Levée du statut DPS pour les prisonniers politiques

Nouveau refus !

Incompréhensible, et encore plus scandaleux par ce que cela sous-tend, malgré ses précédents avis favorables, la commission de la Centrale de Poissy s’est déclarée favorable cette fois au maintien du statut de DPS pour Pierre Alessandri et Alain Ferrandi. Depuis 2017, date à laquelle les deux hommes étaient « libérables », elle avait toujours émis un avis favorable à la levée de ce statut ! Et c’est le gouvernement qui revenait systématiquement sur ses décisions. C’est donc la première fois que la commission apporte un avis défavorable à la levée du statut, sans raison valable. C’est dire la pression qu’elle a dû subir de la part du gouvernement pour qu’elle se contredise et s’aligne désormais sur la position de l’État. « Il n’y a aucun élément à charge contre eux qui pourrait expliquer cet avis défavorable » s’offusque Simon’Paulu Ferrandi, fils d’Alain Ferrandi qui dénonce « la volonté politique de s’immiscer dans la justice ».

 

Femu a Corsica dénonce aussi les « injonctions de la hiérarchie politique ». « Quand le lobby préfectoral prend le pas sur les règles de droit il déshonore la justice et l’état démocratique qu’il est censé défendre. »

Pour Core in Fronte cette « décision est politique et cynique ». « La France est une parodie de démocratie qui applique une vengeance d’État. Le peuple corse doit rejeter dans la rue, de manière forte et populaire, la situation faite aux prisonniers politiques. »

Le PNC se dit scandalisé par « ce brutal revirement de situation ». Lui aussi « en appelle au sursaut et à l’organisation sans délais d’une riposte politique ».

Cette décision bafoue la demande de plusieurs parlementaires, de Corse et du Continent, de toute obédience politique, qui avaient appelé à l’application stricte du droit. Bruno Questel, député de La République en Marche se dit « entre incompréhension et colère »… « La vengeance n’est jamais le bon chemin… » avertit-il. Il faisait partie de la délégation de parlementaires français à avoir visité les trois détenus DPS, Pierre Alessandri, Alain Ferrandi et Yvan Colonna. « J’ai l’impression de reculer de plusieurs années dans les motivations qui ont pu justifier » cette décision, « le droit doit s’appliquer à tous. Ce statut DPS est un frein considérable à tout aménagement de peine et à tout rapprochement des trois personnes concernées. Je ne pense pas que ce soit la bonne approche pour construire une Corse apaisée pour les années futures » a dit encore le député de l’Eure. •