par Max Simeoni
Y a t-il de quoi s’inquiéter ? Selon moi, oui ! C’est comme si on s’agitait dans des marécages et des sables mouvants, comme si les natios s’y perdaient en tournant le dos à la berge.
Ce nouveau virus déboussole. Les gouvernants ont du mal à en prendre toute la mesure, à savoir quand il peut s’éteindre et s’il réserve encore des surprises. Au début par manque de masques et de tests, les services de réanimation débordés, ils ont ventilé, exportés les malades, puis confinés et soumis au couvre feu les non atteints, asymptomatiques compris. Les échanges bridés, les conséquences économiques devenant inquiétantes, l’Élysée tente de les relâcher en partie et par secteur d’activité pour essayer d’éviter le pire.
Des vaccins mis au point mais en quantité insuffisante pour immuniser rapidement toute la population, le stock des tests de dépistage est fait. La priorité à nos « vieux » plus fragiles qui risquent d’encombrer les lits de réanimation. Les ministres, Premier Ministre en tête, s’adressent régulièrement à la population pour faire patienter et diminuer l’usure du Président. L’hymne aux masques et aux gestes barrière s’impose plus que jamais assorti de promesses d’aides pour les blessés économiques. Et les mutants du virus vont-ils avoir pour nous plus d’empathie ? Une ère de virus épidémique paraît s’amplifier, les conditions sont remplies : le réservoir des virus animaux capables de muter est toujours plein, le nombre des bipèdes est en croissance exponentielle, bipèdes qui se déplacent de plus en plus fréquemment et de plus en plus vite pour des échanges de plus en plus diversifiés…
Les élections renvoyées à juin sinon plus tard selon l’humeur du virus, la campagne électorale enclenche les vitesses. Marcangeli se voit en leader d’une opposition, d’une coalition capable de battre les natios aux Territoriales. Le soutien du Président Macron a, quoique symboliquement d’abord avec la réunion à Aiacciu des États Méditerranéens d’Europe, toute fois justifiable, est devenu visiblement partisan quand il annonce l’octroi de 160 millions d’euros à la ville pour le retard d’investissements structurels, directement en court-circuitant la CdC. Une promesse de même nature pour Bonifaziu. Le message est clair. Jupiter appelle à la mobilisation contre les natios détenant le pouvoir « local ». Il tente de rétablir après la disparition des Conseils Généraux un pouvoir « local » docile relais du pouvoir jacobin parisien. Un clanisme nouveau. Pas question de reconnaître les élus natios comme des interlocuteurs valables mandatés par le suffrage universel. « Il ne faut pas s’opposer à l’État, pas de bras de fer pour des questions institutionnelles, il faut discuter pour des problèmes économiques concrets… » C’est l’antienne ressassée par tous les opposants par dessus toutes leurs idéaux politiques de Droite ou de Gauche..
Les nationalistes, sans une opposition consistante dans l’île et face à un pouvoir central jacobin reposant sur un seul homme, pourraient être le recours « historique » de leur Peuple dans un monde pluriel sous tension de Peuples et d’États qui se cherchent. Les natios sont empêtrés dans un électoralisme stérile, enfermés dans des coalitions pour une notoriété assortie de menus avantages inhérents et en refoulant dans leurs inconscients l’essentiel, leur raison d’être le sauvetage du Peuple Corse sur la route de sa disparition. Or ils ont vu le jour pour faire plier le colonialisme jacobin incompatible avec leur mission. Leur échec, un simple retard est lourd de conséquence. Les Corses d’origine n’étaient que 160.000 habitants en 1960. La population de l’île à doublé ces trente dernières années. L’apport de 5.000 allogènes par an actuellement assure la noyade de ce qui reste de Corses d’origine. C’est le processus à l’œuvre d’un des scénarios génocide évoqué mais non conseillé du rapport secret de l’Hudson Institut commandité par la Datar. De plus La décharge de 30 % des frais pour les constructions à valeur « locative » accélère la dépossession. Elle a permis la Corse d’être championne de France de ces constructions.
L’urgence fondamentale est de changer de système, d’obtenir la reconnaissance légale du Peuple Corse et par l’Autonomie d’avoir les moyens de mieux maîtriser son devenir. Réduire l’action nationaliste à ne gérer que les problèmes immédiats dont la plupart découlent du système à changer et se vautrer dans le « purcile » électoraliste est une inconscience gravement coupable.
Il faut un Parti fort, organisé dans la vie réelle du Peuple Corse capable de lutter pour sauver les meubles, de gagner la confiance, d’éclairer pour convaincre et d’amener le Peuple à avoir le sursaut nécessaire par la voie démocratique. Un Parti qui mène le jeu et non des mandataires qui se marquent à la culotte dans un jeu de dupes disqualifiés. n