Le score moyen de la liste conduite par Gilles Simeoni est de 29,19 %, en avance de 4,33 % sur les 24,86 % recueillis par Laurent Marcangeli. Ce scrutin du 20 juin va refonder les équilibres au sein de la vie politique en Corse. Ce premier tour est un tournant pour Femu a Corsica. En voici le point région par région.
C’est sans grande surprise dans le Niolu que la liste Fà Pòpulu Inseme fait son meilleur score, avec plus de la moitié des voix (50,64 %), son score dépassant 50 % des voix dans trois des cinq communes de la pieve : Albertacce, Lozzi et Corscia.
Sur l’autre versant du Col de Verghju, aux liens séculaires avec le Niolu, Sevi in Grentu et u Sìa partagent eux aussi un fort degré d’adhésion à la démarche du Président du Conseil Exécutif : dans l’ancien canton des Dui Sevi, la liste Fà Pòpulu Inseme obtient 42,62 % des voix. Dans trois communes, la liste fait plus de 50 % des voix : Osani, Marignana et Ota. À noter aussi le score obtenu à Carghjese (45 %).
Les pieve voisines de Sorru in sù et Sorru in ghjò donnent elles aussi un score élevé à Gilles Simeoni (plus de 33 %) malgré l’engagement des principaux élus locaux sur la liste de Laurent Marcangeli. A Àrburi, Balogna, Ortu Coghja notre liste obtient plus de 50 % des suffrages exprimés.
Globalement le Pummonte qui s’étend de Calcatoghju à Osani place Gilles Simeoni en tête des résultats, avec une avance de 6,25 % sur Laurent Marcangeli (deux points de plus que la moyenne corse), et il faut mentionner Lòpigna et Salice où les scores dépassent 60 %.
Numériquement beaucoup plus décisive, Bastia et sa région ont eu un rôle déterminant dans le succès électoral de dimanche dernier. Dans la Communauté d’Agglomération Bastiaise et la Marana toute proche, Gilles Simeoni recueille 40,67 %, plus de dix points au-dessus de sa moyenne corse. À noter notamment qu’à Biguglia, Furiani, Santa Marìa di Lota et Olmu, la liste franchit 50 % des voix.
Cette influence de notre implantation bastiaise, régulièrement renforcée au fil des scrutins depuis 2014, s’étend aussi au Cap Corse et au Nebbiu voisin. Plus de 40 % des voix dans les communes du Cap Corse, et près de 36 % dans le Nebbiu malgré l’implantation ancienne et concurrente dans ce scrutin de Core in Fronte sur les deux pieve de Conca d’Oru et du Nebbiu. Au tableau d’honneur, les communes de Santu Petru di Tenda, d’Olmeta di Tuda, de Siscu, de Luri, de Barrèttali, Cànari et Ugliastru où la liste obtient plus de 50 %.
La Balagna aussi fait partie de nos régions traditionnellement fortes, et la liste y recueille 31,28 % des voix. Galeria, Mansu, Montegrossu, u Mucale, Lumiu, Lavatoghju, San Antuninu, avec des scores au-delà de 50 %, témoignent que cette force balanine est plus prégnante dans le secteur autour de Calvi, car la concurrence a été plus forte dans les pieve autour de Lìsula. Cependant, à Lìsula, le résultat de Gilles Simeoni est comparable à celui de Bastia.
Le Centre Corse, à l’image de Corti et du Boziu voisin (31,69 %) obtient des résultats comparables à la Balagna. Tralonca, Santa Lucìa di Mercoriu, et Àlandu font plus de 50 % pour notre liste. Même chose dans le Vénacais (30,16 %, et plus de 50 % à Riventosa) Très proche de notre score général, les scores dans la vallée du Golu, de Castirla à Ponte Novu, sont aussi à souligner, particulièrement les communes de Pupulasca, Lanu, Erone, Ascu et Castifau où nous dépassons 50 %.
Les résultats de la Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien subissent l’influence du candidat rival Laurent Marcangeli qui y a sa principale implantation. Dans les trois communautés de communes de la région, CAPA, Gravona-Prunelli et Ornanu-Tàravu, son score global est de 35,65 %, dix points au-dessus de son score corse général. Ce qui explique en partie les 23,52 % de Gilles Simeoni sur ce territoire, six points au-dessous de son score national. Mais la bonne résistance de notre électorat dans ces pieve du sud où Laurent Marcangeli s’estimait en terrain conquis est une bonne part de l’explication de l’écart substantiel finalement creusé par Gilles Simeoni sur l’ensemble de l’île. Notamment en Gravona, comme à Carbuccia et Cùttuli, où nous franchissons 50 % des voix. Sur la ville elle-même, l’écart était de 40 points aux municipales il y a un an. Il n’est plus que de 17 points dimanche dernier, et la liste Femu laisse cette fois loin derrière elle les autres listes nationalistes sur la ville.
Nos difficultés sur le sud de la Corse ne doivent rien à Laurent Marcangeli qui y réalise lui aussi une notable contre-performance. Entre le Valincu, l’Extrême Sud et en remontant jusqu’à Sulinzara, nous obtenons 19,05 % des voix et Laurent Marcangeli 20,57 %. Sur ces territoires c’est la concurrence entre nationalistes qui a joué, particulièrement à Portivechju avec la liste de Jean Christophe Angelini qui obtient trois fois plus de voix que la nôtre. Cette tendance est contrebalancée à Sartè grâce à une bonne présence militante, et plusieurs communes ont là aussi suivi avec plus de 50 % : Arghjusta, a Grossa, Loretu di Tallà, Altaghjè, Serra di Scopamena. A remarquer aussi le très bon score de Munacìa d’Auddè.
Dernier territoire, contrasté pour nos résultats, la Plaine Orientale. Dans sa partie sud, entre la Sulenzara et au-delà d’Aleria, nous réalisons un score conforme au score général à l’échelle de la Corse : 29,55 %. Aleria, Tallone, Pianellu, Matra, u Pitrosu, Campi, San Gavinu di Fium’Orbu ont été nos meilleurs scores, à 50 % et au-delà.
Par contre, le score diminue de beaucoup en Casinca : 13,23 % des voix, quand la liste de Jean Christophe Angelini, très fortement soutenue par des notables locaux, fait des scores impressionnants, comme 87 % des voix à Vinzolasca. Et aussi à Viscuvatu et Penta di Casinca, sa liste engrangeant 2300 voix, autant qu’à Portivechju, sur ces trois communes dont les maires ne sont pas nationalistes.
Fort heureusement, la « montagne » est venue à notre aide, en Castagniccia (40,95 % des voix dans l’Orezza/Ampugnani) et 31,82 % dans la région entre Cervione et l’Alesani. Au tableau d’honneur, avec plus de 50 % des voix : Campile, Penta Acquatella, Urtiporiu, Campana, Croce, A Porta d’Ampugnani, Ghjucatoghju, San Gavinu d’Ampugnanu, Carpinetu, Pedipartinu, Rapaghju, E Valle d’Orezza, Velone Ornetu, Santa Lucìa di Moriani, Santa Riparata di Moriani, et bien sûr Quercitellu ! •
François Alfonsi.