Après trois ans de guerre, le coût humain de l’invasion russe en Ukraine est terrifiant. Selon les différentes estimations, et notamment une étude du Wall Street Journal, le nombre de victimes est évalué à plus d’un million de morts et de blessés.
Côté ukrainien, on estime les victimes à 80.000 soldats et civils tués, 400.000 blessés et plusieurs dizaines de milliers de disparus, prisonniers ou victimes non encore comptabilisées. La Russie a enlevé et déporté près de 20.000 enfants ukrainiens.
Côté russe, on estime les victimes à 200.000 soldats morts et 400.000 autres blessés.
Malgré l’incroyable résistance ukrainienne, la Russie occupe 18,2 % du territoire ukrainien, mais à quel prix ! Un territoire ravagé par les bombes, villes et villages entiers quasiment rayés de la carte. La guerre a détruit 10 % du parc immobilier ukrainien. 12,7 M de personnes ont besoin d’aide humanitaire pour survivre, et un tiers du territoire est contaminé par les mines et les munitions, 30 % des emplois d’avant-guerre ont été détruits. L’économie est exsangue. Les attaques intensives de la Russie se poursuivent contre les populations civiles, les infrastructures énergétiques dans l’hiver glacial, laissant les habitants sans chauffage, sans électricité, sans toit. 6,3 M d’habitants ont fui l’Ukraine, 3,7 M autres ont été déplacés à l’intérieur du pays.
Et le coût financier est considérable, que ce soit au niveau militaire, économique, ou humanitaire. Il se chiffre à 267 milliards de dollars pour l’ensemble des pays, dont 134,4 milliards d’euros de l’Union européenne, 114 milliards de dollars des États-Unis (source Kiel Institute en Allemagne).
Dans tout ce contexte, entendre parler de « négociations de paix » est un espoir, mais les conditions de ces négociations où l’Ukraine est maintenue à l’écart pendant que ses richesses minières sont marchandées entre l’agresseur Poutine, qui n’en demandait pas tant, et les États-Unis de Donald Trump, interrogent et inquiètent.
Le président américain entend « récupérer » l’aide jusqu’ici accordée à l’Ukraine (qu’il chiffre abusivement à 350 milliards !) en se payant sur les terres rares et les minerais du pays qui se trouvent y compris en territoires occupés par Moscou. C’est dire l’entente vicieuse entre les deux puissances ! Il multiplie les déclarations fracassantes et les provocations, allant jusqu’à traiter le président ukrainien de « dictateur » et à remettre en cause la participation des États-Unis à l’OTAN. Bien qu’Emmanuel Macron qui s’est rendu à Washington ce 24 février ait tenté d’engager les États-Unis à garantir la sécurité de l’Ukraine, Donald Trump entretient l’incertitude sur ses intentions.
L’Europe est exclue des discussions entre américains et russes, elle fait néanmoins le forcing pour que le conflit se termine tout en étant contrainte de préparer sa défense militaire, avec un plan de 500 milliards d’euros. Selon le commissaire européen à la défense, le lituanien Andrius Kubillius qui s’appuie sur des rapports des renseignements européens, « la Russie peut être prête à lancer une attaque militaire contre un pays de l’UE ou de l’OTAN avant 2030 ». Finlande, Pays Baltes, Pologne, se sentent menacés.
Le moins que l’on puisse dire est que la situation n’est pas lisible. •
En Corse, après l’attaque de la Russie contre l’Ukraine, Nataliya Khobta Santoni, médecin à Aiacciu, a fondé l’association Solidarité Corse Ukraine pour récupérer du matériel médical et le livrer aux hôpitaux ukrainiens. Depuis, plusieurs dizaines de convois humanitaires ont été acheminés. Mais les besoins sont immenses. L’association a besoin de soutien pour continuer à fournir de l’aide aux hôpitaux et du réconfort aux orphelins.
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