Les Comités Territoriaux du Suttanaciu et Sartè-Valincu-Taravu de Femu a Corsica ont pris connaissance de l’enquête publique relative à un projet d’exploitation d’une carrière de granite pour broyage et concassage située dans la basse vallée du Rizzanese, dans le bassin de vie de Pruprià, implantée sur les communes de Fuzzà et de Loretu di Tallà. Ils dénoncent « un projet qui de toute évidence est un non-sens économique et social et un non-sens environnemental ».
Le communiqué des Cumitati Territuriali di u Suttanacciu è di u Sartinese-Valincu-Taravu, signé par leurs responsables, Gilbert Maïsetti et Laurent Tramoni de la région font état de trois risques majeurs :
– dans le domaine sanitaire « en raison des émissions de poussière de granite et de leur condition de circulation dues aux conditions topographiques et aérologiques de ce lieu ». De même, en ce qui concerne « les nuisances sonores qui impacteront les riverains mais aussi la faune riche et abondante de ce bassin ainsi que les risques en matière de sécurité routière qui seront décuplés sur une route touristique, par l’augmentation conséquente du trafic routier de fort tonnage ».
– dans le domaine environnemental et écologique, « les dégâts causés au patrimoine naturel seront irréversibles » dénonce Femu a Corsica qui déplore des études « sélectives » qui ne prennent pas en compte les problèmes environnementaux dans leur globalité « sur la préservation des espèces protégées, les impacts visuels désastreux sur le patrimoine et leurs effets négatifs sur le tourisme alors que cette micro-région est la porte d’entrée de l’Alta-Rocca et sur la protection des appellations d’origine des filières agricoles dont regorge cette vallée ». «La question de la ressource en eau est totalement absente » déplore encore Femu a Corsica, « aussi bien pour le lavage des sols sur lesquels s’engage le pétitionnaire mais sans indiquer la provenance de ce bien, que pour les impacts sur les eaux du Rizzanese ».
– enfin, Femu a Corsica interpelle sur les créations d’emploi induites et sur la nécessité de cette carrière. « L’étude fait apparaitre qu’elle n’est pas une réponse à un manque de disponibilité de matériaux qui gênerait l’activité ou le développement de l’entreprise mais qu’il s’agit plutôt de traiter un problème de concurrence et donc de rentabilité qui à la clé ne créera que des emplois sous-qualifiés et sous rémunérés » dénonce les Conseils Territoriaux de Femu a Corsica. Ainsi, « ce projet ne répond ni à un intérêt général ni à un intérêt public mais à l’inverse met en danger l’économie locale agricole et touristique de la pieve, il s’inscrit à contre-courant des grandes problématiques du développement durable dont chacun doit être comptable ».
« Pour toutes ces raisons, nos deux Comités Territoriaux s’opposent fermement à ce projet. Ils participeront à toutes les initiatives pour le contester si les pouvoirs publics prenaient la décision de donner un accord favorable, et se réservent le droit de mener leurs propres actions » conclut Femu a Corsica. •