’appareil d’Etat français porte l’entière responsabilité d’une situation qui est une situation conflictuelle de blocage et d’impasse politique. » •