Ce 22 octobre 2020, le Parlement européen a adopté une résolution importante concernant la lutte contre la déforestation, où il reconnaît notamment « que de nombreuses politiques de l’Union ont une incidence sur les forêts » et où « il invite l’Union à adopter sans délai un acte législatif qui impose aux entreprises un devoir de diligence tout au long de leurs chaînes d’approvisionnement afin de garantir que les produits présentant un risque pour les forêts mis sur le marché de l’Union sont durables, exempts de déforestation, ne dégradent pas les forêts et ni les écosystèmes riches en biodiversité et respectent les obligations en matière de droits de l’homme », « y compris les droits des peuples autochtones et les communautés locales ». Le Parlement enjoint les entreprises à avoir une « attitude responsable » et l’Union a appliquer « des sanctions effectives, proportionnées et dissuasives en cas de non-respect ».
Le Parlement européen demande à la Commission européenne de mettre place un « cadre réglementaire à l’échelle internationale » pour mettre un terme à la déforestation, en empêchant les produits issus de la déforestation d’entrer sur le marché intérieur.
La résolution demande à l’Union européenne « de montrer l’exemple » en prenant des « mesures fermes ».
Michèle Rivasi, eurodéputée du groupe Verts-ALE s’est réjouie de cette initiative.
Ce vote est une véritable avancée car actuellement, aucune règle de l’UE n’interdit la mise sur le marché européen de produits qui ont contribué à la destruction des forêts.
« Grâce à notre travail en Commission de développement, cette résolution acte que les droits des peuples autochtones, et les droits humains tout court, sont insuffisamment protégés du fait de la politique commerciale de l’UE » a déclaré Michèle Rivasi.
« Le texte reconnaît également que les labels volontaires apposés sur les produits importés ont échoué à empêcher la destruction des forêts. L’Union européenne est responsable de 10 % de la déforestation mondiale. Il est urgent de mettre un terme à ce scandale qui se mesure, entre autres, en nombre de militants écologistes assassinés dans les pays amazoniens chaque année !
L’appel du Parlement est très clair. L’Union européenne doit se donner les moyens de contrer la déforestation dont elle est responsable. Elle doit prendre dès que possible des sanctions commerciales contre les entreprises et les banques qui soutiennent la déforestation. Nos enfants nous regardent… la forêt aussi ! »
800.000 kilomètres carrés de forêts ont été détruits en 40 ans sur la seule forêt amazonienne qui représente 5 % de la surface terrestre ! C’est le poumon vert de la planète avec plus de la moitié des espèces animales et végétales qui y sont concentrées. Cette biodiversité exceptionnelle est en grand danger, et la problématique du réchauffement climatique est grandement aggravée par la déforestation au profit de l’élevage intensif ou de l’exploitation d’huile de palme.
Selon World Ressources Institute, 80 % de la couverture forestière mondiale originelle a été abattue ou dégradée principalement ces 30 dernières années ! En moyenne, depuis 20 ans, 24 millions d’hectares de forêts disparaissent chaque année dans le monde.
Il est urgent d’agir. •