Comité stratégique État/Élus corses

Un bon départ

Vingt-et-un membres pour la partie corse conduite par Gilles Simeoni. Un chef de file pour l’État, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, et au fur et à mesure des thèmes abordés, d’autres ministres seront présents ou représentés. L’installation du Comité stratégique, acté lors du voyage en urgence effectué par Gérald Darmanin en Corse en mars dernier, a été faite le jeudi 21 juillet 2022 durant quatre heures de réunion dans un hôtel particulier de la rue de Grenelle dépendant du ministère de l’Intérieur.

 

Autour du ministre, plusieurs hauts fonctionnaires, dont Gregory Canal, désigné pour être la cheville ouvrière du Comité. La délégation corse est formée autour de Gilles Simeoni. Elle comprend les élus parlementaires, députés, sénateurs, député européen, et une représentation de l’Assemblée conduite par sa présidente Nanette Maupertuis. La conférence des présidents de la CdC s’est accordée pour deux représentants par groupe, quelle que soit son importance. Ainsi tous les courants ayant des élus en Corse sont représentés. Participent également les maires d’Aiacciu et Bastia, et les deux présidents des associations des maires de Haute-Corse et de Corse du Sud.

La réunion d’installation a été l’occasion de valider l’engagement des deux parties à avancer concrètement, avec un calendrier serré, et en envisageant une modification de la Constitution. Le calendrier s’articule ainsi autour d’une date butoir, celle de la mi-mandat d’Emmanuel Macron, décembre 2024, date limite pour une réforme constitutionnelle.

C’est donc un rythme soutenu qui s’impose. Il permettra à chaque réunion d’aborder les thèmes centraux de la problématique corse, en les couplant avec une réflexion institutionnelle argumentant, en faveur ou a contrario, la demande d’autonomie exprimée par la majorité territoriale. Une réunion toutes les six semaines, trois rendez-vous déjà entre septembre et décembre 2022 : un véritable marathon de discussions commence, avec l’engagement de chacun, ministre compris, de s’y engager malgré la pression des emplois du temps.

Chacun est ressorti de cette réunion avec un commentaire positif. Pour le président du Conseil Exécutif : « Il me semble pouvoir dire que, de l’avis général, la barre a été placée au bon niveau au plan politique… nous disposons d’un calendrier, d’une méthode de travail… qui met en perspective un statut d’autonomie, notamment avec la comparaison avec ce qui se fait dans d’autres territoires autonomes. »

Jean Félix Acquaviva (Fà Pòpulu Inseme) : « Nous sommes bien dans un processus à vocation historique avec l’idée d’un statut global, un probable statut d’autonomie à la clé. »

Jean Martin Mondoloni (Un Soffiu Novu) : « Un échange fertile, le gouvernement est animé de bonnes intentions avec la volonté de trouver un bon équilibre. Le gouvernement s’y prend plutôt bien. »

Paul André Colombani (PNC) : « Le ministre a repris les engagements pris au mois de mars. Donc les bases y sont. »

Paul Félix Benedetti (Core In Fronte) : « C’est une réunion de travail riche, sans langue de bois et dans la franchise.  J’espère que l’on trouvera une voie consensuelle pour déboucher sur le statut spécifique à la Corse que l’on attend depuis 40 ans. »

Josepha Giacometti (Còrsica Lìbera) : « Le ministre s’est dit prêt à discuter, nous verrons. L’évolution institutionnelle n’est pas une option éventuelle, mais le cadre de départ. La Corse doit obtenir le pouvoir législatif dans les domaines stratégiques pour son avenir. »

Prochaine réunion à la mi-septembre au tour du modèle économique et social et la comparaison des statuts d’autonomie en vigueur. •

ARRITTI.

 


Un nouveau climat s’installe

Les déclarations d’après-réunion, et le déroulement serein du voyage effectué en Corse immédiatement après par Gérald Darmanin, ont confirmé qu’un nouveau climat de dialogue s’installe entre Paris et la Corse. Autre inflexion notable par accord entre les deux parties : priorité est donnée à la lutte contre la « criminalité organisée », avec le développement de nouveaux moyens et l’implication des services de l’État dans le débat lancé au niveau de l’Assemblée de Corse. •

 


Composition de la délégation corse

Gilles Simeoni

Assemblée de Corse :
Marie Antoinette Maupertuis
Groupe Fà Pòpulu Inseme : Jean Biancucci et Hyacinthe Vanni
Groupe Un Soffiu Novu : Jean Martin Mondoloni et Valérie Bozzi
Groupe Avanzemu : Jean Christophe Angelini et Josepha Giacometti
Groupe Core In Fronte : Paul Félix Benedetti et Paul Quastana

Députés : Jean Félix Acquaviva, Michel Castellani, Paul André Colombani et Laurent Marcangeli

Sénateurs : Jean Jacques Panunzi et Paulu Santu Parigi.

Député européen : François Alfonsi

Communes :
Maire d’Aiacciu : Stéphane Sbraggia
Maire de Bastia : Pierre Savelli
Pdt Association Maires 2A : Jean Jacques Ciccolini
Pdt Association Maires 2B : Ange-Pierre Vivoni. •

 


Engagements tenus

Le ministre Gérald Darmanin a souligné que les engagements pris en mars – rapprochement des prisonniers politiques, installation du Comité Stratégique – avaient été tenus. Concernant les conditions de la mort d’Yvan Colonna, il a annoncé la remise à la fin juillet du rapport demandé à l’Inspection de la Justice. On saura alors si l’État est prêt à aller vers la vérité et la justice dans ce dossier. •

 


Le couac du PNC

Seule absence remarquée à cette réunion de mise en place, celle du président d’Avanzemu, Jean Christophe Angelini, qui a revendiqué une place supplémentaire pour son groupe formé par la fusion des listes entre PNC et Corsica Lìbera au second tour de l’élection territoriale. La conférence des présidents a confirmé sa position : deux élus par groupe constitué de l’Assemblée de Corse. Mais le PNC a été quand même représenté par Paul André Colombani. •