Un des premiers sujets de tension entre Londres et Bruxelles porte sur les vaccins AstraZeneka produits par le géant pharmaceutique anglo-suédois, sur la base d’un procédé inventé par l’Université d’Oxford. D’où des élans de fierté nationale relayés par les tabloïds. S’y ajoute pour Boris Johnson un enjeu politique crucial qui consiste à argumenter que le Royaume Uni seul se débrouille bien mieux que l’Europe entière.
Et de fait AstraZenenka participe activement à la campagne médiatique du premier ministre britannique en lui réservant les vaccins dont il a besoin, en en livrant l’Union Européenne à 25 % à peine des quantités contractualisées.
Sauf que l’un des ingrédients nécessaires à la fabrication du vaccin doit être produit dans une usine hollandaise du groupe. Et chaque composante du vaccin ne peut être intégrée aux doses destinées à l’Europe qu’après avoir obtenu l’agrément des autoritaires sanitaires européennes. Encore faut-il que l’industriel en fasse la demande, ce que Astra Zenaka a tardé à faire, destinant ainsi prioritairement sa production du composant hollandais de son vaccin à la confection des doses promises à Londres.
Bruxelles a réagi en refusant l’autorisation d’exporter vers le Royaume Uni de ces produits réalisés en Hollande, et exige que ce stock soit équitablement utilisé pour approvisionner l’Union Européenne.
Le bras de fer devrait tourner à l’avantage de l’Europe. •