Le Collectif « A Maffia Nò A Vita Iè » gêne. Il était aux côtés de Léo Battesti ce 28 septembre pour dénoncer les attaques calomnieuses dont il est victime. ARRITTI lui apporte tout son soutien.
« Depuis que j’ai cofondé le cullettivu Maffia Nò a Vita Iè je suis victime de nombreuses attaques personnelles visant à troubler mon image et discréditer ainsi notre action contre l’emprise mafieuse. »
Comment interpréter autrement le déploiement de méthodes aussi sordides ? Lettres anonymes, bombages, menaces… Le climat est délétère et particulièrement inquiétant.
Notre confrère Corse-Matin a révélé le contenu de ce courrier anonyme. Son article figure en vis-à-vis d’un autre article qui rend compte d’une action de police menée contre le « Petit Bar », ce qui rajoute à la confusion. « Si le nom des interpellés est tu, le mien est jeté en pâture » dénonce Léo Battesti qui s’interroge sur la partialité de la présentation. « C’est une situation d’une extrême gravité car là aussi il y a une situation de monopole dans le domaine ultra-sensible de la presse écrite – et j’apprécie aussi le travail sérieux et professionnels de l’immense majorité des journalistes de ce quotidien – mais en l’espèce, comment ne pas s’interroger… Ce contrepoids, rédigé par la même journaliste, d’une rafle visant des dizaines de personnes soupçonnées de tentatives d’assassinat ou d’association de malfaiteurs avec cette prétendue enquête contre moi atteste d’un parti pris. »
Sur les faits qui lui sont reprochés dans ce courrier – anonyme – le porte-parole du Collectif précise : « À aucun moment je n’ai été sollicité ou avisé d’une telle enquête. » C’est donc par la divulgation de ce courrier – anonyme –, qu’il a appris qu’il serait visé par une enquête de police. « Poursuivant son travail d’investigation, la journaliste interroge l’actuel président fédéral qui prétend dans une communication de campagne électorale interne visant à discréditer ses opposants que ma société aurait perçu plus de 100 000 € par an pour une revue. C’est un mensonge, de fait la facturation de Corsica flash s’élevait à 25 000 € par an. Le marché avait été soumis à concurrence, comme peut en attester l’ancien président fédéral et nous étions moins-disant. Le marché avait été validé par le bureau, le Comité directeur et présenté en assemblée générale. Qui plus est, j’avais réussi à obtenir de nombreux annonceurs qui avaient équilibré le budget de cette revue ! »
Autant de mises au point que Léo Battesti aurait pu révéler à notre confrère s’il avait bien voulu l’informer avant de publier les dires d’un courrier, encore une fois, anonyme !
« Mais peu importe, le mal est fait » se désole Léo Battesti et ses amis, qui soulignent combien dans le contexte lourd que connaît la Corse, véhiculer de tels propos peut être dangereux. Il poursuit : « Il n’y a pas un seul centime de facturation entre l’association Ligue Corse d’Échecs, créée en 1998 et Corsica Flash. Rappelons que j’ai organisé depuis 150 tournois internationaux, créé une vingtaine d’emplois, et fait passer le budget de la ligue de 20 000 € à 800 000 € dont 85 % sont consacrés à la masse salariale (jusqu’à 20 salariés) ! Des facturations concernent uniquement Corsica Chess Club, une association dont je ne suis même pas membre et avec laquelle je peux évidemment avoir des relations économiques ! À souligner, sur un plan purement financier, que mon investissement échiquéen a affaibli mon entreprise. Je lui avais consacré de 1992 à 1998, toute mon énergie et mon potentiel relationnel. J’ai ensuite perdu de nombreux clients et n’est plus eu accès à certains marchés du fait de ma mobilisation pour construire la plus forte dynamique échiquéenne de terrain de l’histoire de ce sport. »
« Tout est traçable, contrôlé par notre cabinet comptable. En ce qui concerne La Ligue les comptes sont, en plus également certifiés par un commissaire aux comptes. Tout est donc transparent » poursuit Léo Battesti qui attend sereinement le moment de pouvoir répondre aux questions de la justice.
Reste à s’interroger sur les motifs d’une telle mise à l’index. « Je savais, en m’engageant dans ce dur combat contre la mafia insulaire, que je prenais des risques. Je n’ai rien à y gagner sauf subir ce type de pressions et de manœuvres, en espérant que cela n’aille pas plus loin… Car je tiens à une vie que j’essaye avec de plus en plus d’autres citoyens de défendre. Mais je tiens aussi à la justice. Je suis très affecté par cette campagne orchestrée par ceux qui s’inquiètent d’une prise de conscience collective pour le problème n°1 de la Corse, celui dont dépendent tous les autres. Mais je continuerai mon combat. Les innombrables témoignages de soutien et d’encouragements que j’ai reçus dès hier m’y encouragent. »
« Je sais que si, aujourd’hui, je cède à leurs pressions et à leurs menaces larvées, je ferai le jeux de tous ces prédateurs sans scrupules qui veulent s’accaparer l’économie de la Corse. Je ne me tairai donc et pas et poursuivrai avec tous les moyens de droit envisageables, ceux qui s’en prendraient à mon intégrité » dit encore Léo Battesti plus déterminé que jamais.
Marie-France Giovannangeli pour le Collectif A Maffia Nò A Vita Iè réclame une enquête parlementaire sur l’emprise mafieuse. « Elle est importante pour faire la transparence sur un certain nombre de choses, comme sont importantes les demandes que nous faisons au niveau de l’évolution judiciaire… Les lois italiennes à un moment donné ont évolué, ce n’est pas pour rien. C’est ce combat-là que l’on veut porter. Ce n’est pas accuser nommément telle ou telle personne… C’est les mécanismes qu’on souhaite voir démonter » précise-t-elle.
« Depuis quelques temps, on a des attaques directes ou indirectes, cette enquête en est une. Pas l’enquête en elle-même mais l’interprétation qu’on peut en faire et qui va laisser des traces malgré tout… Il y a une ligne de partage désormais, on n’est plus il y a 20 ans, 30 ans, aujourd’hui il y a une dérive en Corse qui est forte et qui est partout. La ligne de partage est d’un côté entre les affairistes et les crapules, et d’un autre côté des gens qui sont des citoyens honnêtes » ajoute Jacques Mattei, également membre fondateur du Collectif.
ARRITTI connaît trop le danger de telles méthodes qui jettent le discrédit de manière anonyme et sans preuve. La suite ne s’est pas faite attendre, avec des bombages menaçants sur les murs de Bastia. Quelle sera la prochaine étape dans l’escalade ? Chaque démocrate doit se tenir en alerte et soutenir le Collectif dans son combat citoyen contre les dérives mafieuses.
« Faire confiance en la justice est la seule voie pour que la Corse respire » conclue Léo Battesti. •