Girolatatrail

In memoriam Jean Paul Diddens

Le 18 août 2022, le pêcheur professionnel Jean Paul Diddens, qui tous les ans venait d’Ota pour prendre ses quartiers d’été durant six mois dans le port de Girolata, est décédé tragiquement, emporté par la tempête soudaine et violente qui a frappé la Corse cet été.

Pour le village qui a fait preuve de beaucoup de solidarité, malgré son isolement total, face aux multiples détresses provoquées par la catastrophe sur les centaines de résidents et touristes, le plus souvent des plaisanciers sinistrés qui séjournaient dans le golfe, la perte de notre ami a été une blessure collective durement ressentie. Aussi pour lui rendre hommage, par solidarité avec sa famille et toutes les victimes, l’association Ghjirulatu Inseme a décidé de réaliser un tour de force, l’organisation d’un trail, et, autour des coureurs, d’un rassemblement amical et festif.

Plus de 200 personnes ont partagé l’événement

Malgré les difficultés du site (accès par mer et grand éloignement des lieux de résidence des trailers insulaires), 92 coureurs se sont inscrits en 24 heures à peine, amenant à refuser beaucoup de candidats par peur de ne pouvoir faire face à trop d’affluence. Toute la logistique a été mise en place pour un parcours de 23 km autour du golfe de Girolata, bien balisé, les points de ravitaillement installés. La course a été lancée à 9 heures. Cinq champions l’ont bouclée en deux heures et demi environ : Serca Léo, vainqueur, Moretti Jean François, Muselli Alexandre, Giambernardi Sébastien et Leroy Gregory. La première femme, Emmanuelle Moracchini est arrivée une demie heure après. Le trail a été un succès organisationnel et sportif et il est appelé à être renouvelé chaque année, avec davantage de participants, grâce à l’expérience acquise.

Plus de deux cents personnes ont partagé l’événement, dont une importante délégation de pêcheurs venus de Portu.

Cet événement s’est tenu sur un site désormais débarrassé de tous les stigmates de la catastrophe. Plus de trente bateaux drossés sur le rivage, des débris échoués par tonnes sur les côtes, tout cela a été évacué en trois mois à peine par l’action coordonnée de l’État, des collectivés locales et des habitants. Reste à purger les fonds marins encombrés de morceaux de coques, de bastingage et de mâts des bateaux naufragés, ce que seule une action avec des plongeurs professionnels peut réaliser.

Ghjirulatu et ses vaillants villageois sont restés debout malgré le malheur qui les a frappés : c’est dans les épreuves que se forge l’âme d’une collectivité humaine. In memoriam Jean Paul Diddens. •

François Alfonsi.