Curieuses fêtes de Pâques

Pâques est la fête religieuse d’espérance, de joie, celle de la résurrection du Christ, de la mort vaincue. Les non croyants en ont fait, comme pour toutes les fêtes religieuses, des vacances pour se reposer, se distraire et s’offrir des chocolats.

Cette année, Pâques s’inscrit dans un monde qui bute sur ses limites. La pollution, la transition énergétique, l’immigration massive de jeunes miséreux… un Occident qui augmente ses ressources et ses capitaux, mais aussi ses pauvres et beaucoup de vieux…

À l’échelle de la France sans doute une crise de régime, un Président mais seul sans partis politiques crédibles pour incarner un débat idéologique. Ce vide laisse le champ libre aux fantasmes d’ambitions multiples.

La géographie a donné à la Corse une position géopolitique primordiale de tout temps, qui a trait de nos jours à la sécurité de la France en Méditerranée et pour tout le sud de l’Europe. Son sort est d’être vouée soit à la domination, plus ou moins colonisée, soit de se vouloir le plus autonome possible, le plus possible maître de sa destinée dans le cadre contraint géopolitique de la France auquel, à la fin de la deuxième Grande Guerre, la Construction européenne pourrait donner plus de souplesse.

 

La République a colonisé la Corse, c’est une évidence.

Comment expliquer qu’elle lui ait infligé tout un siècle la loi douanière de 1818 à 1913 ?

Parce qu’elle avait quelques vignes et oliviers concurrents ?

Si ce n’est qu’elle la considérait comme une colonie… pourquoi un an après à la guerre de 14- 18, elle mobilise plus qu’ailleurs y compris des pères de famille de cinq enfants. En un siècle tout rond, elle l’a restreinte en ressources et en procréateurs (12.000 morts et combien d’estropiés).

Elle a continué à vider son réservoir en hommes pour son Empire colonial tel que, d’après l’Insee, la Corse en 1962 n’aurait eu que 160.000 habitants.

Aux Accords d’Evian en 1962, le Gouvernement a cherché à transférer sa base d’essais nucléaires du Hoggar à l’Argentella. L’Empire perdu et après la guerre de 1945, la nécessité de faire l’Europe, la République la destine dans les années de 1970 à un tout tourisme massif, derrière un mensonge de plan d’Aménagement de la Corse comme le prouve la divulgation par l’ARC du rapport de l’Hudson Institut que la Datar voulait tenir secret après avoir utilisé la Somivac pour pallier l’exode de 18.000 Pieds Noirs.

Quoi de plus pour qualifier une tutelle coloniale ?

 

Le Président de cette République, un instant grisé par un pouvoir sans véritable opposants, veut s’affirmer. Les natios majoritaires « absolus » lui en offrent l’occasion. Ces élus « locaux » prétendent négocier des lois spécifiques pour une autonomie ? Il met en scène une sévère et humiliante réprimande qui vaut promesse de sanction, à l’anniversaire de l’assassinat du Préfet Erignac. La période de grâce prend fin avec la jaunisse des gilets. Tout a été suspendu dans la fournaise de Notre Dame de Paris. Il va falloir reprendre, le consensus mystique ou patrimonial est partiel et ne saurait abolir tout le reste. Le Président et son gouvernement doivent conclurent le Gand Débat et mettre en oeuvre des réformes.

Ils doivent donner une suite pour la Corse. Il faudra revenir dans l’île.

Or les élections européennes dans un mois préludent aux municipales dans un an qui seront déterminantes pour les territoriales et la présidentielle, une avalanche de vagues successives…

En Corse, le ton change. La Préfète est omniprésente. Elle parle de collaboration avec les élus, avec l’Exécutif, tout en retendant dans la proximité les câbles un peu distendus du pouvoir central. À Cozza, le Président en a lancé un gros, celui d’une assemblée des maires que la Préfète pourrait driver. Il pourrait court-circuiter les Interco prévues à la disparition des conseils généraux dans la structure de l’Assemblée unique. Un jeu à double face, côté Préfète-État et côté CdC-natios. Les maires antinationalistes seraient, même minoritaires, confortés et encouragés sans trop de risque. Les indécis ou les opportunistes auraient d’avantage d’occasions de tirer quelques marrons du feu…

Le Président valorise des élus du suffrage universel dont la mission est vraiment locale et qui a son utilité et sa noblesse mais méprise des élus « locaux » du suffrage universel qui couvrent un champ plus large et politique. Il cherche donc à se servir des uns contre les autres. Diviser pour régner, c’est connu et vieux comme le monde. Qui a intérêt à s’y laisser prendre ? Tous ceux qui n’ont rien de précieux à défendre en dehors de leur petite personne.

Nous avons attendu Macron Président une première fois pour savoir qu’il n’y a rien à attendre en ce qui concerne notre avenir de Peuple menacé, ni un développement durable, ni la coofficialité indispensable pour notre langue, ni sa reconnaissance légale et de ses droits.

Majoritaires légaux classés « locaux » par le Président républicain, rester majoritaires si possible mais avec une majorité de Corses convaincus que leur existence de Peuple petit certes est celui de la dignité, de la responsabilité, de la solidarité sur leur terre, une île qui a tout pour vivre avec fierté. Les jeux électoralistes en dehors de ce cadre sont des goulées de cigüe.

Max Simeoni.

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